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Explication de texte Erec et Enide

Publié le 04/10/2023

Extrait du document

« Tout d'abord, nous allons étudier dans cette analyse le moment où Erec se bat contre le chevalier Mobanagrain et obtient la Joie de la Cour en délivrant celui ci.

Avant ce passage, nous pouvons voir à la page 427 qu'Erec demande la Joie de la Cour au roi Evrain mais celui ci s'y oppose car c'est un acte très périlleux qui a tué maintes chevaliers.

Malgré l'avertissement du roi et de la Cour, Erec décide tout de même d'aller s'y confronter, laissant Enide dans un profond désarroi. Il se fait armé et se fait emmener dans le verger où se déroule le combat, l'image du jardin est en totale contradiction avec ce que Erec va devoir affronter par la suite.

En effet, le roi Evrain emmène Erec dans un magnifique jardin fleuri dans lequel se trouve des oiseaux qui chantent, et par la suite Erec est confronté à une image morbide : il voit les têtes de ceux qui avaient tentés de vaincre Mobanagrain, plantées sur des pieux.

Face à cette image obscure, le roi Evrain met en garde une dernière fois Erec en vain.

Il dit adieu à Enide et la recommande à dieu et s'en va ensuite affronter La Joie de La Cour.

Nous allons voir comment cet extrait reprend la tradition du mythe arthurien en mettant en lumière la figure héroique d'Erec.

Tout d'abord, nous allons commencer par analyser la composition de l'extrait, puis nous verrons dans un second temps comment la figure d'Erec s'articule-t-elle pour laisser place à une image héroique, puis nous analyserons la narration de l'extrait qui s'ancre à la fois dans l'espace du réel et l'espace mythique. L'extrait s'ouvre au vers 5870 et montre Erec qui s'en va dans le verger pour obtenir la Joie de la Cour.

Le texte insiste sur le fait que Erec soit seul à aller combattre car il est dit « et lui s'en va le long d'un sentier seul, sans aucune compagnie ».

D'entrée de jeu, le texte montre un Erec sûr de lui, vaillant et allant combattre sans l'aide d'aucun chevalier.

Il fait ensuite la rencontre d'une femme issue d'un monde merveilleux sur un « lit en argent » et avec une beauté redoutable.

Cette femme est comparée à Lavinie de Laurente qui était dans la mythologie romaine la reine des Laurentins, fille unique du roi Latin et Amata, et femme d'Enéas le capitaine des Troyens.

Le narrateur précise avec insistance que la femme du verger est dôtée d'une plus grande beauté que Lavinie.

Pendant qu'Erec admire la beauté de cette femme il se fait interpeller par un chevalier qui est décrit comme merveilleusement grand.

Cet homme semble venir tout droit du surnaturel par sa grandeur car il est dit au vers 5891 qu'il est « merveilleusement grand», celui ci interpelle Erec pour lui dire de ne pas s'approcher de sa femme car elle est à lui.

A ce moment, le chevalier apparaît comme le protecteur de la femme merveilleuse et veut la défendre face à Erec et entre en conflit avec ce dernier.

Face à cette menace, Erec lui n'entre pas dans le conflit, il reste un homme sage et garde son sang froid.

Ce n'est pas lui qui commence la bataille et la déclenche cette fois ci, il attend que ce soit son adversaire, Erec reste donc sur ses gardes.

Mobanagrain, le chevalier protecteur de la dame demeure dans ce verger pour combattre tous les hommes qui s'approcheraient de sa dame, c'est donc lui qui défie Erec au combat.

Nous pouvons ajouter que comme Mobanagrain n'a pas l'habitude de perdre au combat il ne laisse transparaître aucune inquiétude face à Erec, il pense qu'il va assurément le vaincre.

C'est donc aux vers 5937 que les deux chevaliers débutent une guerre sanglante et interminable.

Les deux chevaliers s'épuisent et pendant de longues heures ni Erec ni Mobanagrain ne prend l'avantage sur l'autre.

Ce combat est si violent qu'ils cassent leurs lances et ne peuvent plus rien voir à cause du sang qui coulent devant leurs yeux, alors ils en viennent aux mains.

Néanmoins, par la suite Erec prend l'avantage sur Mobanagrain et celui ci perd le combat et doit reconnaître malgré lui qu'Erec a gagné.

A la suite de ce combat Erec demande au chevalier de lui dire qu'elle était la Joie de la Cour et celui ci commence un long monologue qui s'étale sur 5 pages. Mobanagrain fait le récit de son histoire en disant à Erec qu'il est enfermé dans ce verger par sa femme car il lui a fait une promesse : ne jamais quitter le verger tant qu'aucun chevalier ne l'aurait vaincu.

C'est dans ce récit que nous apprenons que Mobanagrain est prisonnier dans ce verger par sa femme et qu'il est le neveu du roi Evrain.

Il explique alors à Erec que la Joie de la Cour est en réalité la joie que ressentira le peuple et le roi lorsque sa délivrance aura lieu.

Suite au récit du chevalier, Erec sonne le cor ; dans la littérature médiévale le cor est un instrument pour avertir et donner un signal à quelqu'un d'autre, ici Erec sonne le cor pour avertir à la Cour qu'il a gagné le combat, et que Mobanagrain est libre.

C'est à partir du vers 6157 que le roi, Enide, Guivret et le reste de la cour célèbrent la victoire d'Erec et le retour du neveu du roi.

L'extrait s'achève par un « heureux dénouement » (comme il est dit au vers v6168), et tous les personnages fêtent les exploits d'Erec en le mettant sur le rang de héros. A présent nous allons étudier de quelles manières l'extrait laisse entrevoir la figure héroique d'Erec et que ses actions et son comportement le mène à un accomplissement personnel ; que ce soit dans le combat avec Mobanagrain ou bien lors de la délivrance de celui ci. Nous allons tout d'abord montrer en quoi le combat entre les deux hommes reflètent une guerre sanglante et épuisante.

Tout d'abord nous pouvons commencer par énoncer que ce n'est pas Erec qui débute le combat, ce n'est pas lui qui provoque en duel Mobanagrain.

Erec garde son sang froid et n'a pas peur de lui.

C'est Mobanagrain au vers 5929 qui débute le combat et prononce « je vous provoque et vous défie ».

C'est à partir de ce moment là que les deux chevaliers entrent dans une grande rage et commencent à se battre pour défendre leur vie et leur cause.

Le texte porte une insistance sur la robustesse des armes des deux chevaliers pour montrer que les coups ne seront pas retenus, il est dit au vers 5932 « les deux combattants ne possédaient pas de lances menues, elles étaient au contraire fortes et avaient les arêtes vives, nullement polies, ce qui les rendaient rigides et résistantes ».

Cela montre donc bien que les armes ont été affutées exprès pour le combat car il s'agit d'un affrontement très brutal.

Cela annonce d'emblée la violence de la guerre.

C'est à la page 453 que l'affrontement débute et nous ponvons y voir de nombreux termes renvoyant au champ lexical de la brutalité comme « coups si violents », « coups si puissants et si destructeurs », « assauts féroces » etc..

Les deux hommes perdent presque leur condition humaine, ils se battent telles des bêtes féroces.

Le combat dépasse la notion de l'affrontement, le terme de la destruction est utilisé à la place.

Il y a également, une instistance pour qualifier la force des armes tel que « leurs fers tranchants », « l'une et l'autre lance volent en éclats », « ils les mettent tous en pièces ».

La force des deux chevaliers semble exagérée et fantastique, elle dépasse le réel en mettant en lumière deux héros de guerre.

Nous pouvons relever cette exagération et cet aspect fantastique notamment au vers 5949 où il est dit que « les chevaux s'écroulent sous eux » et au vers 5960 quand il est dit que « leurs yeux jaillissent des étincelles ».

Le motif de l'étincelle revient souvent dans l'oeuvre lors des combats pour montrer l'aspect romanesque et extraordinaire, et pour appuyer le fait que Erec soit un héros de guerre. Nous pouvons montrer également l'héroisme du combat à travers le caractère des deux hommes.

Avant que le combat ne débute, Mobanagrain apparaît comme le protecteur de sa dame, il représente les valeurs chevaleresques, il dit au vers 5900 « vous êtes fou, sur le salut de mon âme, d'avancer vers ma demoiselle.

Votre valeur ne vous permet pas d'approcher delle.

Vous payerez très cher votre folle audace, je vous le jure sur ma tête ».

Par cette phrase Mobanagrain met en garde Erec en défendant sa dame et affronte verbalement son adversaire.

Nous pouvons ressentir sa colère à travers le thème de la folie qui revient à deux reprises dans la même phrase et aussi par l'expression « je vous le jure sur ma tête » (le mot teste qui vient du latin.... »

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