Étudiez le « personnage » du chien Bendico

« Tancredi; tous deux aiment beaucoup le jeune homme et Ben dico est tout aussi, sinon plus, démonstratif à l'égard de son «ami» que don Fabrizio, aux moments du départ et du retour de Tancredi : «On rappela Ben dico qui poursuivait son ami en remplissant la villa de hurlements joyeux» (p.

33) ; « Ben dico lui aussi retrouvait son cher compagnon de jeux [ ...

] mais il mani­ festait son extase à sa façon canine en galopant frénétiquement autour de la salle sans se soucier de son aimé» (p.

155).

IJ Un animal symbolique • Bendico, au début du récit, détruit le jardin de San Lorenzo dont il n' ap­ précie pas les odeurs putrides, et il se précipite pour manger, ce qui attire ce commentaire dépréciatif du prince : «c'est un vrai piémontais».

Le chien est donc comparé à ceux qui veulent voir la Sicile traditionnelle disparaître, au profit d'un royaume unifié et plus démocratique.

Tout au long du roman, le prince est identifié au guépard, son animal héraldique, pour la part sau­ vage et ancienne de sa nature mais il l'est aussi à son chien Bendico, pour sa part civilisée.

• Dans la dernière partie, trente ans après la mort du prince, on apprend que Concetta, vieille fille, a conservé ses propres Mais à la fin de la dernière partie, après avoir entendu les révélations de Tasso ni sur l'épisode qui gâcha sa vie, elle jette le corps empaillé du chien, comme elle se dé bar­ rasse des fausses reliques sous la pression de l'Église :c'est la fin d'une épo­ que, celle du prince, donc celle de la vieille noblesse sicilienne dont il était .

le dernier représentant.

Le geste symbolique de malédiction du chien en tombant par la fenêtre atteste qu'il comprend le sens de ce rejet :> du bla­ son des Salina, dans une identification signifiante.. »