INSPIRATION ET TRAVAIL DANS LA CRÉATION POÉTIQUE
Publié le 10/08/2014
Extrait du document

1. Lecture du sujet
Tous les sujets étudiés jusque-là étaient sans mystère et ne posaient pas vraiment de problèmes de compréhension. Mais nous sommes en présence, cette fois, d'une formule qui a dû paraître à plus d'un candidat énigmatique. Il fallait d'abord comprendre ce que voulait dire Max Jacob et, il faut bien l'avouer, il était difficile de le faire si l'on n'avait pas, au préalable, réfléchi sur la question. Il faut absolument éviter d'arriver à l'examen avec en mémoire un développement tout prêt, mais vu le peu de temps qui vous est imparti, il est aussi bon que vous ayez mis en place vos idées et affûté vos arguments sur des problèmes aussi fondamentaux que celui-ci.
Sujet :
« Oui ! mille fois oui ! La poésie est un cri, mais c'est un cri
HABILLÉ (!)«
Max Jacob, Esthétique.
Vous commenterez, et discuterez s'il y a lieu, ce jugement.

«
ou «Réversibilité» ou dans « La cloche fêlée" où Baudelaire
exprime en utilisant toutes
les ressources de son art, dans des
vers qui disent un appel pressant, une aspiration très forte, en
laquelle
il a foi, à s'arracher au monde terrestre, ou au contraire
2s une détresse absolue et un désespoir total.
La première partie du poème
« Élévation » contient des
images
dont la dimension et la clarté évoquent un bonheur
complet, un bien-être absolu.
Ainsi par exemple les vers :
«Et comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
30 Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle
volupté"
où Baudelaire utilise le vocabulaire du bien-être physique pour
dire la plénitude du bien-être moral ( « se pâme,., « volupté,.),
des sonorités sourdes qui disent
le sentiment de l'absolu
35 («pâme,., «onde,., «sillonnes "• « profonde», «mâle,.), évo
que un mouvement habile et gai pour confondre son esprit avec
le monde dans lequel
il arrive et donc pour donner l'image d'un
monde idéal où la réalité s'identifie à la volonté de l'homme (ce
qui est également perçu dans
le rythme très lié des vers).
40 Il est intéressant de remarquer comment, en utilisant les
mêmes moyens, Baudelaire exprime un sentiment absolument
contraire.
C'est l'image contenue dans le dernier tercet de «La
cloche fêlée" qui illustre le mieux ce complet revirement dans
l'esprit du poète :
4~ « .
.
.
sa voix affaiblie
Semble
le râle épais d'un blessé qu'on oublie
Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts,
Et qui meurt, sans bouger, dans d'immenses efforts.,.
Le rythme est
ici martelé, évoque l'oppression, une impuissance
50 d'autant plus envahissante qu'elle est sans appel.
C'est aussi un
rythme descendant qui nous amène progressivement de l'agonie
jusqu'au silence et
à la mort.
Ces derniers vers également allient
une réalité déjà horriblt en elle-même ( « le râle épais ,.
), celle du
champ de bataille ues images volontairement démesurées qui
55 la font presque t> ..
5culer du côté de l'hallucination ("un grand
tas de morts "• un lac de sang ").
Ils expriment donc un cri de
détresse
du poète, celle dl Io.
solitude, de l'abandon vus ici
comme une condamnation
à mort («un blessé qu'on oublie,.).
On retrouve cette même violence, mais dans un appel au départ,
60 daris le poème « Mœsta et errabunda » où Baudelaire exprime le
mieux le conflit intérieur qui est en lui ; en effet, y alternent sans.
»
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