Devoir de Philosophie

« En vous référant à votre expérience professionnelle, vous proposerez des solutions personnelles pour atténuer le conflit entre autorité et besoin de liberté dans une entreprise. »

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

   CONSEILS    Plusieurs remarques s'imposent concernant les sujets proposés aux candidats de la promotion sociale. Tous ou presque tournent autour du problème du travail. Par là les examinateurs entendent vous faciliter la tâche de préparation. Étant donné que vous exercez une activité professionnelle, les sujets de ce type devraient vous être moins étrangers que des sujets ayant trait à la littérature par exemple. Mais doit-on en conclure qu'il est alors inutile de se préparer à l'épreuve ? Certainement pas. D'abord, écrire, comme n'importe quelle autre activité, demande une certaine habitude. Si vous ne rédigez rien durant l'année entière, vous risquez fort d'avoir les pires difficultés le jour de l'examen. Vous courez le risque d'avoir l'impression que rien ne « veut sortir «, comme on dit familièrement. Et cela est grave dans la mesure où le « style « compte énormément dans la notation de l'épreuve. Le « style «, c'est la clarté de l'expression et de l'écriture, la mise en ordre des idées. Quelque contestées que soient ces notions, elles demeurent fondamentales pour l'examen. Mais ceci semble ne faire que reporter la question.

« qui est surdéterminé par le contexte social, les solutions à apporter dépassent largement l'échelle de la personne.L'important ne serait pas alors de faire preuve d'originalité, mais de s'inscrire dans une réflexion collective. « Pour atténuer le conflit entre autorité et besoin de liberté dans une entreprise » : la première question qu'on nepeut éviter de se poser, est de savoir s'il s'agit d'atténuer ce conflit, ou s'il s'agit plutôt de s'interroger sur sanature.

Le sujet par son invitation à « atténuer » l'opposition autorité-besoin de liberté, tire le problème du côté dela psychologie.

En clair, il signifie : puisqu'il est impossible de supprimer ce conflit, parce que le caractère desindividus rechigne toujours à se plier, comment rendre « la pilule moins amère » ? Nous parviendrons peut-être àrendre compte de ce conflit en déplaçant résolument le problème du terrain psychologique sur un terrain lusapproprié.

On pourrait résumer toute cette analyse et lui faire jouer le rôle d'une introduction.

Il serait bon en outred'annoncer notre plan.

Pour être part nous adopterons une démarche en deux temps qui ne sont pas à proprementparler deux parties.

Il s'agirait plutôt de directions de travail, de réflexions prenant en compte les divers problèmesque notre analyse du sujet a dégagés.

Le premier paragraphe interrogera la notion d'autorité, le second celle de «besoin de liberté ». I.

— L'autorité : L'autorité est, dans notre sujet, l'un des termes d'une opposition.

L'autre étant le besoin de liberté.

L'autorité estdonc envisagée comme un synonyme de contrainte.

Mais une telle compréhension n'est-elle pas réductrice ? Quandon dit d'un auteur qu'il fait l'« autorité » est-ce dire qu'il exerce une contrainte ? En un sens, oui, mais c'est sur lanature de cette contrainte qu'il conviendrait peut-être de faire porter un moment la réflexion.

L'étymologie nous yaidera.

L'autorité, c'est le poids, c'est-à-dire la pression et donc la contrainte, mais aussi le poids que l'on pèse, quel'on a (comme on dit d'un argument).

Il faudrait probablement pour éclaircir les termes introduire une distinctionentre autorité et pouvoir.

Le pouvoir exerce une contrainte, l'autorité est un poids.

Le pouvoir se pense en termesde force, l'autorité relève de facteurs différents, philosophiques, idéologiques, ou autres.

Ainsi on prend le pouvoir,mais on fait respecter une autorité.

C'est ce qui sépare une révolution de palais d'une révolution « tout court ».

Onvoit que le concept d'autorité qui fonctionne bien souvent de manière totalement indistincte avec le concept depouvoir, se prête très mal à une prise en vue, disons, réformiste.

On n'atténue pas une autorité, on ne l'aménagepas non plus.

Le seul problème qui se pose à son sujet, est de savoir si elle est légitima ou pas, fondée ou non. Si nous revenons maintenant au cadre qui est nôtre, celui de l'entreprise, comment reposer le problème ? De quoiparlons-nous lorsque nous parlons de l'autorité dans une entreprise? A la lumière de la distinction que nous avonsétablie plus haut, on peut commencer par dire qu'il ne saurait être question de l'encadrement, qui est bien plutôt ducôté du pouvoir.

La contrainte qui s'exerce sur une dactylo qui arrive en retard de façon répétée par l'intermédiairede tel chef de service est une manifestation du pouvoir qui règne dans cette entreprise.

L'autorité est autre chose,c'est bien plutôt ce qui fonde ce pouvoir (ou la contestation de ce pouvoir).

Si nous continuons de suivre notreexemple, la sanction sera légitimée par la bonne marche du service, par la nécessité du bon fonctionnement del'entreprise et encore un échelon au-dessus par les bienfaits de la libre entreprise.

Le chef de service parlera « aunom de » quelque chose qui n'est pas lui, mais qui le fonde dans sa position hiérarchique.

La dactylo qui contesterala sanction en alléguant que si elle est arrivée en retard, c'est parce qu'elle a dû d'abord faire une demi-heure detrajet pour emmener son fils chez une nourrice, parce qu'il n'y a pas de crèche à côté de chez elle, ce qui lui a faitmanquer le train, qu'elle doit prendre chaque matin, parce qu'il n'y a pas de logement proche de son lieu de travail,cette dactylo ne fera rien d'autre que remettre en cause le pouvoir qui règle la vie de l'entreprise au nom d'uneautre légitimité, d'une autre autorité que celle du chef de service.

Le petit jeu des déclarations contradictoires quenous rapporte à chaque grève importante, à chaque période de crise un peu aiguë (et nous n'en manquons pas ence moment) la télévision ou la radio ne s'explique pas autrement.

Le C.N.P.F.

et les syndicats peuvent tenir despropos diamétralement opposés sur un même événement non parce que chacun déforme un peu la réalité en latirant de son côté, comme on l'entend dire souvent (ce qui revient à situer la bonne position dans un entre-deux, unjuste milieu faussement impartial), mais parce que chacun parle au nom d'une autorité différente.

Il se trouve quejusqu'à présent le pouvoir est du côté de l'une de ces deux autorités.

On voit que le conflit qui oppose une autoritéà tel ou tel besoin, ne saurait guère être atténué.

Ou bien l'autorité est remise en question, ou bien elle s'exerce parl'intermédiaire d'un pouvoir qui, lui, peut être corrigé, modifié, aménagé. Le chef de service pourra mettre au point le système de l'horaire variable ou de l'horaire souple ; il ne lui est paspossible de conclure au peu d'importance d'arriver à l'heure ou non, de venir travailler ou non. Alors les solutions au problème de l'autorité ? Sans prendre parti, disons qu'en tout état de cause elles ne sauraientêtre personnelles, au sens d'originales, d'uniques.

A moins d'admettre que le socialisme, par exemple, est unesolution personnelle à Karl Marx, ce qui constitue pour le moins une simplification de l'histoire. II.

— Le besoin de liberté : Si l'autorité (ou le pouvoir) et l'aspiration à la liberté entrent en conflit, avant de vouloir atténuer ce dernier, ilconviendrait peut-être de s'interroger sur ce qui fonde ce conflit, ce qui dans l'autorité s'oppose à la liberté.Précisons, cette notion d'autorité.

Il ne peut s'agir de l'« Autorité », mais d'une autorité particulière, celle quis'exerce sur l'entreprise.

Car « même les catégories les plus abstraites, bien que valables — précisément à cause deleur nature abstraite — pour toutes les époques, n'en sont pas moins, sous la forme déterminée de cetteabstraction même, le produit des conditions historiques et ne restent pleinement valables que pour ces conditions etdans le cadre de celles-ci » (Marx, Contribution à la critique de l'économie politique, p.

169).

Or cette autorité est. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles