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Jean Froissart

Publié le 17/01/2022

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froissart
(Vers 1333/1337-après 1400) Un historien de salon. Né à Valenciennes, vers 1333/1337, d'une famille bourgeoise, Jean Froissart entre cependant dans les ordres. Clerc cultivé, il commence par écrire des oeuvres poétiques. Admirateur de la noblesse la plus haute, féru de vie chevaleresque et de prouesses guerrières, grand voyageur, il se met au service de différents princes qui l'entraînent dans leurs pérégrinations. Jusqu'en 1370, il vit à la cour d'Angleterre, devenant même le secrétaire de la reine. Il parcourt la Guyenne, l'Italie et l'Allemagne aux côtés du Prince Noir ou du duc de Clarence. C'est à partir de 1370, alors qu'il est chanoine de Chimay, qu'il commence la rédaction de ses Chroniques. De 1370 à 1388, il vit dans l'entourage du duc de Brabant et de Guy de Châtillon, princes amis des Valois; par leur intermédiaire, il est informé sur la cour de France. A partir de 1388, il fait un long séjour à Orthez, à la cour de Gaston Phébus. Il séjourne ensuite à Paris et en Flandre.


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« histoire rimée des guerres de son temps.

C'est là, en réalité, la première forme de la future Chronique: une forme versifiée et dont rien n'a été conservé.

Les critiques qui ont étudié cette forme primitive à travers les rédactions postérieures en prose ont été unanimes à conclure que, pour ses débuts, le jeune auteur n'avait guère fait que transposer l'œuvre d'un prédécesseur, qu'il cite, mais dont on ignorerait à quel point il en a été tributaire, si le modèle, longtemps inconnu, n'avait été découvert : ce modèle, c'est Jean le Bel, riche chanoine de Liège et mémorialiste pùur son plaisir.

Certes, il ne saurait être question de déprécier Froissart.

Il reste digne de son immense renommée, et, du reste, le bagage de Jean le Bel qu'il a pu utiliser est mince, attendu que l'œuvre, représentée jusqu'ici par un seul manuscrit, tient en deux volumes seulement, alors que les douze volumes parus de l'édition critique de Froissart, en cours par les soins de la Société de l'Histoire de France, ne touchent pas encore à la fin.

Nous noterons, toutefois, dès maintenant, sans plus attendre, que, parmi les pages les plus réputées de Froissart, il en est qui reproduisent presque littéralement le texte du chanoine liégeois, d'autres qui n'en apportent que des remaniements plus ou moins heureux.

A la cour de Londres, Froissart recueillit beaucoup d'éléments d'information que Jean le Bel avait ignorés : il enrichit ainsi de beaucoup le récit; on le constate dans la première rédaction en prose de son Livre 1, qui fourmille de détails nouveaux.

Au surplus, le décor brillant où vivait la reine Philippa avait de quoi plaire à un jeune homme que les splendeurs mondaines attiraient d'instinct.

Et dans les réunions qui se donnaient dans ce milieu, où l'optimisme des récentes victoires entretenait, au lendemain de la bataille de Poitiers et du traité de Brétigny, une exaltante joie de vivre, la curiosité de ce véritable journaliste de vocation, qui ne perdait jamais de vue le souci de se documenter, trouvait d'amples occasions de se satisfaire.

C'est dans l'entourage de la reine, dont il était le compatriote, que Froissart fit personnellement la connaissance des principaux acteurs anglais de la grande guerre et qu'il recueillit de leur bouche quantité de confidences : matériaux singulièrement précieux pour l'œuvre grandiose d'une véritable histoire contemporaine, .dont lé plan commençait à se dessiner.

D'Angleterre, voici que notre chroniqueur passe en Ecosse.

Il y séjourne auprès du roi de ce pays, David Bruce.

Des lettres de recommandation lui ont ménagé un bon accueil de la part de ce souverain.

Mais ne faut-il pas changer de gîte fréquemment si l'on veut collectionner beau­ coup de nouvelles? C'est pourquoi, en 1366, nous voyons notre auteur à Bruxelles.

Le voici l'année suivante, en 1367, à Bordeaux, alors capitale de la Guyenne anglaise; il en part pour un voyage en Italie en 1368; mais, en 1369, nous le retrouvons à Bruxelles.

Il y conquiert les faveurs d'un grand féodal, Wenceslas de Luxembourg, petit-fils du roi aveugle de Bohême, Jean, ce preux mort au champ d'honneur pour la France, puisqu'il s'était fait tuer dans les rangs français en 1346 dans la tragique défaite de Crécy.

Les sympathies françaises de ce Luxembourg, épris, comme tous ceux de sa famille, de culture française, amende, non sans de très opportunes correc­ tions, les versions des événements un peu trop unilatéralement anglophiles qui avaient cours autour de la reine Philippa.

L'étude approfondie des rédactions successives que fait subir Froissq.rt à son texte montre à l'évidence ces influences variées qui se jouent à travers les épisodes racontés.

Mais voilà bien une fâcheuse aventure.

Dans une campagne malheureuse, Wenceslas se laisse capturer par un de ses ennemis, le duc de Juliers.

Froissart quitte la cour de Brabant.

Il ne déserte pas, cependant, le Brabant lui-même; il s'y fixe, au contraire pour un temps; il y devient curé de Lestinnes-au-Mont.

Là, tout en remplissant en conscience les devoirs de son état, il se livre à des travaux littéraires.

La seconde rédaction du Livre 1 de la Chronique est achevée à ce moment.

Pour arrondir le casuel de son bénéfice ecclésiastique, l'auteur cède, contre espèces, des copies de son œuvre à différents seigneurs, friands de l'histoire de leur temps.

La vie sédentaire devient assez vite à charge à ce nouvelliste à l'humeur vagabonde.

Il quitte Lest innes.

Il va faire un séjour auprès de Guy de Blois en 1387, et c'est là qu'il peut faire ample provision de renseignements sur les guerres de Bretagne, où la maison de Blois a été mêlée, et où, d'ailleurs, elle a été perdante, la victoire étant demeurée au parti contraire, le parti de :Montfort.

Une occasion merveilleuse s'offre en 1388-1389 de faire connaissance avec ce beau pays qu'est le Midi de la France.

Notre chroniqueur, homme du Nord, n'a garde de laisser passer l'aubaine, et nous y gagnons qu'il nous conte avec une intarissable verve cette mémorable randonnée, l'une des éclaircies du règne sombre de Charles VI.. »

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