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Explication linéaire la scène du bal La princesse de Clèves

Publié le 16/10/2022

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« Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves, 1678 : analyse linéaire de la scène du bal. Amorce : Au 17ème siècle, le roman aime faire rêver son lecteur ou plutôt ses lectrices car le lectorat du genre romanesque est constitué à cette époque essentiellement de femmes.

Le coup de foudre apparaît alors comme un topos typiquement romanesque car l’évocation de sentiments exacerbés suscitent un vif intérêt chez les lectrices qui bravent alors l’interdit par le processus d’identification. Présentation de l’auteur : Madame de la Fayette s’est nourrie de toute la littérature de son époque et s’est lancée elle-même dans l’écriture, notamment dans le récit court : la nouvelle avec La Princesse de Montpensier ou La Comtesse de Tende. Œuvre : La Princesse de Clèves, paru en 1678, appartient à l’époque au genre de la nouvelle historique.

Ce récit de 200 pages est considéré aujourd’hui comme le premier roman d’analyse psychologique car il invite le lecteur à rentrer dans les pensées du personnage principal, à pénétrer dans la conscience du personnage, dans son cas de conscience. Texte : Le passage à analyser se situe dans la première partie du roman, quelques mois après l’arrivée de Mlle de Chartres à la cour du roi Henri II.

Le mariage de la jeune fille avec le prince de Clèves a eu lieu, malgré l’absence d’inclination de Mlle de Chartres pour le prince.

En février 1559, à l’occasion des fiançailles de Claude de France, la fille cadette du roi, un grand bal est donné à la cour.

Toute la noblesse assiste à cet événement, avec le désir d’y paraître à son avantage.

C’est dans ce cadre prestigieux que la princesse de Clèves rencontre pour la première fois le duc de Nemours, réputé pour son élégance et sa galanterie. Lecture expressive du texte notée sur 2 points Composition du passage : Ce texte se compose de trois mouvements de longueur inégale : du début à la ligne 3 « le bal commença » qui montre les préparatifs ; de la ligne 3 à la ligne 13 où nous assistons à la rencontre ; le deuxième paragraphe constitue le troisième mouvement : les deux personnages sont au centre de tous les regards. Projet de lecture : En quoi cette scène de première vue, qui se déroule sous les regards de la cour, scelle d’emblée le destin des deux personnages ? Annonce des mouvements : Nous montrerons tout d’abord que Mme de Clèves se trouve en cette soirée de bal au sommet de sa beauté ; puis nous nous attarderons ensuite sur le moment de sa rencontre avec le duc de Nemours, dont l’entrée en scène a été habilement retardée ; enfin, nous verrons que cette rencontre provoque chez les deux personnages un saisissement réciproque. Le premier mouvement (jusqu’à « le bal commença ») nous montre Mme de Clèves au sommet de sa beauté : 1) La première phrase renseigne le lecteur sur les préparatifs de Mme de Clèves pour le bal :  Mme de Clèves se prépare avec soin pour le bal comme l’exprime l’indication temporelle « tout le jour » (l.

1) qui insiste sur la durée de ces préparatifs.  Le bal est donné à l’occasion des fiançailles de la fille cadette du roi : ligne 1 « le jour des fiançailles » : c’est donc un événement mondain et toute la cour sera présente.  L’importance de cet événement est marqué par deux compléments circonstanciels de lieu : ligne 2 « au festin royal » et « au Louvre » : il s’agit donc bien de la cour, lieu prestigieux où règnent l’apparence et les intrigues comme cela a été présenté au lecteur dans l’incipit.  Le narrateur ne s’attarde pas sur la description de la toilette de Mme de Clèves dont le raffinement et la perfection sont simplement suggérés : le mot « parure » (l.

3) renvoie à la fois à la toilette que porte la princesse et aux ornements, aux bijoux qui la complètent : pas de détail visuel qui nous permettrait de nous représenter la scène. 2) L’arrivée au bal s’effectue dans un cadre exceptionnel :  L’effet attendu est bien présent : objet des regards de la cour, Mme de Clèves est admirée, aussi bien pour sa beauté naturelle que pour le soin qu’elle a apporté à son apparence : lignes 2 et 3 « l’on admira sa beauté et sa parure ».  La cour admire l’extrême beauté de la princesse : le recours au pronom personnel indéfini « on » permet de souligner que ce constat est unanime.  La princesse accorde une première danse au chevalier de Guise, amoureux de la jeune femme depuis plusieurs mois : le chevalier est jaloux du prince de Clèves et ne tardera pas à éprouver de la jalousie à l’égard de Nemours.  Mme de Lafayette pratique l’art de l’ellipse et suggère tout ce qui n’est pas indispensable à la progression de l’intrigue : aucune précision sur la danse accomplie par les deux jeunes gens, sur le cadre du bal, sur les autres invités…  Le cadre fastueux est marqué par une certaine féérie : nous ne sommes pas loin de l’univers des contes de fées.  Le prince de Clèves en revanche n’est pas mentionné dans cette évocation et son absence dans le texte fait sens : Mme de Clèves semble déjà prête à rencontrer le véritable amour. En transition, le premier mouvement du texte introduit Mme de Clèves et le lecteur dans un monde merveilleux où brille avec éclat la beauté de la jeune princesse.

Le second mouvement s’attarde sur l’arrivée du duc de Nemours qui va sceller le destin des deux personnages. Le deuxième mouvement (l.

3 à 13) nous fait assister à la rencontre de deux personnages faits l’un pour l’autre : 1) L’effet d’attente est maintenu chez le lecteur car la rencontre n’est pas immédiate, elle est différée :  C’est la sensation auditive qui marque un changement : la venue du duc de Nemours, être remarquable, est remarquée d’où l’hyperbole « un assez grand bruit » (l.

4).  Cet élément perturbateur qu’est la venue de Nemours se manifeste par le passage de l’imparfait au passé simple : ligne 3 « elle dansait », ligne 4 « il se fit ».  L’arrivée de Nemours est théâtralisée car le lecteur a l’impression qu’il rentre en scène, la scène du monde de la cour : l.

4 « quelqu’un qui entrait » : l’emploi d’un verbe de mouvement à l’imparfait de durée associe d’emblée Nemours à l’action, au mouvement : il va réveiller le cœur et le corps endormi de Mme de Clèves.  Mais ns ignorons tjs de qui il s’agit, le mystère demeure grâce à l’emploi du pronom indéfini : « quelqu’un » (l.

4).  Il s’agit d’une personne importante comme le souligne la comparaison : le bruit est bien engendré par l’entrée en scène d’un personnage « comme de quelqu’un qui entrait et à qui on faisait de la place » (l.

4 et 5) : Mme de Clèves n’est cependant pas perturbée dans sa danse avec le chevalier de Guise car elle tourne le dos à l’entrée de la salle comme l’exprime le verbe de mouvement à la ligne 7 : « Elle se tourna ». 2) « Leurs yeux se rencontrèrent » peut-on dire car l’amour naît entre eux dès le premier regard :  Le roi, autorité suprême et représentant de dieu sur terre, joue un rôle important dans ce passage : lignes 6 et 7 « le Roi lui cria de prendre celui qui arrivait » : le roi apparaît ici à la fois comme un observateur attentif, un metteur en scène très efficace et un acteur de la destinée.  Lorsque Mme de Clèves se retourne pour découvrir le cavalier que le roi lui a choisi, sa surprise est complète : on peut relever dans ces quelques lignes le champ lexical de la vision et en particulier la reprise du verbe « voir » par l’emploi du polyptote (= répétition d’un même mot avec variation de temps, mode ou de personne pour un verbe ou variation de nombre pour un nom) : ligne 6 une expression à l’imparfait « elle cherchait des yeux », ligne 7 le passé simple elle « vit », ligne 10 l’infinitif « voir » et le plus-que-parfait « avait vu » et ligne 12 l’infinitif « voir ».  La vue est le sens qui engendre le coup de foudre :.... »

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