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Etude d'un passage de LA RELIGIEUSE de Diderot

Publié le 29/11/2012

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diderot
Progression des idées Observations Interprétations I. Une héroïne émouvante a. Une vision terrible - « Je n'ai jamais rien vu de si hideux. Elle Le verbe de perception se rapporte à était échevelée et presque sans vêtement ; elle Suzanne. Le point de vue est interne ce Un point de vue interne traînait des chaînes de fer ; ses yeux étaient qui laisse imaginer le frayeur et la Un être qui a perdu son humanitéégarés ; elle s'arrachait les cheveux ; elle se surprise de la jeune fille. frappait la poitrine avec les poings, elle La religieuse folle est dépouillée des Désordre et confusion courait, elle hurlait ; elle se chargeait attributs humains (vêtements, soin Une violence de plus en plus elle-même, et les autres, des plus terribles corporel, regard conscientà et enchaînée dévastatrice imprécations ; elle cherchait une fenêtre pour secomme un animal. précipiter. « Les accumulations de verbes d'action et l'impression de simultanéïté apportée par l'imparfait soulignent le chaos. Une gradation de la violence, accompagnée d'hyperboles, aboutit à un paroxysme : malédiction et envie de suicide. b. La pitié pour cette - « On pressentit l'effet que cet événement Deux pronoms personnels reviennent tout adolescente abandonnée pourrait faire sur mon esprit ; on crut devoir leau long du texte : « je « pour la prévenir. On me dit... «(l.6,7) [...] « Il est narratrice et « on «, pronom personnel Elle est seule, livrée à impossible qu'on vous fasse un certain sort ; indéfini, qui désigne tantôt les elle-même face aux adultes. vous avez pris l'habit ; on s'est constitué en religieuses tantôt les parents, comme si Une attente tragique dépenses « (l. 40) // « Je n'ai jamais rien vu «,l'adolescente devait affronter seule une Une atmosphère pathétique et une« Je vis entrer la supérieure «, « Je sentis mon foule sans visage, cohalisée contre elle. grande tension dramatique coeur se troubler « ...
diderot

« c. L'admiration pour son courage 1.

Elle  domine l'entretien 2.

Elle est capable de  maîtriser ses   é motions   et de retrouver rapidement   sa lucidit é. 3.

Elle montre  un temp érament rebelle 4.

Elle est capable de  s'engager   totalement  dans son combat et  de   mettre sa vie en jeu. 5.

Une  mise   en sc ène dramatique - « elle attendait que je parlasse la première ; j’en fus tentée, mais je me retins. » L.

22 - « Je tremblai de tous mes membres, je vis mon sort dans celui de cette infortunée, et s ur-le-champ il fut décidé , dans mon cœur, que je mourrais mille fois plutôt que de m’y exposer. » […] Je me remis un peu [...] la frayeur, l’indignation, la colère, le dépit , différentes passions se succédant en moi, [...] je le serrais violemment ...

jeter loin de moi .

» - « Il fut décidé dans mon coeur que je mourrais ...» […] « Le voici pourtant arrivé ce moment où il s’agissait de montrer si je savais me tenir parole. » — Que voulez-vous donc devenir ? — Tout, excepté religieuse.

Je ne le veux pas être, je ne le serai pas. » 1.

Cependant   Suzanne   domine   l'entretien   parson   silence , elle ma îtrise son  émotion. 2.

La jeune fille montre  également tout au long du texte   la   puissance   mentale   de   retrouver   sa   lucidit é  en   un   instant,   c'est   ce   qu'indique   l' évolution   des   verbes   trembler,   voir   (au   sens   de   pr évoir)   d écider .

  Quand   elle lit la lettre la d étresse fait place  à l'indignation et   au d épit, sentiments qui s'appuient sur le jugement. 3.

La force de son temp érament se montre enfin dans l a   violence des r éactions . 4.

Elle   sait   mettre   sa   vie   en   jeu   :   en   cela   elle   se   comporte h éroïquement. 5.

La   narratrice   se   d écrit   comme   la   m ère   sup érieure   pourrait la voir   et elle d écrivait la m ère sup érieure de   son   regard   à  elle   :   cet   échange   de   points   de   vue   accroit la th éâ tralit é, l'effet de contraste entre les   deux femmes et la tension dramatique. Conclusion interm édiaire : un r écit   tragique. Terreur, piti é, révolte vaine contre le destin injuste : toutes les composantes du tragique sont pr ésentes. Dramaturge   et   romancier   Diderot   a   transpos é  l'esth étique   de   la   trag édie   dans   le   roman   pour   rendre   poignante   et   sublime   la   résistance de cette jeune victime h éroïque. II. Une critique de l'Eglise et du sort injuste   des jeunes filles recluses contre leur gr é. a. Une religion contre la Nature  1.

L'enfermement m ène  à la folie 2.

Une culpabilisation permanente  de   l' être humain  3.

Un tryptique elle traînait des chaînes de fer ; ses yeux étaient égarés ; elle s’arrachait les cheveux ; elle se frappait la poitrine avec les poings, elle courait, elle hurlait ; elle se chargeait elle-même, et les autres, des plus terribles imprécations ; elle cherchait une fenêtre pour se précipiter .

» // Elle tenait une lettre .

Son visage était celui de la tristesse et de l’abattement ; les bras lui tombaient ; il semblait que sa main n’eût pas la force de soulever cette lettre // la frayeur, l’indignation, la colère, le dépit, différentes passions se succédant en moi.

1.

Les   chaines   de   fer   cr éent   un   lien   entre   la   claustration   du   couvent   et   la   folie   :   on   liait   ainsi   jadis   les   fous   :   cette   femme   ne   serait­elle   pas   devenue folle ) cause de l'enfermement ? 2.

La   condamnation   du   p éch é  et   la   peur   de   l'enfer,   propres   au   jud éo­christiannisme   induisent   une   culpabilisation   permanent   de   l' être   humain ,   qui   a   sans   doute   d étruit   l'esprit   de   cette   femme   :   de   peur   d' être damn ée, elle est devenue damn ée.. »

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