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Influence de la littérature britannique sur la littérature française. (Histoire de la littérature)

Publié le 15/11/2018

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D’autre part, voyageurs et résidents en Grande-Bretagne commencèrent à évoquer la vie littéraire du pays. Saint-Amant, dans son poème satirique Albion (1644), en offrit un tableau peu attrayant et critiqua en particulier le théâtre anglais, tout en « hurlements » et « sottes pirouettes ». Sorbière, dans sa Relation d'un voyage en Angleterre (1644), jugea ce théâtre plus équitablement, lui reconnaissant une certaine vérité psychologique tout en y déplorant l’absence d’unité. Saint-Évremond surtout, conquis par la terre de son exil (1661-1703), en loua les poètes et, s'il y trouva la tragédie ennuyeuse, sut découvrir dans la comédie, déconcertante par la multiplicité des personnages et la complexité des intrigues, des qualités d’observation et d'analyse. Désormais, entre les deux littératures, existaient des rapports modestes mais certains. Ils allaient se développer et s’intensifier spectaculairement tout au long du siècle suivant.

 

La phase d'initiation

 

Dans un premier temps, on explore, on découvre, on assimile. Au départ de ce processus, les huguenots réfugiés en Hollande et en Grande-Bretagne après la révocation de l’édit de Nantes ( 1685). Ils fournissent aux ouvrages anglais les moyens de diffusion alors indispensables : des traductions — celles d’un Desmaizeaux, d’un Abel Boyer, d’un Coste, d’un Armand de La Chapelle, entre autres — et des journaux, souvent publiés en Hollande, comme les Nouvelles de la République des lettres, fondées en 1684 par Bayle, les revues successives dirigées par l’érudit Jean Le Clerc, le Journal littéraire, publié à La Haye à partir de 1713.

Influence de la littérature britannique sur la littérature française.

 

Premiers contacts

 

Entre littératures anglaise et française, les contacts ont été relativement tardifs, les échanges intellectuels entre les deux pays se faisant d’abord en latin et l’anglais demeurant longtemps mal connu en France. Ce fut au XVIIe siècle que les ouvrages écrits dans cette langue furent traduits et connurent une certaine fortune. Ainsi un roman de Félisabéthain Greene, Pandosto (1588, trad. en 1615), suscita diverses adaptations; la célèbre Arcadie de Sidney (1590, trad. en 1624-1625) eut une influence plus diffuse mais qui se prolongea; l'Homme dans la Lune, de Godwin (1638, trad. en 1648), et le Monde dans la Lune, de Wilkins (1638-1640, trad. en 1655), furent imités par Cyrano de Bergerac dans l'Histoire comique des Etats et Empires de la Lune (1657) et l'Histoire comique des États et Empires du Soleil (1662). On

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« découvrit aussi Bacon, dont les Essais (1597, trad.

en 1619) furent bien accueillis et les œuvres scientifiques admirées pour leur originalité, et Hobbes, dont le De cive ( 1642), traduit du latin en 1649 puis -remanié -de l'anglais en 1652, proposait une doctrine absolutiste qui fut reçue favorablement.

D'autre part, voyageurs et résidents en Grande­ Bretagne commencèrent à évoquer la vie littéraire du pays.

Saint-Amant, dans son poème satirique Albion ( 1644), en offrit un tableau peu attrayant et critiqua en particulier le théâtre anglais, tout en « hurlements» et « sottes pirouettes».

Sorbière, dans sa Relation d'un voyage en Angleterre ( 1644), jugea ce théâtre plus équi­ tablement, lui reconnaissant une certaine vérité psycho­ logique tout en y déplorant l'absence d'unité.

Saint­ É vremond surtout, conquis par la terre de son exil ( 166 1-1 703), en loua les poètes et, s ï 1 y trou va la tragé­ die ennuyeuse, sut découvrir dans la comédie, déconcer­ tante par la multiplicité des personnages et la complexité des intrigues, des qualités d'observation et d'analyse.

Désormais, entre les deux littératures, existaient des rap­ ports modestes mais certains.

Ils allaient se développer et s'intensifier spectaculairement tout au long du siècle suivant.

La phase d'initiation Dans un premier temps, on explore, on découvre, on assimile.

Au départ de ce processus, les huguenots réfu­ giés en Hollande et en Grande-Bretagne après la révoca­ tion de l'édit de Nantes (1685).

Ils fournissent aux ouvra­ ges anglais les moyens de diffusion alors indispensables : des traductions -celles d'un Desmaizeaux, d'un Abel Boyer, d'un Coste, d'un Armand de La Chapelle, entre autres -et des journaux, souvent publiés en Hollande, comme les Nouvelles de la République des lettres, fon­ dées en 1684 par Bayle, les revues successives dirigées par l'érudit Jean Le Clerc, le Joumal lilléraire, publié à La Haye à panir de 1713.

En France, divers périodiques œuvrant dans le même sens apparaissent, tels Je Journal des savants en 1665, le Mercure de France en 1772, le Journal de Trévoux des Jésuites, en l'TOI, Je Pour et contre, créé en 1733 par 1 'abbé Prévos1:, intermédiaire particulièrement efficace en tant qu'aut•!ur, critique et traducteur.

Après Je traité d'Utrecht (1713), les échanges se multiplient, et d'illus­ tres Anglais -des hommes politiques comme Bolingbroke, lord Chesterfield; des écrivains comme Thomson, Matthew Prior, Berkeley -séjournent en France.

D'autre part, des ouvrages comme les Lettres sur les Anglais et les Français ( 1725), du Suisse Béat de Murait, les Mémoires d'tm homme de qualité (1728- 1731) ct Clel'eland ou le Philosophe anglais (1731- 1739), de l'abbé Prévost, imposent progressivement l'image d'un pays fruste mais libre, plus sérieux et ver­ tueux que le nôtre, versé dans les sciences et la philoso­ phie, possédant une littérature peu décente et « sans régularité », mais capable de force, d'émotion, de poésie véritable.

Cette vision de la Grande-Bretagne va être diffusée et précisée par Voltaire qui, ayant fui dans ce pays l'irrita­ tion du chevalier de Rohan ( 1726- 1729), publie en 1734 ses Le/Ires philosophiques ou Le/Ires anglaises [voir VOLTAIRE].

L'ouvrage, condamné au feu, vaut à son auteur un nouvel exil mais suscite un vif intérêt.

Voltaire y loue le caractère, les mœurs, les institutions d'outre­ Manche et présente Newton aussi bien que Locke comme les initiateurs d'attitudes rationnelles remplaçant la spé­ culation par l'expérience pour aboutir à des conclusions convaincantes.

Surtout, grâce à des choix et à des inter­ prétations plus polémiques qu'objectifs, il se sert de l'exemple britannique comme d'une arme offensive contre l'ordre et les idées établis en France.

Sur le plan strictement littéraire, cependant, il s'oppose moins au goOt de ses compatriotes qu'il ne tend à 1' élargir et à l'éclairer en leur montrant les mérites d'œuvres propres à les surprendre comme celles de Swift ou comme l'Hu­ di bras de Butler, ainsi que la valeur spécifique du théâtre de Shakespeare [voir SHAKESPEARE) et des auteurs comi­ ques de la Restauration.

Toutefois, les raisons de sa pré­ férence pour l'un d'entre eux, Congreve (respect des règles, finesse psychologique et décence), prouvent qu'il demeure attaché à la tradition classique.

Lorsqu'il conseille d'>.

Le second est présent à la pensée de Montesquieu lorsqu'il écrit l'Esprit des lois (1748).

On connaît Berkeley et aussi Shaftesbury, dont l'Essai sur le mérite et la vertu ( 1700), traduit et commenté par Diderot (1745)-qui y trouve l'inspiration de ses théo­ ries esthétiques -, connaît un vif retentissement.

Cependant -et dès la fin du xvu• siècle -s'impose l'influence de Locke, en particulier de l'Essai sur l'en­ tendement humain (1690, trad.

en 1700) et de son Abrégé (1720).

Dans un monde qui évolue, on l'oppose à Des­ cartes, dont l'autorité est désormais contestée.

En matière de goOt, l'abbé Dubos, dans ses Réflexions criti­ ques sur la poésie et la peinture (1719), substitue à la > de ce dernier aux « idées innées » cartésiennes et, séduit par son rationalisme, dont il exagère dans les Lettres philo­ sophiques l'étendue et la portée, s'en inspire directement dans son Traité de métaphysique ( 1734-1738).

Condillac découvre chez Locke les fondements de sa pensée.

Mon­ tesquieu trouve dans 1' Essai sur le gouvernement civil (1689, trad.

en 1691) le principe de sa théorie des trois pouvoirs.

Aux apports de Locke, essentiels pour l'épistémologie comme pour la théorie politique, s'ajoute l'influence de la célèbre Fable des abeilles de Mandeville (1705, trad.

en 1740), selon laquelle la. »

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