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Explication linéaire Le Malade imaginaire

Publié le 15/04/2024

Extrait du document

« Jean Baptiste Poquelin, connu sous le pseudonyme de Molière, est né en 1622 et est décédé en 1673.

Cet éminent dramaturge français marque le XVIIe siècle de sa présence littéraire.

Sa pièce la plus célèbre demeure "Le Malade imaginaire" en raison de la tragique coïncidence de sa mort pendant l’une de ses représentations.

Le titre de cette œuvre, "Le Malade imaginaire", est choisi en référence au personnage principal, Argan, qui souffre d'hypocondrie.

Il s'agit donc d'une périphrase, puisqu'elle remplace le nom de la maladie par sa définition.

Argan, qui craint constamment pour sa santé, cherche à marier sa fille Angélique contre son gré à un fils de médecin, nommé Thomas Diafoirus, pour se garantir des soins médicaux, alors qu’Angélique est amoureuse de Cléante. Aussi, à l’acte III scène 3, Béralde, le frère d’Argan essaye de dialoguer avec ce dernier au sujet des médecins à qui Argan voue une grande confiance.

Il s’agira donc d’étudier comment Béralde tente de raisonner avec Argan au sujet des médecins.

L’extrait se compose de deux mouvements : le premier, des lignes 1 à 8, dans lequel Béralde et Argan ont une discussion avec des points de vue divergents sur les médecins ; le second, des lignes 8 à 27, dans lequel la discussion dérive de la question de la médecine vers celle du théâtre et de Molière.

Notre plan se composera en deux parties : la discussion entre Argan et Béralde sur les médecins (I) qui dérive de la question de la médecine vers celle du théâtre et de Molière, créant ainsi une mise en abime (II). L’extrait s’ouvre sur la discussion entre les deux frères (I), avec Béralde qui argumente son avis sur l’incapacité des médecins (a) et Argan qui éprouve des difficultés à trouver des arguments solides pour se défendre (b). Dès le début de sa première réplique, Béralde exprime son désaccord avec les médecins.

Il introduit la dualité du comportement des praticiens à travers le rythme binaire dans la première phrase : « dans les discours et dans les choses » ; « deux sortes de personnes », en insistant sur ce chiffre 2.

Béralde souligne l’incompétence des médecins grâce à des antithèses : « parler » et « faire » ; « habiles » et « ignorants ».

Cette idée d’opposition est davantage mise en valeur par l’utilisation des superlatifs « les plus habiles » ; « les plus ignorants » renvoyant à des extrémités contraires.

Béralde par ce parallélisme : « Entendez-les parler, les plus habiles gens du monde ; voyez les faire, les plus ignorants de tous les hommes.

» explique que les médecins ne sont que des beaux parleurs et des mauvais praticiens.

Ils sont donc présentés comme des charlatans qui use de la crédulité du public.

Ils cachant leur ignorance derrière les belles paroles.

Béralde utilise l’impératif, pour convaincre Argan de son raisonnement, et il l’incite à les observer pour en établir son propre jugement.

De même, l’emploi du déterminant possessif « vos » à la ligne 2 montre que Béralde se dissocie complétement des médecins, laissant à Argan le loisir de les admirer. Argan, au contraire de son frère à peu d’arguments pour défendre les médecins et se met en colère.

Son mécontentement peut être remarqué lorsqu’il débute sa réplique par l’interjection « Hoy ! » et qu’il emploi un vocabulaire familier afin d’insulter Béralde : « rembarrer vos raisonnements » ; « rabaisser votre caquet ».

Puis il a recours à l’ironie pour l’attaquer et lui reprocher que c’est un ignorant, qui n’a pas les connaissances ni les compétences pour parler de la médecine : « vous êtes un grand docteur, à ce que je vois ».

Il dénigre les paroles de son frère.

Argan, ne sachant pas débattre son point de vue, transfère cette responsabilité aux médecins et se réfugie derrière aux : « Je voudrais bien qu’il eut quelqu’un de ces messieurs, ». Prenons conscience que la discussion s’envenime, Béralde tente d’apaiser la situation par le terme hypocoristique « mon frère ».

De plus, la formule emphatique et la négation : « Moi, mon frère, je ne prends point à tâche de combattre la médecine » dans la phrase affirme que cela n’est que son avis et donc purement subjectif et libre aux autres d’avoir un avis différent du sien. Béralde fait preuve de tolérance.

Mais dans le même temps, il fait allusion à la naïveté d’Argan et aux risques qu’il prend à cause de cela : « chacun, à ses périls et fortune ». Cette discussion entre les deux frères devient un affrontement.

Argan et Béralde n’arrivent pas à s’entendre et à échanger leurs idées.

Aussi, Béralde souhaite emmener son frère voir du théâtre pour le « divertir », mais également pour lui faire voir la vérité sur les médecins.

Le théâtre devient ainsi une argumentation. La discussion dérive sur le théâtre et Molière, créant ainsi une mise en abime (II), dans lequel Argan critique Molière (a), tandis que Béralde défend Molière (b), et par cette mise en abime Molière défend son point de vue et s’adresse aux spectateurs (c). Le deuxième mouvement se fonde sur le principe de la mise en abime.

Béralde prétend s’adresser uniquement à Argan : « ce que j’en dis n’est qu’entre nous (…) quelqu’une des comédies de Molière » mais cette négation partielle nous montre que les spectateurs entendent également.

La barrière entre fiction et réalité est franchie lorsque des personnages crées par Molière, parle d’aller voir une pièce de théâtre du dramaturge.

On parle du Malade imaginaire à l’intérieur du Malade imaginaire.

Argan, en entendant le nom de son créateur s’emporte..... »

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