Fiche le Neveu de Rameau de Diderot
Publié le 16/05/2023
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FICHE “LE NEVEU DE RAMEAU” DENIS DIDEROT
1-IDENTITÉ PARTAGÉE
2-DIALOGUE THÉÂTRAL
3-COMPRÉHENSION DÉROUTANTE
4-SOCIÉTÉ REFLÉTÉE
5-MORALE ÉCLAIRÉE
“Le neveu de Rameau” diderot
“le neveu de Rameau” Diderot représentation théâtral avec Nicolas Vaude en
Rameau (à droite), et Gabriel Le Doze joue Diderot (à gauche)
1-IDENTITÉ PARTAGÉE
“Le Neveu de Rameau” de denis diderot a été écrit entre 1762 et 1773 dans le
plus grand secret.
Il a été publié pour la première fois en 1805 dans une
traduction allemande de Goethe.
C’est finalement George Monval qui établira le
texte correct en français en 1891.“Le Neveu de Rameau” ou satire seconde suit
les traces de la Satire première sur les caractères et les mots de caractère.
“Le
Neveu de Rameau” est à l’origine une réaction contre les antiphilosophes,
spécialement Palissot, qui en 1760 avait ridiculisé Diderot et ses amis dans la
comédie “les Philosophes”.
L’oeuvre se présente sous la forme d’un dialogue
éblouissant entre “moi” et “lui” où s'affrontent la morale d’un philosophe qui a
réussi socialement et l'immoralité cynique du bohème marginal, autour de sujets
comme l’éducation, l’amour le génie.
Dans le texte, “lui” et “moi” sont des
pronoms pouvant laisser au lecteur la possibilité d’imaginer l’identité du “moi”
et du “lui” puisqu’ils sont interchangeables.
Diderot quant à lui fait s’exprimer
un philosophe à travers le “moi”; “C’est moi qu’on voit, toujours seul, rêvant
sur le banc d’Argenson.
Je m’entretiens avec moi-même de politique,
d’amour, de goût ou de philosophie.” Le “lui” représente un musicien
excentrique qui est aussi le neveu du compositeur Jean Philippe Rameau; “C’est
le neveu de ce musicien célèbre qui nous a délivrés du plain-chant de Lulli”.
Il est introduit par le “moi” au début du dialogue qui le décrit comme un être
opposé à lui même qui ne cesse de vous chambouler de part son image “composé
de hauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison notions de l’honnête et
du déshonnête il est maigre et hâve gras et replet”.
Le Texte traduit ainsi la
question de l’identité premièrement le philosophe diverge dans sa personnalité
comme disait Hume qui connaissait d’ailleurs très bien diderot “moi même à
chaque instant je diffère de moi même” ainsi la première phrase du texte “Qu’il
fasse beau, qu’il fasse laid,” montre que le philosophe dit qu’il n’est pas le
même selon qu'il fait beau ou qu’il fait laid.
”Je m’entretiens avec moi-même
de politique, d’amour, de goût ou de philosophie.”.
Le neveu de rameau bien
qu’ayant réellement existé peu représenté dans le texte un être fictif naît de
l’imagination du “moi”, “lui” est donc une partie du “moi” car on le voit tout on
long du texte aborder ces différents sujets tels que; “politique, amour, goût,
philosophie”avec “lui” On peut donc qualifier le Neveu comme une pensée du
“moi”.
Or dans le texte le philosophe souhaite que ses pensées soient éphémères
“mes pensées, ce sont mes catins.” il veut s’en éloigner.
Si on rapproche “lui”
d’une des pensées du philosophe on peut alors se dire que “lui” vient déranger le
philosophe dans sa tranquillité.“lui” est celui qui pense sans être il n’a pas besoin
d’être pour penser.
Le fait de n’avoir aucune identité “rien ne dissemble plus de
lui même que lui même” lui ouvre la possibilité d'avoir une pensée
contradictoire et plurielle critique du cartésianisme.
Pas fait pour s’entendre le
“moi” et le “lui” sont irréconciliables comme nous sommes irréconciliables
avec nous même.
Ainsi le texte nous fait douter de notre identité mais il montre
que même si on ne connaît pas l’identité on connaît le caractère dans le texte
“moi” a un caractère plus raisonnable et “lui” est dément.
Diderot se situe entre
les deux il est donc partagé entre “moi” et “lui”.
2-DIALOGUE THÉÂTRAL
L’oeuvre se présente sous la forme d’un dialogue entre “moi” et “lui”.
Dans un
premier temps on peut qualifier ce dialogue de philosophique qui rappelons-le est
la mise en écrit d’un discours entre un maîtres et ses disciples, dans le texte “lui”
et “moi”.
On retrouve les caractéristiques du théâtre alternant dialogue et récit.
L’introduction faites par “moi” en début de pièce permet d’introduire le cadre
spatio-temporal “Paris” “café de la Régence”, “là je m’amuse à voir jouer
aux échecs.” “je fus abordé par un des plus bizarres personnages de ce pays”
“ô Rameau !” “C’est le neveu de ce musicien célèbre qui nous a délivrés du
plain-chant de Lulli”.
On imagine donc que la pièce commencera dès
l'apparition du Neveu de Rameau.
Le dialogue est composé de phrases courtes
principalement et donc on observe la présence de nombreuses interruptions “LUI.
– Oui, passer dans la rue./MOI.
– Est-ce qu’il ne vous fait aucun bien?” On
en conclut de part ces interruptions qu’il y a une omniprésence de la
pantomime.Tout au long du texte “lui” multiplie les imitations (en réponse
parfois aux propos du “moi”) “J’aurai donc des dentelles ?”, “il se met dans
l’attitude d’un joueur de violon ; il fredonne de la voix un allegro de
Locatelli”, “La mère : « Mademoiselle, est-ce que vous n’avez point d’oreille
? Moi qui ne suis pas au clavecin, et qui ne vois pas sur votre livre, je sens
qu’il faut un sol.”, “et je leur dirai, comme on me l’a dit,”, “« Allons,
faquins, qu’on m’amuse »,”, “Allons, mon petit Rameau ; il faut demander
pardon à monsieur l’abbé.” Le neveu de Rameau fait appel à nos sens grâce à
notre imagination on mobilise l’ouÏe et la vue suite aux nombreuses indications
sur la façon dont se comporte “lui”, avec les son d’instruments “clavecin”.
Part
son identité plurielle Rameau se multiplie se donnant la réplique à lui même “Je
n’ai que faire de son pardon… – Allons ; allons, tout cela s’apaisera… » On
me prend par la main, on m’entraîne vers le fauteuil de l’abbé ; j’étends les
bras, je contemple l’abbé avec une espèce d’admiration, car qui est-ce qui a
jamais demandé pardon à l’abbé ? » L’abbé, lui dis-je ; L’abbé tout ceci est
bien ridicule, n’est-il pas vrai ? » Et puis je me mets à rire, et l’abbé aussi.”
Jouant une pièce de théâtre à lui tout seul.
Le vocabulaire théâtral est également
présent dans le texte “murmurer”, ”sangloter”, “crier”, “avoir dit”.
Dans sa
comédie Rameau aime se moquer des comédiens à la mode “la petite Hus”,
Dangeville est une “minaudière”.
Rameau aime jouer la comédie et rend donc le
dialogue vivant et dynamique.
3- COMPRÉHENSION DÉROUTANTE
“Le neveu de Rameau” est un dialogue bordélique dans lequel il est facile de se
perdre qui amène donc le lecteur à une réflexion.
Comme le dialogue est
principalement composé de phrases courtes comme dit précédemment on est pris
dans un rythme rapide comme un engrenage, c’est un véritable échange.
On se
perd ainsi plus facilement et on finit par remarquer que le texte a basculé dans la
folie mais on ne sait pas quand c’est un changement insensible.
On remarque que
Rameau s’emballe de plus en plus; “« faut-il qu’on puisse me dire “Rampe”, et
que je sois obligé de ramper ? C’est l’allure du ver, c’est mon allure »”.
En
effet Diderot écrit un dialogue mêlant raison et déraison.
Rameau vit sa folie avec
rage, il enrage de devoir “s’humilier devant une guenon”.
Mais en réalité,
Rameau fait le fou il ne l’est pas il se donne corps et âme dans son personnage
jouant la rage comme précédemment, le désespoir, le culot.
Il provoque, dit que
pour lui l’idéal n’est rien.
Puis il change d’avis, il souhaite tout de même égaler
les virtuoses de la flatterie.”« je ne m’avilis point en faisant comme tout le
monde.”, “je serais bizarre et maladroit de ne pas m’y conformer »” Le
lecteur est alors confus par ces oppositions d’idées.
Malgré les idées plus ou
moins sérieuses Rameau s’exprime toujours avec humour.
Il nous fait rire à
travers tous ses rôles, avec ses drôles d'expressions corporelles, les aires qu’il
prend lorsqu’il imite les différents personnages.
“marcher la tête baissée, l’air
pensif et abattu ; il soupirait, pleurait, se désolait, levait les mains et les yeux,
se frappait la tête du poing, à se briser le front ou les doigts”, “Il prenait un
air fier, il relevait sa tête, il s’appliquait la main droite sur le cœur ; il
marchait” Il nous fait rire pendant notre lecture stimulant nos sens.
On n’en
vient donc à préférer l’excentricité du personnage “lui” à la quiétude du “moi”
qui se contente en général de petites interventions pour répondre au neveu ou
bien rediriger le dialogue “je lui dis : Que faites-vous à présent ?”, “Laissons
mes talents ; et revenons aux vôtres.”.La dernière phrase du texte laisse au
lecteur une liberté de réflexion quant à sa signification “rira bien qui rira le
dernier” L’individu floué ou victime d’une moquerie utilise ce proverbe pour
signifier qu’il ne considère pas la partie terminée.
Il compte prendre sa revanche
ou voir les événements tourner en sa faveur et rire à son tour de son bourreau.
Ainsi le....
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