Etude linéaire L'évasion d'Edmond Dantes
Publié le 19/05/2024
Extrait du document
«
Alexandre DUMAS, Le Comte de Monte-Cristo, (1846).
Etude linéaire : L’évasion d’Edmond Dantès
SITUATION :
- Alexandre Dumas est particulièrement connu pour ses romans historiques,
notamment Les Trois Mousquetaires.
Comme la plupart des romans au XIXème
siècle, ses œuvres paraissent en feuilletons dans la presse ; ce mode de
publication le conduit à un style particulièrement romanesque qui plaît aux
lecteurs de son époque comme aux amateurs de fictions riches en
rebondissements d’aujourd’hui.
- Le Comte de Monte-Cristo est également l’un de ses plus célèbres romans.
Il
retrace le destin exceptionnel d’un personnage aux identités multiples.
▫ Edmond Dantès, un marin, est d’abord emprisonné injustement 1 au château d’If,
une forteresse construite sur un îlot rocheux près de Marseille.
Sa captivité durera
15 ans.
▫ Il y côtoie l’abbé Faria, un autre prisonnier qui a creusé un tunnel qui leur
permet de se retrouver.
Homme érudit, l’abbé Faria se charge de l’éducation
d’Edmond Dantès et lui révèle son secret : il est dépositaire d’un trésor enfoui sur
l’île de Monte-Cristo.
Devenus amis, ils projettent de s’évader ensemble.
Mais
l’abbé meurt suite à une crise de catalepsie2.
- Le passage étudié raconte l’évasion d’Edmond Dantès, qui s’est glissé dans le sac
dans lequel le corps de l’abbé mort avait été déposé.
Deux porteurs se sont saisis
du sac et le transportent sur une civière.
Ils ont fait quelques pas et ont marqué
une pause.
Edmond Dantès ne sait pas du tout ce à quoi il doit s’attendre.
LECTURE : les dialogues entre les fossoyeurs doivent être lu avec le ton qui
convient à leurs paroles + respect de la ponctuation + liaison
MOUVEMENTS :
l.1 à 21 : Le suspense entretenu lors du trajet effrayant et mystérieux de la civière
l.22 à 26 : La chute spectaculaire de Dantès
l.27 à 29 : L’intervention finale du narrateur accentue la tension dramatique 3
PROJET DE LECTURE : Comment ce récit d’évasion parvient-il à captiver le
lecteur ?
ETUDE LINEAIRE :
1er mouvement : l.1 à 21 : Le suspense entretenu lors du trajet effrayant et
mystérieux de la civière
1.
Dès le début du texte, l’emploi du passé simple rend compte des actions
brèves qui s’enchaînent :
« il se rapprocha », « Edmond entendit », « une corde entoura » + puis tout au
long du texte l.
6 « la civière reprit son chemin », « on fit cinquante pas » « on
s’arrêta ».
etc…
1
Edmond Dantès est accusé par un rival amoureux d’être un conspirateur bonapartiste alors que Louis
XVIII vient de succéder à Napoléon Ier, en avril 1814.
2
Paralysie des muscles, figés dans la position où ils se trouvent au moment de la crise
3
Rappel : registre dramatique : registre caractéristique d’une scène d’action
2.
De plus, dans ce mouvement, la scène est racontée selon le point de vue
interne.
Dès la ligne 1 « Edmond qui entendit », seules les perceptions de
Dantès nous sont livrées.
Les CCtemps « A ces mots » / « au même
moment » indiquent la simultanéité : on a l’impression d’assister en direct à
ce que Dantès perçoit.
3.
OR, ces perceptions sont partielles puisqu’il est enfermé dans le sac.
Ainsi,
▫ le mystère est cultivé : périphrase « déposer près de lui un corps lourd et
retentissant » : de quel objet s’agit-il ?
▫ la souffrance physique éprouvée par le héros est renforcée : deux
adjectifs « vive et douloureuse pression » suite à la corde qu’on lui a mise aux
pieds.
4.
En parallèle, l’emploi du prénom du protagoniste renforce l’attachement du
lecteur pour lui.
5.
Des lignes 3 à 5 : on assiste à un dialogue entre les porteurs.
Dans tout ce
passage, l’alternance de passages de récit et de passages de discours
direct retarde la progression et l’issue de la scène et intensifie donc le
suspense : le dialogue ici est en effet constitué de 3 répliques courtes sans
grand intérêt pour la progression de l’action.
6.
A noter : le glissement du mot « porteur » employé avant le passage étudié au
mot « fossoyeur » l.3 qui augmente le côté angoissant de la scène
puisqu’il renvoie à la mort.
7.
A la ligne 6, la phrase courte isolée introduite par la conjonction de
coordination « et » contribue à la vivacité du récit et présente une vision
fantomatique : « la civière » est sujet du verbe de mouvement « reprit son
chemin », comme si elle avançait toute seule.
8.
Lignes 7 à 9 : le trajet se poursuit :
▫ le pronom personnel indéfini « on » répété remplace les différents GN4 se
référant aux porteurs : le lecteur se concentre sur l’action comme Dantès
le fait.
▫ l’imprécision « cinquante pas à peu près », la répétition de « puis », la
juxtaposition de courtes propositions partagent les impressions du héros
qui, avec angoisse mais aussi sang-froid, essaie d’analyser le
cheminement effectué.
▫ Le point de vue interne « arrivait plus distinctement à l’oreille de Dantès » +
le GN avec allitération en « r » « le bruit des flots se brisant contre les
rochers » confirme la sortie du château et installe un contexte menaçant.
9.
Lignes 10 et 11 : on retrouve un passage au discours direct : l’effet de
retardement déjà expliqué plus haut est reproduit.
+ ce nouveau dialogue entre les porteurs fait croître la....
»
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