FÉLIBRIGE

FÉLIBRIGE. Ce mouvement littéraire pour la renaissance de la langue d'oc a été préparé par les travaux de l'abbé Millot (Histoire littéraire des troubadours, 1774), Fabre d'Olivet, Raynouard (Choix de poésies originales des troubadours, 1816-1821) et par des tentatives de recueils collectifs (Bouquet proven-çaou, 1823) et de revue publiés à Marseille (lou Tambourinaire et le Ménestrel, 1841). L'impulsion décisive fut donnée par Joseph Roumanille, qui édite en 1851 li Prouvençalo autour duquel se rassemblent Mistral, Aubanel, Crousil-lat, Mathieu, Castil-Blaze et J.-B. Gaut, qui organisera en 1853, à Aix, de petits congrès de poètes désireux de se rattacher à la tradition des troubadours. Mais c'est le 29 mai 1854, au château de Fontségugne, près d'Avignon, que sept poètes provençaux (Aubanel, Roumanille, Mistral, Mathieu, Tavan, Brunet, Giéra) se réunissent en une association dont les membres, à l'instigation de Mistral, prennent le nom de félibres : le terme vient d'une vieille cantilène dans laquelle la Vierge raconte qu'elle a trouvé son fils « parmi les sept félibres de la loi » (émé li sèt félibre de la lei), Mistral lui donnant le sens de « docteur de la loi ». Cette association, qui se structurera par la suite, se donnera pour buts la restauration de l'occitan, son utilisation dans une création littéraire originale, la reconquête de son titre de langue d'usage dans tous les actes de la vie méridionale. La première publication du félibrige fut YArmana Prouvençau, qui