Devoir de Philosophie

étudiez la langue et le style de Lampedusa

Publié le 06/12/2019

Extrait du document

langue

Le français est la langue étrangère la plus représentée dans Le Guépard. En effet, au xixe siècle, toute jeune fille de bonne famille se devait de parler français. Ainsi, la gouvernante, Mlle Dambreuil, est française et s'exprime toujours en français. Tous les termes qui se rapportent au raffinement sont en français, de l'art culinaire au lexique vestimentaire en passant par les termes relatifs à la décoration ou encore aux moyens de transport. Le Prince, astronome et savant reconnu, lit le Journal des Savants. De mère allemande, Don Fabrizio peut aussi lire une revue d'astronomie dans la langue de Goethe : « Blätter der Himmelsforschung » (p. 129).

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

langue

« 15 8 Il.

Un phrasé somp tueux Des phrases qui esso ufflen t Ce jeu de mélanges linguistiques donne à la prose lampedusienne un air somptueux, d'autant plus que le phrasé est ample qui met à l'é preuve la ponctuation et le souffle du lecteur.

La nouvelle traduction, fidèle à la construction de la phrase de Lampedusa, redonne au texte toute sa justesse démesurée.

Les longs paragraphes inco rporent et semblent vraiment absorber dialogues, descriptions et narration.

Aussi l'a bondance des adjectif s témoigne-t-elle d'une redondance recherchée par l'auteur et qui se veut volontairement cumulative : la bibliot hèque des Ponteleone est «petite, silencieuse, éclairée et vide » (p.

239).

Le système adjectival se révèle souvent binaire et le couple adjectif -adverbe renforce ce phrasé somptueux (p.

234).

Les refra ins styl isti ques L'usage systématique des adjectif s est renforcé par des figures de style qui reviennent en abondance dans le texte, comme l'anaphore des « pmfaits » au bal des Ponteleone (p.

245).

La métaphore animale est la plus étendue car elle parcourt tout le texte.

C'est d'aille urs une métaphore qui se métamorphose : en effet, le Guépard est d'abord un symbole héraldique, puis il est aussitôt identifié au Prince afin de souligner sa force et son autorité, enfin il représente la décadence d'une classe et d'un homme.

La peau de Bendico jetée par la fenêtre lève sa patte dans une dernière « imprécat ion» guépardesque (p.

294).

Récun·entes sont aussi les métaphores militaires (p.

47 et 130 ) et celles liées au paysage (p.

58 et 143).

Qu elques airs d'opér a Si la prose du Gué pard intègre de nombreux airs d'opéras italiens, ce n'e st pas pour avoir l'air plus savante.

Lampedusa n'aimait pas le mélodrame et ses fastes, ses effusions sentimentales très explicites, ses mises en scènes grandiloquentes.

S'il inc orpore dans son phrasé quelques couplets, c'est pour tourner en dérision une mode qui envahit l'Italie à l'é poque de l'uni fication.

Ainsi, la grande popularité atteinte par Giu seppe Verdi et sa Ti·aviata fait partie d'une scène qui se révèle être une mascarade.

Les villageois de Donna fugata accueillent le Prince : la fanfare municipale joue avec «u ne fougue frénétique » l'air « No i siamo zingarelle » (p.

63 -64) et don Ciccio Tumeo chante avec passion « Amami Alfi'edo » (p.

66).

L'excitation et l'agitation qui se déploient autour de cette musique et de ces chants soulignent le ridicule d'un débordement sentimental propre au mélodrame.

Il en va de même pour les airs « Vi ravviso o luoghi ameni »(p.

61), tiré de La Sonnambula de Bellini et« Tu che a Dio sp iegas ti l'ale » ? tiré de Lucia di Lammermoor de Doni zetti (p.

266).

Telle est la langue lampedusienne, riche et foisonna nte, expression de la charnière entre le passé de l'aristocratie et la naissance confuse d'une époque nouvelle.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles