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gervaise et sa déchéance

Publié le 18/02/2015

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L'assommoir de Zola La déchéance de Gervaise __________________________________________________________________________________________ Texte : Et Gervaise tint parole. Elle s'avachit encore ; elle manquait l'atelier plus souvent, jacassait des journées entières, devenait molle comme une chiffe à la besogne. Quand une chose lui tombait des mains, ça pouvait bien rester par terre, ce n'était pas elle qui se serait baissée pour la ramasser. Les côtes lui poussaient en long. Elle voulait sauver son lard. Elle en prenait à son aise et ne donnait plus un coup de balai que lorsque les ordures manquaient de la faire tomber. Les Lorilleux, maintenant, affectaient de se boucher le nez, en passant devant sa chambre ; une vraie poison, disaient-ils. Eux, vivaient en sournois, au fond du corridor, se garant de toutes ces misères qui piaulaient dans ce coin de la maison, s'enfermant pour ne pas avoir à prêter des pièces de vingt sous. Oh ! des bons coeurs, des voisins joliment obligeants ! oui, c'était le chat ! On n'avait qu'à frapper et à demander du feu, ou une pincée de sel, ou une carafe d'eau, on était sûr de recevoir tout de suite la porte sur le nez. Avec ça, des langues de vipère. Ils criaient qu'ils ne s'occupaient jamais des autres, quand il était question de secourir leur prochain ; mais ils s'en occupaient du matin au soir, dès qu'il s'agissait de mordre le monde à belles dents. Le verrou poussé, une couverture accrochée pour boucher les fentes et le trou de la serrure, ils se régalaient de potins, sans quitter leurs fils d'or une seconde. La dégringolade de la Banban surtout les faisait ronronner la journée entière, comme des matous qu'on caresse. Quelle dèche, quel décatissage, mes amis ! Ils la guettaient aller aux provisions et rigolaient du tout petit morceau de pain qu'elle rapportait sous son tablier. Ils calculaient les jours où elle dansait devant le buffet. Ils savaient, chez elle, l'épaisseur de la poussière, le nombre d'assiettes sales laissées en plan, chacun des abandons croissants de la misère et de la paresse. Et s...

« groupe.

C’est ce mouvement qu’il applique dans sa série des « Rougon- Macquart » L’assommoir : - 7 ème volume des « Rougon-Macquart » mais le premier qui ait « l’odeur du peuple » pour Zola - A travers le destin de Gervaise Macquart, qui a suivi son amant le chapelier Auguste Lantier à Paris avec ses deux enfants Claude et Étienne avant d’épouser un ouvrier zingueur, Coupeau, l’écrivain restitue la langue et les mœurs des ouvriers, tout en montrant les ravages dus à la misère et à l’alcoolisme. La déchéance de Gervaise : - L’extrait que je vais étudier se situe vers la fin du roman, lorsque, usé par l’alcool, le couple s’est enfoncé dans une misère et une violence de plus en plus grande.

Le texte décrit le quotidien de Gervaise, en famine, saleté et moqueries. Les procédés rhétoriques et leur interprétation : Procédés Interprétations Métaphore initiale au passé simple : « elle s’avachit » Constat, résumé de tout le texte, son corps, son esprit, sa personnalité, tout se dégrade, comme un avachissement général «chacun des abadons croissants de la misère et de la paresse » Rappel de l’objectif de Zola, décrire cet anéantissement total Imparfait « manquait », « devenait », « voulait »… Décrire précisément les manifestations de cet avachissement Registre de langue familier : « jacassait », « piaulaient », « dèche », « salauds », « la grande tétasse » Pour mieux coller à son projet et illustrer le langage ouvrier, le langage du peuple, celui de Gervaise « elle voulait sauver son lard » ( c’est ce qu’elle se dit lorsqu’elle a une tâche à accomplir) & « Et puis zut ! » (c’est ce qu’elle doit se murmurer après être passée devant les Lorilleux) Certaines phrases peuvent être comprises comme les siennes, rapportées au discours indirect libre CL de la saleté, du manque d’hygiène : « ça pouvait bien rester par terre », « ne donnait plus un coup de balai que lorsque les ordures manquaient de la faire tomber », « l’épaisseur de la poussière », « assiettes sales », « guenilles dégoûtantes » Tout est passé au crible de la description, avec des termes variés et explicites qui créent un tableau repoussant dans l’esprit du lecteur, visualisant tout cette crasse amoncelée CL de la famine : « tout petit morceau de pain qu’elle rapportait sous son tablier », « les jours où elle dansait devant le buffet », « la mauvaise nourriture qui lui Dresse un portrait pathétique de Gervaise, en train de mourir de faim. »

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