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Isolement et Solitude chez Lamartine

Publié le 12/09/2015

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lamartine

Lamartine

 

plus aimée, comporte un agrément que je sais goûter mieux que personne. La première promenade solitaire dans les rues de la ville au sortir de la dernière étreinte, la vue du premier petit visage de couturière, tout indifférent et tout frais, après le départ de l’amante adorée au nez rougi par les pleurs, le son du premier rire de blanchisseuse ou de fruitière, après les adieux enroués par le désespoir, constituent une jouissance à laquelle je sacrifie bien volontiers les autres... Un seul être vous manque, et tout est repeuplé... Toutes les femmes sont créées à nouveau pour vous, toutes sont à vous, et cela dans la liberté, la dignité, la paix de votre conscience... Oui, tu as bien raison, l’amour comporte des moments vraiments exaltants, ce sont les ruptures...

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« 18 1 Absence «Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère, Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux, Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre, Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux? Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire, Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour, Et ce bien idéal que toute âme désire Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour!» Hors de cet élan vers l'éternel, il n'y a pas pour Lamar­ tine, dans ce poème, de solution à la solitude où l'oblige la disparition de celle qu'il a aimée.

L'absence vide le monde et en fait un désert sans valeur.

On peut difficilement imaginer point de départ plus biographique pour un poème.

Cependant, il convient de reconnaître que cette absence, si elle fut pour Lamartine réellement vécue, est aussi et d'abord peut-être un lieu commun littéraire dont on trouverait la trace dans toute littérature amoureuse de Pétrarque à Chateaubriand, deux auteurs qui constituent, ainsi que l'a montré la critique, deux des sources possibles de ce poème .

.,..

Comme la plupart des formules célèbres, ce vers de Lamartine est susceptible de faire l'objet de tous les retournements et de tous les détournements.

C'est un traitement identique que lui ont fait subir Jules Renard (1864-1910) dans son Journal et Jean Giraudoux (1882- 1944) dans La Guerre de Troie n'aura pas lieu (1935).

« Un seul être vous manque et tout est repeuplé» écri­ vent-ils tous les deux.

On peut lire la tirade que Giraudoux, dans sa pièce, met dans la bouche de Pâris, comme une assez exacte et dynamique réplique au poème de Lamartine : «Jusqu'ici, j'ai toujours accepté d'assez bon cœur les séparations.

La séparation d'avec une femme, fût-ce la. »

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