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Je me fonde pour affirmer cela sur mon expérience de médecin. Il m'est apparu clairement, au cours de ma carrière, que la sauvegarde de l'intégrité de la personne devrait être, dans certains cas, une préoccupation largement plus urgente et capitale que celle du maintien de la vie. Professeur Alexandre MINKOWSKI, Un Juif pas très catholique.

Publié le 11/02/2011

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Jadis, la déontologie médicale imposait l'absolue sauvegarde de la vie. Il est difficile aujourd'hui de suivre une règle aussi tranchée. La louable interdiction de tuer ne correspondait pas à la réalité passée, car l'arbitraire faisait régner la terreur et le meurtre. Toutefois, sans nier l'importance de la vie, il convient de ne pas exagérer dans l'autre sens. Les souffrances et la mort dominent le XXe siècle. En de nombreux endroits, dans de multiples situations, la femme, humiliée, connaît la détresse physique et morale, en subissant les pires traitements. De tels malheurs conduisent à modifier ses idées : le maintien de la vie cesse d'être totalement prioritaire et passe après celui de la personne en tant que telle.

« l'individu. • L'intégrité de la personne.

C'est certainement la notion la plus difficile à définir, celle qui prête à contestation.

Ils'agit d'éviter les séquelles graves, mentales et physiques.

Mais comment ne pas comprendre les ambigüités d'unetelle formule : la crainte de la cécité, du vieillissement a été perçue par Montherlant comme une insupportableatteinte à son intégrité physique et l'a conduit au suicide.

On peut dire qu'il s'agit d'un degré de conscience, d'undegré d'autonomie, de « confort physique ».

Passé un certain seuil, la souffrance submerge tout.

Lorsque ce seuil(souffrance ou absence de conscience) est définitif, nous nous trouvons devant le cas envisagé par le professeurMinkowski et le maintien de la vie n'est plus prioritaire.

Il s'agit à tout prix de faire cesser une situation jugée intolérable. Il faut, de plus, soustraire les parents au désarroi le plus complet, à la désagrégation complète de leur vie : Un Juifpas très catholique fournit, à ce sujet, de poignants témoignages. les réserves sur ce choix Nous irons des réserves formulées par les tenants de la thèse précédente aux critiques les plus catégoriques. • La décision.

Le professeur laisse entendre que le consensus de l'équipe médicale tout entière est souhaitable.

Lescas rencontrés par le pédiatre empêchent évidemment toute interpellation du malade.

Rare est sans doute le casoù, explique le professeur Minkowski, les familles supportent le fardeau d'une décision. Ici les avis divergent certainement pour dire avec qui et comment partager la décision. • Le métier de médecin.

Le refus de faire passer avant tout la sauvegarde de la vie s'oppose, a priori, à tout ce quiinspire le médecin. On peut souligner le caractère désuet du serment d'Hippocrate (1), il n'empêche que le désir de sauver, la joie demettre au monde représentent l'essentiel de la fonction et de la vocation médicales. • L'espoir.

Il existe toujours, dit-on, un espoir, ou du moins l'espoir qu'un médicament miracle viendra inverser lecours des choses.

On espère une rémission.

Il est vrai que les progrès accréditent cette thèse. • Les erreurs.

La prise de position du professeur Minkowski exige une parfaite connaissance des progrès.

Il faut quele médecin qui opte pour l'intégrité de la personne et non pour le maintien de la vie domine réellement son sujet :parfois une demi-compétence, au nom de l'intégrité de la personne, laisse faire la « nature » alors qu'uneintervention améliore l'état du malade et prolonge même sa vie. 1.

Serment d'Hippocrate : « J'ordonnerai aux malades le régime convenable, d'après nos lumières et nos savoirs.

Je les défendrai contre touteschoses nuisibles et injustes.

Je ne conseillerai jamais à personne d'avoir recours aux poisons et j'en refuserai à ceuxqui m'en demanderont.

Je ne donnerai à aucune femme de remèdes pour la faire accoucher avant son terme.

» • Les inconditionnels de la vie.

Certes, on peut ironiser ou schématiser, mais les arguments sont assez fortscependant : d'abord, le mystère qui entoure un électro-encéphalogramme plat, le désir de la famille qui souhaiteconserver encore le malade dont le cœur bat toujours. Dans la sauvegarde de la vie à tout prix, représentée par exemple par l'organisation « Laissez-les vivre », l'un desarguments soutient que l'on commence par les handicapés profonds et que l'on termine insensiblement par lesindésirables (nous avons vu précédemment que c'est l'une des raisons exposées pour ne pas légiférer et laisser laseule conscience juge).

On reproche aussi dans ce cas au médecin d'accaparer un pouvoir exorbitant (voir leproblème de la décision). Enfin, une dernière raison se trouve liée à la société.

Le professeur Minkowski estime que « l'évolution de notreépoque nous oblige maintenant à regarder la mort en face ».

Or, on peut penser au contraire que la civilisationcontemporaine occulte aussi la mort.

La vie individuelle — même si le XXe siècle connaît de grands moments derécession — est valorisée comme jamais peut-être elle ne l'a été dans l'histoire.

De là, une attitude qui pousse àmaintenir la vie, « coûte que coûte ».. »

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