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Musset: Lorenzaccio

Publié le 08/01/2020

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meurtre. Pendant ce temps, la marquise Cibo, qui a cédé à Alexandre, cherche à le convaincre de se conduire en prince digne et non en tyran. Ce discours ennuie fort le duc qui la quitte en lui donnant un baiser surpris, comme par hasard, par le cardinal Cibo qui guettait dans l’ombre. L’acte III s’achève par un banquet chez les Strozzi, où tous les républicains de Florence se sont assemblés pour décider de tuer Alexandre. Mais, au cours du festin, Louise Strozzi s’effondre, empoisonnée.

Acte IV

Lorenzo met la dernière main à son piège : il attirera le duc dans sa chambre, en lui promettant que sa tante Catherine, avec laquelle le duc a envie de coucher, y sera. Pendant qu’il met ce plan au point, deux événements importants se produisent : d’abord, sortis de prison, les deux fils Strozzi apprennent le meurtre de leur sœur et le départ de leur père pour Venise. Ensuite, le cardinal Cibo, furieux que la marquise n’ait pas été capable de retenir le duc en se montrant une maîtresse inventive, lui donne l’ordre de le reconquérir sous la menace de révéler au marquis que sa femme l’a trahi. Peine perdue : la marquise avoue tout d’elle-même à son mari et le cardinal sort en rage. Tandis que les fils Strozzi s’efforcent de rassembler tous les partisans de la liberté, Lorenzo parcourt la ville en annonçant à ceux qu’il sait républicains que le duc va être assassiné le soir même par ses soins : naturellement personne ne le croit. De son côté, le duc ne manque d’être averti qu’il devrait se méfier de Lorenzo ; mais, pressé du désir de faire de Catherine sa maîtresse et sûr que Lorenzo va la lui livrer, il n’écoute aucun avis, se rend au rendez-vous : Lorenzo le tue.

Acte V

On apprend la mort du duc et chacun propose son candidat pour le remplacer. A Venise, Philippe Strozzi se désespère quand survient Lorenzo pour lui annoncer la mort du tyran et l’indifférence du peuple de Florence : il ne croit pas que son acte changera quoi que ce soit et bientôt le Conseil des Huit lui donne raison, en promettant une forte récompense à qui... tuera le tyrannicide ! On revient à Florence pour découvrir que le peuple en effet n’est pas prêt à jouir de sa liberté et que rien n’a changé. À Venise, Lorenzo apprend la mort de sa mère et tombe quelques instants plus tard sous les coups d’un homme alléché par la récompense. Son corps est jeté dans la lagune. La dernière scène montre le couronnement du nouveau duc de Florence, Côme de Médicis, que le cardinal Cibo vient de consacrer.

constitué autant par ses actes que par les discours tenus sur lui ou qu’il tient lui-même. Lorenzo est double : versant négatif, c’est un débauché, un homme sans honneur et sans courage (il s’évanouit en voyant une épée), sans doute l’amant d’Alexandre (il est aussi appelé Lorenzetta, Renzino, Renzinaccio), un athée, criminel à l’occasion, qui transgresse tous les interdits. Quelques mots d’Alexandre suffisent à le peindre : «le plus fieffé poltron, une femmelette, l’ombre d’un ruffian énervé ! un rêveur, un philosophe, un gratteur de papier, un méchant poète qui ne sait pas seulement faire un sonnet ! » ; c’est encore un cynique, qui détruit toute forme d’idéal (artistique avec Tebaldeo, politique avec Philippe, héroïque avec Marie), et, si l’on en croit ses actes, un traître, qui fréquente les républicains tout en servant le tyran, un menteur enfin et un manipulateur. Pour ce qui est de son versant positif, c’est un intellectuel, que sa mère présente comme autrefois épris de vérité, de justice et d’héroïsme, fragile silhouette vêtue de noir, « son Lorenzino » ; c’est un esprit lucide, qui a compris la corruption de Florence et des élites et qui, excellent escrimeur, froidement déterminé, sera bien le tyrannicide qu’il a décidé d’être. Mais le débauché cynique est aussi «vrai» que le meurtrier d’Alexandre : Musset sait bien que le masque colle à la peau et qu’il arrive un moment où il n’est plus possible de retrouver la pureté sous la pourriture. Lorenzo est un «enfant du siècle» : désenchanté, amer, désespéré, ne croyant plus à rien, pas même à «son» crime, même s’il peut assurer à Philippe qu’il s’est voulu un Brutus. Mais, pour être Brutus,

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« LA FICHE DE LECTURE LITIÉRAIRE le rôle qu'y jouent l'Histoire et la politique, l'absence des règles classiques qui imposaient unité de lieu, de temps et d'action, c'est évidemment un drame his­ torique, digne de Shakespeare, que Musset admirait.

En 1827, avec la fameuse Préface de Cromwell où il jetait les bases d'une nouvelle dramaturgie, puis avec le triomphe d'Hernani en 1830, Hugo avait «inventé» le drame romantique.

On admettra sans peine que Lorenzaccio est l'une des plus parfaites réalisations de ce genre moderne, bien que Musset n'ait pas appliqué mécaniquement les consi­ gnes hugoliennes et qu'il ait pris son bien partout où il en avait envie: «Racine, rencontrant Shakespeare sur ma table, s'endort près de Boileau qui leur a par­ donné», notait-il en 1830.

La pièce porte le nom de son héros, Lorenzo de Médicis, ou plutôt le surnom infâmant dont ses contemporains l'affublaient, Lorenzaccio renvoyant à la fois à la débauche du libertin* et aux mœurs efféminées qu'on lui prêtait.

Comme dans les autres drames romantiques contemporains, l'accent est donc mis sur le personnage principal (Cromwell, Hernani, Ruy Blas, Chatterton, etc.).

C'est une indication précieuse, eu égard au nombre de personnages importants que compte la pièce et à la complexité de son intrigue.

c -liens avec les autres œuvres de Musset Bien que Musset n'ait pas écrit d'autre drame de l'ampleur de Lorenzaccio, la pièce n'est pas isolée dans l'ensemble de son œuvre dramatique.

Andrea del Sarto est un drame en deux actes qui se passe déjà à Florence et où Musset pose une question qu'il développe aussi dans Lorenzaccio, celle du rôle de l'artiste dans la cité.

L'ambivalence d'un héros à la fois pur et débauché, épris d'idéal et infâme, a été incarnée dans les deux héros masculins des Caprices de Marianne, Octave et Célio.

Esquissée déjà, la thématique de l'impossible communication entre les êtres (en amitié comme en amour) est développée dans Lorenzaccio.

Plus encore, ce qui rapproche ce drame de pièces pourtant plus légères, c'est un mélange très propre à Musset de cynisme et d'émotion, une grande liberté de ton que donne la lucidité d'un regard très noir sur le monde et sur l'Histoire.

2 -Résumé et composition La pièce est en cinq actes.

Toutes les scènes se déroulent à Florence, à l'exception des scènes 2 et 6 de l'acte V, situées à Venise.

a -Les données de l'intrigue Acte/ Le duc Alexandre de Médicis règne en tyran sur Florence.

C'est un débauché, qu'assiste dans ses plaisirs son cousin Lorenzo.

Florence elle-même est une cité 152. »

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