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Explication de texte - Extrait de l'épopée de Gilgames

Publié le 05/09/2012

Extrait du document

Tablette X “L’arrivée au but” p. 176 Utanapisti1 s’adressa à lui, Gilgames : “Pourquoi as-tu des joues si amaigries, le visage aussi abattu, Le cœur si triste, les traits aussi exténués ? Pourquoi une pareille angoisse en ton ventre ? Pourquoi cette apparence d’un voyageur arrivé de très loin ? Pourquoi ton visage brûlé par la froidure et la canicule ? Pourquoi as-tu vagabondé par la steppe ?” Gilgames s’adresse à lui, Utanapisti : “Ô Utanapisti, comment mes joues Ne seraient-elles pas amaigries, mon visage abattu, Mon cœur triste, mes traits exténués ? Comment n’y aurait-il pas de l’angoisse en mon ventre ? Comment n’aurais-je point l’apparence d’un voyageur arrivé de très loin ? Comment mon visage n’aurait-il pas été brûlé par la froideur et la canicule ? Et comment n’aurais-je pas vagabondé sur la steppe ? Mon ami, Mulet vagabond, Onagre du désert, Panthère de la steppe, Enkidu, mon ami, Mulet vagabond, Onagre du désert, Panthère de la steppe, Avec qui nous avions de conserve, franchi les montagnes, Vaincu et battu le taureau géant, Occis ce Humbaba qui demeurait en la forêt des cèdres, Et tué des lions aux passes des montagnes, Mon ami que tant je chérissais, et qui avait avec moi, traversé tant d’épreuves, Enkidu que je chérissais, et qui avait avec moi traversé tant d’épreuves, Le sort commun des hommes l’a terrassé : Six jours et sept nuits je l’ai pleuré Et refusé à la tombe Jusqu’à ce que les vers lui soient tombés du nez ! Alors, je me suis mis à craindre et à redouter la mort, et à vagabonder par la steppe : Portant le drame de mon ami, J’ai longuement vagabondé par la steppe ! Portant le drame d’Enkidu, mon ami, J’ai longuement vagabondé par la steppe ! Comment me taire ? Comment demeurer coi ? Mon ami que je chérissais, est redevenu argile ! Et, moi, ne faudra-t-il pas comme lui me coucher, Pour ne plus jamais me relever jamais, jamais ?” Gilgames s’adressa encore à lui, Utanapisti : “Eh bien, me suis-je dit, je m’en irai trouver cet Utanapisti le lointain dont on parle, J’ai donc tourné et cheminé partout ; Franchi les plus inaccessibles montagnes, Et traversé toutes les mers ! Certes, le sommeil reposant n’a plus détendu mon visage ; À force de veiller, je me suis épuisé ; J’ai saturé mes muscles de lassitude ! Et qu’y ai-je gagné ? Avant même de parvenir jusqu’à la Tavernière, Mes vêtements étaient à bout ! J’ai tué ours, hyènes, lions, panthères, tigres, daims, grosse et petites bêtes sauvages, Pour en manger la viande et en revêtir les dépouilles ! Si l’on pouvait fermer la porte à l’angoisse ! Si on pouvait l’obturer au bitume à l’asphalte ! Mais le destin ne m’a pas laissé m’amuser : Il m’a déchiré malheureux que je suis !” Utanapisti s’adressa à lui, Gilgames : “Pourquoi donc, Gilgames exagérer ton désespoir ? Toi que les dieux ont formé de chair divine et humaine, Qu’ils ont traité comme ton père et ta mère, Serais-tu Gilgames, comparable à un fou ? (….) Qu’as-tu gagné à te perturber de la sorte ? À te bouleverser, tu t’es seulement épuisé, Saturant tes muscles de lassitude Et rapprochant ta fin lointaine ! Comme un roseau de la cannaie, l’humanité doit être brisée ! Le meilleur des jeunes hommes, la meilleure des jeunes femmes, Sont enlevés par la main de la mort La mort que personne n’a vue Dont nul n’a aperçu le visage, Ni entendu la voix : La mort cruelle, qui brise les hommes ! Bâtissons-nous aujourd’hui des maisons pour toujours ? Scellons-nous des engagements pour toujours ? Partage-t-on un patrimoine pour toujours ? Le fleuve monte-t-il en crue pour toujours ? La haine se maintient-elle ici bas pour toujours ? Le fleuve monte-t-il en crue pour toujours ? Tels des éphémères emportés par le courant, De visages qui voyaient le soleil, Tout à coup, il ne reste plus rien ! Endormi et mort, c’est tout un ! On n’a jamais reproduit l’image de la mort : Et pourtant l’homme depuis ses origines, En est prisonnier ! Depuis que les Grands-dieux rassemblés Mammitu,la faiseuse du Destin, a arrêté les destinées avec eux, Ils nous ont imposé la mort comme la vie Nous laissant seulement ignorer le moment de la mort.” L’épopée de Gilgames, Le grand homme qui ne voulait pas mourir, traduit de l’akkadien par Jean Bottéro, Gallimard

« La haine se maintient-elle ici bas pour toujours ?Le fleuve monte-t-il en crue pour toujours ?Tels des éphémères emportés par le courant,De visages qui voyaient le soleil,Tout à coup, il ne reste plus rien !Endormi et mort, c’est tout un !On n’a jamais reproduit l’image de la mort :Et pourtant l’homme depuis ses origines,En est prisonnier !Depuis que les Grands-dieux rassemblésMammitu,la faiseuse du Destin, a arrêté les destinées avec eux,Ils nous ont imposé la mort comme la vieNous laissant seulement ignorer le moment de la mort.”L’épopée de Gilgames, Le grand homme qui ne voulait pas mourir, traduit de l’akkadien par Jean Bottéro, Gallimard 1.

RepèresTexte le plus ancien de l’humanité.

Quatrième millénaire avt JC : Civilisation mésopotamienne.

Vers 3000 : Invention de l’écriture syllabique (cunéïforme : àl’origine de notre alphabet via Phéniciens).

Épopée vers -1600 qu’on a retrouvée au dix-neuvième, sous formes de tablettes éparses, déchiffrage de l’écriture.tablettes en mauvais état (cf.

coupures).

onagre : âne sauvage Humbaba : C'est pour sauvegarder la forêt des Cèdres Et pour terroriser les gens Qu'Enlil y aposté Humbaba.

Humbaba, son cri c'est l'Épouvante, Sa bouche c'est du Feu, Son haleine, la Mort.

Sur 60 bêrus (600 km) il peut ouïr les bruits de la forêt. 2.

La mortImage de la mort ? sans image Mort reste inconnue : dans l’épopée, on entend les dieux mais pas la mort, on n’en fait pas de statue.

(66-68 + 80) Mais mort animée(main, a un prisonnier) : sujet des verbes : le sort commun l’a terrassé (24),qui brise les hommes (63 et 69 avec inclusion), + voix passive sont enlevés (65).

met enpoussière, (terrasser 24 , redevenir argile 34 , vers dans le corps 27), associée à position allongée (35 et 79), cf.

ressusciter en grec se lever comme vers 36 se relever,il ne reste plus rien 78.

Et rapidité : tout à coup en rejet + tercets de vers (propositions) plus brefs 66-68 et 78-79 + contraste Enkidu vivant vers longs et brièveté desvers pour dire sa mort.

dans discours Utapanisti associée à un pluriel : humanité, les hommes jeune homme et jeune femme, des visages, l’homme depuis ses origines(ancêtres), et Gilgames : le sort commun.

Pas d’histoire singulière face à la mort, tous st logés à la même enseigne.

Cf les dieux pour les grecs : les immortels; hommese dé finit par le fait d’être mortel.

Alors je me suis mis à craindre et à redouter la mort : drame de mon ami, Gilgames en fait une histoire singulière avec répétition etévocation longue d’Enkidu son ami qui est supérieur aux autres hommes, se distingue des autres et est victime du sort commun.

Gilgames est le roi, au dessus desautres, va-t-il mourir lui aussi ? La mort devient un drame singulier : d’où crainte, angoisse, ne peut plus fermer la porte à l’angoisse.

Or celle-ci le ronge : serapproche ainsi de la mort : joues amaigries, traits exténués, épuisé.

Vagabonde dans la steppe + montagnes + mer + froidure + canicule : lieux non cultivables,déserts (invention de l’agriculture en Mésopotamie) doit chasser pour se nourrir, tue à son tour, comme une fuite pour échapper à la mort et qui l’en rapproche.3.

Qu’y ai-je gagné ?Question centrale.

Qu’as-tu gagné ? perturber et bouleverser , Gilgames se met dans le mouvement : franchir montagne, traversé les mers surtout tourné, cheminer etvagabonder (répété 4 fois, deux fois longuement) : tout ce mouvementt ne permet pas d’avancer, provoque seulement épuisement, qui cherche à échapper ainsi à lamort s’en rapproche.

Importance des questionnements : beaucoup de questions dans le texte : Pourquoi / Comment.

Pour quoi ? Cf.

les questions qui font réponse :pour toujours ? maisons pour habiter, engagements pour la paix, patrimoine pour posséder des biens : nos actions servent à vivre mieux ici et maintenant.

image du fleuve en crue répétée : crue qui va féconder pour cultiver, le changement, l’altération est ce qui nous permet de vivre (haine ne se maintient pas, en particulier lutteavec Enkidu qui se transforme en amitié, lutte avec la déesse après mort du taureau géant).

vers 85 ils nous ont imposé la mort comme la vie : deux parts d’une mêmedestinée, vont ensemble.

Mort fait partie de la vie.

Tue des animaux pour se nourrir. Questions de Gilgames : Comment ? + négation (9-15) : je me devais de réagir.

Mouvementt est inutile (négation) ms deux questions positives : Comment me taire ?Comment demeurer coi ? (33).

Y a gagné d’abord un questionnement, réponse sous forme de question d’ailleurs + ignorer le moment de la mort : Gilgames estdevenu un homme qui se pose des questions, n’est plus dans l’amusement vers 52 (divertissement), a gagné en humanité.

+ Comment me taire et demeurer coi : prisede parole comme réaction au drame, le drame fait naître la parole : épopée = faire parole (epos et poiein).

Enkidu est redevenu argile comme les tablettes surlesquelles on écrit.

Qu’y ai-je gagné ? l’épopée qui le qui le fait sortir du sort commun : chair divine et humaine, epos peut vouloir dire oracle, qq chose de la paroledivine dans l’épopée, épopée rend divin : Gilgames échoue à trouver l’immortalité pourtant dans le texte son nom est précédé du signe qui indique divinité.. »

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