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Idéalisme et matérialisme en critique

Publié le 06/04/2012

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Au cours des dernières décennies du 198 siècle, la critique littéraire la plus influente, celle qui s'exprime dans les grands journaux {Le Temps, Les Débats, ... ) et dans les grandes revues {Revue des deux mondes, Revue de Paris, Revue bleue ... ) se caractérise par le pessimisme, le repli sur le passé ou sur soi-même, la dénonciation de la décadence de l'art contemporain. La grande peur éprouvée par Taine en 1870 - 1871, continue de produire ses effets: de même qu'elle avait amené l'auteur des Origines de la France contemporaine à renoncer aux ambitions scientifiques de sa méthode critique, de même elle conduit ses successeurs à exprimer leurs réserves à l'égard du positivisme et de l'objectivité en critique, ...

« l'âme des peuples».

Pour œuvrer dans le même sens, Hennequin invente le terme d'« esthopsychologie ».

qui désigne «la science de l'art en tant que signe».

et il indique les différents types d'analyse que la critique littéraire pourrait appliquer à l'œuvre en l'étudiant tour à tour en tant que signe destiné à produire des émotions esthétiques (analyse esthétique), en tant que« signe de l'homme qui l'a produite» (analyse psychologique) et en tant que signe d'un certain milieu qui se reconnaît en elle (analyse sociologique).

L'entreprise d'Hennequin mérite intérêt par ce qui apparaît aujourd'hui comme un signe de modernité : le souci de prendre toujours l'œuvre comme point de départ ou comme centre et non pas comme prétexte.

Cependant, l'impasse idéaliste reste totale.

Déployons l'œuvre et nous y retrouverons l'auteur et son public : soit, mais à conditinn de les y avoir déjà mis en les séparant arbitrairement de la société réelle dans laquelle ils existent et occupent des fonctions définies.

Les travaux d'Hennequin passèrent, du reste, à peu près inaperçus, et il était bien loin de ~igurer au nombre de ceux que Georges Renard désignait ironiquement en 1890 comme les princes de la jeune critique : Brunetière, Lemaître, France, Ganderax et Bourget.

L'œuvre de Ferdinand Brunetière ( 1849-1906) est, par la quantité, aussi considérable que celle de Sainte-Beuve ou de Taine.

Mais, recueils d'articles et d'essais, cette abondante suite de volumes ne comporte pas un livre, sinon une tardive étude sur Balzac (1905): cette critique est tributaire de la parole, de l'intervention brève, répétée, incisive, dans un long combat contre «les ennemis de l'âme française».

Si la référence à la science apparaît encore ici et plus précisément le recours au modèle que continuent de fournir, jusqu'à la fin du siècle, les sciences naturelles (Darwin et l'évolutionnisme), il ne s'agit plus que d'un masque dont s'affuble un discours mondain et moralisateur.

C'est en menant campagne contre le naturalisme que Brunetière fait ses débuts à la Revue des deux mondes en 1875.

Adversaire farouche des formes nouvelles qu'adopte la littérature, il prend contre elles, comme naguère Nisard, la défense du classicisme : «Ce qui constitue proprement un classique, c'est l'équilibre en lui de toutes les facultés qui concernent à la perfection de l'œuvre d'art.». »

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