Etudiants Lorenzaccio

« conclut sur un tumulte qui montre que l'efficacité politique est compromise : ''Les étudiants attaquent les soldats; ils sortent en se battant''.

On voit bien que les deux groupes qui étaient jusque là opposés sont à présent confondus par le ''ils''.

Nous pouvons aussi constater que cette scène rejoint tout l'acte V car en effet celui-ci nous montre l'échec politique de tous ceux qui se sont opposés et qui ont voulu renverser la tyrannie. En effet, Philippe a dû quitter Florence et déplore l'échec des Strozzi et lorsque Lorenzo lui annonce le meurtre du Duc, celui-ci s'en réjouit, mais Lorenzo lui fait bien comprendre que ce n'est pas encore gagné.

De plus, Lorenzo est persuadé que les Républicains ne bougeront pas pour prendre le pouvoir.

Et enfin, nous pouvons voir que le couple Cibo est réconcilié, ce qui efface alors toutes les tentatives de prise du pouvoir par la Marquise.

Cette scène reflète bien l'inaction du peuple face à la prise du pouvoir car en effet, nous ne pouvons voir que les étudiants dans cette lutte républicaine.

Et bien qu'il ait des désirs, le peuple n'agit pas et tous ces désirs restent des mots, comme ceux du précepteur qui chante la liberté sans pour autant faire cesser les querelles des enfants, ce qui reflète aussi les conflits entre les parents des deux familles respectives.

En effet, ''Il y en a qui voulaient, [...] mais il n'y en a pas qui aient agi.'' Cette scène est un parallèle de l'époque de l'auteur, et la suppression de celle-ci souligne l'engagement que Musset a pris en écrivant cette scène.

En effet, nous savons que l'une des vocations du drame romantique est de faire réfléchir le peuple sur sa société et lui donner les moyens de connaître son histoire.

A travers la scène des étudiants, Musset a parfaitement utilisé cette vocation.

Car un certain nombre de révoltes ont été effectuées à son époque, nottament de 1831 à 1833 → Nombreuses grèves afin de contester le contexte politique et social de l'époque.

La suite de l'acte V permet de compléter ce parallèle socio-politique avec l'arrivée au pouvoir de Côme par exemple.

Il ne faut cependant pas accorder l'esprit républicain à Musset trop vite, car la scène 6 tend à l'absurde avec une touche d'ironie.

En effet la répétition du verbe mourir transforme la scène en un jeu d'acteur pathétique, limite un jeu de marionnettes.

Pour Musset, la révolte étudiante n'a été d'aucune utilité et d'ailleurs, à travers Lorenzo il nous fait part de la banalité de cet événement car il le mentionne comme un événement parmi d'autres : ''Qu'une centaine de jeunes étudiants, braves et déterminés, se soient fait massacrer en vain [...] ce sont là des travers impardonnables'' (scène 7) ou même dans l'acte I scène 5 ''quelques pauvres jeunes gens ont été tués sur le Vieux-marché''.

La scène 6 permet donc de voir le. »