Etudiez les « personnages » de l'œuvre de Pascal

Etudiez les « personnages » de l'œuvre de Pascal

L’auteur

■ Bien que l’œuvre de Pascal n’ait rien à voir avec un roman - il voulait la présenter sous forme de lettres et de dialogues (voir le chapitre I, « Ordre ») -on peut considérer que la récurrence de quelques figures en fait des «personnages», le premier d’entre eux étant l’auteur, présent dans son texte par trois principales instances d’énonciation : « je », « nous » et «on ».

■ La première personne du singulier est la moins utilisée dans les extraits au programme, mais elle est présente et exprime la visée de l’œuvre (fr. 110), la méthode employée (fr. 121), une opinion du philosophe Pascal (fr. 102), ou une réaction face à une idée opposée, parfois même avec une certaine vivacité (fr. 82). Cette première personne du singulier peut aussi servir à l’identification du lecteur qui croit parler lui-même en lisant le texte et donc effectue cette prise de conscience souhaitée par Pascal (début du fragment 126 sur le divertissement). L’utilisation de la première personne du pluriel, beaucoup plus fréquente, traduit la volonté d’implication de Pascal dans le constat qu’il dresse des traits caractéristiques de l’homme; s’il en relève les défauts et les «misères», c’est pour s’y associer. Il ne se met pas orgueilleusement au-dessus du genre humain qu’il veut ramener à Dieu et à la religion chrétienne, au contraire il en partage les vices et les souffrances (fragment 111 sur la vanité, 41 sur l’imagination, 43 sur le temps, etc.). Enfin l’énonciation est le plus souvent effectuée avec le pronom indéfini «on», qui, en plus d’impliquer l’auteur dans son propos, donne une valeur de généralisation à ses observations et ses affirmations (fr. 51 et 72). Mais ce pronom de la troisième personne peut aussi prendre une valeur impersonnelle et renvoyer à un groupe indéfini, comme la société (fr. 127 et 129).

L’homme

■ L’homme constitue le «personnage» le plus présent dans la partie de l’œuvre au programme. Le mot désigne bien évidemment l’être humain en général, il a un caractère plus abstrait que le pluriel «les hommes» par lequel il est souvent remplacé. L’expression « les hommes» est utilisée pour des observations concrètes à caractère anthropologique : «Les inventions des hommes» (fr. 25), «Toutes les occupations des hommes» (fr. 26), alors que le singulier a une valeur philosophique «La nature de l’homme» (ff. 25), il délivre une vérité générale incontestable.