LA CATHARSIS - Aristote
Publié le 28/03/2015
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Cet effet d'apaisement est possible parce que les passions représentées dans la tragédie sont des passions épurées. La formulation dans une langue particulière, le travail du metteur en scène, le concours de la musique, le seul fait d'être représentée ennoblissent la passion la plus sordide, créent une sorte de distance — même s'il se produit une identification du spectateur avec le héros — et font naître l'émotion esthétique. L'imitation, la mimésis n'est pas simple figuration mais transfiguration. La passion ainsi vue sous un autre jour est véritablement épurée si bien que certains spécialistes, optant pour cette interprétation, préfèrent parler de « purification « des passions ou des émotions plutôt que de « purgation «.
La référence à la « catharsis « sera reprise par Breuer et par Freud. Ce qui s'appela d'abord le « traitement cathartique« avant de devenir l'« analyse« consistait à faire parler le sujet en supprimant l'autocensure qui filtre habituellement les propos.

«
§J .
La catharsis I 32 I
sonnement » un langage «qui comporte rythme, mélodie et
chant».
Par «espèces utilisées séparément», il veut indi
quer que certaines parties sont seulement déclamées en vers
alors que d'autres bénéficient de l'aide du chant.
Nous utilisons
la traduction de Michel Magnien qui propose
en
Livre de poche une nouvelle traduction de la Poétique en
l'accompagnant
d'un très riche appareil documentaire.
Avant d'évoquer les différentes interprétations de la notion
de
«catharsis», il est indispensable de compléter la citation
extraite de la
Poétique par les développements sur la même
notion contenue dans
la Politique.
Ce texte vient au moment
où Aristote, parlant de l'éducation, évoque
le rôle de la
musique:
«Puisque nous admettons la classification des mélodies
telle que la font certains philosophes, qui distinguent des
chants
éthiques (moralisants), dynamiques (pratiques), exaltants (enthousiastes) et attribuent à chacune de ces
classes
le type particulier d'harmonie qui lui corres
pond, et que,
d'autre part, nous disons qu'on doit étu
dier la musique, non pas en vue
d'un avantage unique,
mais de plusieurs (en vue de l'éducation et de la
«pur
gation» - ce que nous entendons par «purgation»,
terme employé ici en général, nous en reparlerons plus
clairement dans le traité
sur la Poétique - et, en troi
sième lieu en vue du divertissement, de la détente et du
délassement après la tension de l'effort),
il est évident
qu'on doit employer tous les modes musicaux, mais non
pas tous de la même
manière: pour l'éducation, on uti
lise les modes les plus
«éthiques»; et, pour l'audition
d'œuvres exécutées
par d'autres, on se sert aussi des
modes
«dynamiques» et «exaltants».
4.
Les émotions
que ressentent avec force certaines âmes se retrouvent
en toutes avec plus ou moins d'intensité
- ainsi la pitié
et la crainte, ou encore
I' «enthousiasme» -, car cer
tains individus
ont une réceptivité particulière pour
cette sorte d'émotion, et nous voyons ces gens-là, sous
l'effet des chants sacrés, après avoir eu recours à ces
chants qui mettent
l'âme hors d'elle-même, recouvrer
leur calme comme sous l'action
d'une «cure médicale»
ou d'une «purgation».
5.
C'est précisément le même.
»
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