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Explication de texte, Victor Hugo

Publié le 12/03/2017

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Victor Hugo, Les Contemplations (1856), « L’âme en fleur » Victor Hugo est un auteur romantique du 19ème siècle. En 1856, il publie un recueil s’intitulant Les Contemplations, composé de 158 poèmes et rassemblé en 6 livres. Le livre I comporte 29 poèmes, Hugo évoque son expérience de la vie et de la poésie à travers ses souvenirs de collège, ses premières luttes littéraires, ses impressions de promeneur ému par la beauté de la nature, ou encore par le spectacle bucolique. Dans le poème 7 : « Nous allions au verger cueillir des bigarreaux », Hugo immortalise un moment fugitif. Il appartient au deuxième livre du recueil qui s'intitule « L'âme en fleur ». Ce dernier comporte 28 poèmes dans lesquels Victor Hugo conjugue le verbe Aimer. La majorité de ses poèmes sont inspirés par Juliette Drouet, sa maîtresse. Le texte Nous allions au verger cueillir des bigarreaux. Avec ses beaux bras blancs en marbre de Paros Elle montait dans l'arbre et courbait une branche ; Les feuilles frissonnaient au vent ; sa gorge blanche,O Virgile, ondoyait dans l'ombre et le soleil ; Ses petits doigts allaient chercher le fruit vermeil, Semblable au feu qu'on voit dans le buisson qui flambe. Je montais derrière elle ; elle montrait sa jambe, Et disait : "Taisez-vous !" à mes regards ardents ;Et chantait. Par moments, entre ses belles dents, Pareille, aux chansons près, à Diane farouche, Penchée, elle m'offrait la cerise à sa bouche ;Et ma bouche riait, et venait s'y poser, Et laissait la cerise et prenait le baiser. Ce poème parle des premiers émois amoureux, des temps idylliques entre le poète et sa maîtresse. Temps éphémère et révolu. C'est un récit d'une scène intime. Il s'agit d'un sonnet en alexandrins avec des rimes plates. Il constitue également une églogue, c'est-à-dire un court poème consacré à un sujet pastoral souvent qualifié de bucolique, et qui chante l'amour (ce mot fut appliqué aux Idylles de Théocrite, et aux Bucoliques de Virgile). C'est donc un récit bref de 14 vers en comparaison aux autres poèmes du recueil. Le choix d'une forme brève coïncide avec ce que cherche à faire le poète, c'est-à-dire capter un souvenir. Ce poème appartient à la fois au registre lyrique et bucolique. Nous pouvons diviser ce poème en deux parties : la première des vers 1 à 7 où le poète décrit la beauté de la jeune femme à travers la quête du fruit. La seconde des vers 8 à 14 où une interaction se créée entre les deux amants. Axes : Comment Victor Hugo dresse-t-il à la fois un tableau symbolique de la jeunesse et de l'amour, souvenir hors du temps dans un cadre bucolique, et un tableau de l'éphémère lui permettant de capter un moment fugitif par un appel aux sens ? Partie 1 (vers 1 à 8) : description de la jeune femme à travers la quête du fruit Ce poème est une églogue narrative, mettant en scène deux personnes : le poète lui-même qui s'exprime à la première personne, et une jeune femme qui l'accompagne. Hugo commence son poème par le pronom personnel « nous » au vers 1, qui renvoi au deux amants, et qui est aussi plus apte à traduire l'intimité, car c'est un texte autobiographique. Les deux personnages sont d'emblée liés par le « nous ». Même s'il s'agit d'un récit à la première personne, il n'y a pas de noms donné...
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« Partie 1 (vers 1 à 8) : description de la jeune femme à travers la quête du fruit Ce poème est une églogue narrative, mettant en scène deux personnes : le poète lui-même qui s'exprime à la première personne, et une jeune femme qui l'accompagne. • Hugo commence son poème par le pronom personnel « nous » au vers 1, qui renvoi au deux amants, et qui est aussi plus apte à traduire l'intimité, car c'est un texte autobiographique. Les deux personnages sont d'emblée liés par le « nous ».

Même s'il s'agit d'un récit à la première personne, il n'y a pas de noms donnés aux personnages, il n'y a pas de signes distinctifs, le lieu est non précisé : « verger » : il pourrait s'agir de n'importe quel verger, et l'époque est elle aussi non précisée.

Ce lieu est ainsi accessible à tous.

Le premier vers : « Nous allions au verger cueillir des bigarreaux » sert alors de phrase d'introduction situant le lieu et l'action au lecteur.

La scène se déroule dans un cadre bucolique. • Il y a une allitération en « b » dans les trois premiers vers qui crée une musicalité avec les mots « b igarreaux » ; « b eaux b ras b lancs » ; « mar b re » ; « ar b re » ; « cour b ait » et « b ranche ».

Les trois mots « b ra s » ; « m ar b r e » ; et « P ar os » au vers 2 sont liés par l’allitération en « r » et l’assonance en « a ».

Le « b » est une consonne momentanée, qui créée un effet sec et hésitant et donc qui renvoi au côté éphémère du poème.

L'éphémère est montré à travers la jeune femme en décrivant ses « beaux bras blancs », symbole de sa jeunesse, et de sa pureté. • Cependant, en comparant les bras de la jeune femme à du marbre de Paros au vers 2, il l'élève au rang d'une véritable œuvre d'art.

En effet, le marbre de Paros est un marbre de grain très fin, d’un blanc très pure et d’une grande transparence, extrait des carrières de l’île grecque de Paros dans les Cyclades.

C’est un marbre très réputé qui fut utilisé par les plus grands sculpteurs de l’Antiquité comme pour la Vénus de Milo par exemple.

La jeune femme est ainsi hors du temps.

Le narrateur capte seulement un moment comme s'il prenait une photo pour figer le temps à jamais.

Elle apparaît d'une blancheur virginale.

• Aussi la rime « bigarreaux/Paros » (vers 1 et 2) associe d’une part la simplicité d’un fruit, et de l’autre la hauteur de la référence antique.

Le langage est en adéquation avec l'harmonie et la beauté de la scène.

Hugo utilise un langage simple avec des mots du quotidien auquel il mêle un lyrisme amoureux qui lui permet d'exprimer la plénitude ressentie. • Il y a une succession de verbes d'action au passé : « allions », « montait », « courbait », « frissonnaient » des vers 1 à 4.

Au vers 3, les verbes « mont ai t » et « courb ai t » se font écho par le son « ai ». • Aux vers 4 et 5, « les feuilles » qui frissonnent au vent et la « gorge blanche » ondoyant dans l’ombre et le soleil sont mises en parallèle par la parataxe.

En effet, les deux propositions ne sont pas reliées par une conjonction.

Les deux verbes « frissonnaient » et « ondoyait » expriment un mouvement léger, imperceptible.

Il y a également une antithèse entre « ombre » et « soleil ».

La jeune fille est donc en harmonie avec le feuillage par sa légèreté.

Les deux personnages baignent dans un cadre serein : un verger ensoleillé, perchés dans l’arbre. • Il y a de plus une allitération cette fois en en « f » et en « v » avec les mots « f euilles » ; « f rissonnaient » ; « v ent » ; et « V irgile ».

Le « f » et le « v » sont des consonnes fricatives, qui évoquent un frottement, la douceur.

Toutes ces allitérations donnent un effet rythmique au poème, et embellissent la scène. • L’interjection : « O Virgile » au vers 5 coupe les deux propositions.

Tout comme le marbre de Paros c’est une référence à l’Antiquité, mais Hugo ne choisit pas Virgile par hasard. Effectivement, Virgile a également écrit des églogues ainsi qu'utilisé le registre bucolique. Le souvenir ici correspond à une sorte d’âge d’or regretté par le poète, qui est une source d’inspiration pour lui.

Le « O » ici n’est pas signe de regret, mais de la captation d'un moment heureux.. »

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