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Formes et structures dramatiques

Publié le 22/10/2013

Extrait du document

Dans ce théâtre, on fume, on boit, on danse ; on voit apparaître des anges, des garçons de café, des gardes et des nourrices ; on meurt dans des accidents de voiture ou d'autocar. L'anachronisme* devient un procédé presque systématique qui permet de souligner la distance entre le modèle mythique et son exploitation moderne. La métamorphose peut aller encore plus loin : !'Orphée de Cocteau s'autorise de multiples libertés avec le mythe; Le deuil sied à Electre d'Eugene O'Neill se teinte de données freudiennes.

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Giraudoux invente des personnages tels que le Mendiant, Agathe et le Prési­ dent dans Électre ; il crée les personnages de Démokos, de Busiris, du Gabier.

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dans La guerre de Troie n'aura pas lieu.

Anouilh fait d'Eurydice une jeune actrice médiocre et d'Orphée un violoniste sans envergure, tandis que Sartre donne comme compagnon à Oreste le personnage du Pédagogue.

Dans ce théâtre, on fume, on boit, on danse ; on voit apparaître des anges, des garçons de café, des gardes et des nourrices ; on meurt dans des accidents de voi­ ture ou d'autocar.

L'anachronisme* devient un procédé presque systématique qui permet de souligner la distance entre le modèle mythique et son exploitation mo­ derne.

La métamorphose peut aller encore plus loin : !'Orphée de Cocteau s'auto­ rise de multiples libertés avec le mythe; Le deuil sied à Electre d'Eugene O'Neill se teinte de données freudiennes.

~ Ill -CONDENSATION ET DÉVELOPPEMENT La contraction Transporté ou transposé sur la scène moderne, le mythe antique est parfois sim­ plement contracté.

Il s'impose alors dans sa brièveté qui est une forme d'épuration.

Présentant sa pièce, Cocteau définit Antigone comme une « contraction », ce qui lui permet d'être fidèle à la tragédie de Sophocle tout en se laissant une large part d'interprétation personnelle.

C'est un peu au même principe de condensation qu'obéit !'Antigone d'Anouilh.

L'intensité tragique se trouve ainsi renforcée dans cet effort d'une dramatisation de l'essentiel.

L'extension À l'inverse, le drame de !'Américain O'Neill avec ses trois parties et ses treize actes semble une tentative démesurée.

Il est vrai qu'il se veut la transposition de la trilogie d'Eschyle: l'Orestie.

Moins démesurées, des pièces comme Orphée, La Machine infernale, La guerre de Troie n'aura pas lieu, Électre, Eurydice et même Les Mouches comportent des éléments qui ne sont pas strictement nécessaires à l'intrigue.

Cocteau ou Giraudoux aiment à laisser parler, voire discourir ou pérorer leurs personnages.

On songe au Mendiant ou au Jardinier d'Électre, au poète Dé­ mokos ou à Bus iris dans La guerre de Troie n'aura pas lieu, au Pédagogue des Mouches, aux soldats de La Machine infernale.

Autant de personnages, de dis­ cours, de scènes qui sont des appendices et des additions, parfois non négligeables, au récit mythique initial.

Un tel théâtre semble se plaire à montrer plus qu'à suggé­ rer, à dire plus qu'à laisser entendre.

À cet égard, il est beaucoup plus éloigné du mythe que la tragédie antique.

Des textes pour la scène Sans doute aussi faut-il tenir compte de l'influence directe ou indirecte des met­ teurs en scène et du public qui considèrent le théâtre comme lieu d'un accomplis­ sement, parfois d'une fête du regard et des mots.

Cocteau, Giraudoux, Anouilh ont été des hommes de théâtre autant que des écrivains au sens restreint de ce der­ nier terme.

Si l'invention peut être infidèle et l'extension abusive, elles correspon­ dent souvent à une démarche qui est celle de la réinterprétation du mythe et d'une lecture multiple qui cherche à en parcourir de nouvelles allées, à en explorer de nouvelles significations, tout en tenant compte des réalités scéniques et des conventions dramatiques.. »

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