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La chanson de Roland

Publié le 17/01/2022

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« Païen unt tort e chrestiens unt dreit. « (v. 1015) (Les païens ont tort et les chrétiens ont raison.)

Anonyme (on ne sait rien de l'auteur, peut-être nommé Turoldus)

Date : Environ 1170

Genre : Épopée, chanson de geste.

Composition : En 1837, un jeune érudit français, Francisque Michel, édite un manuscrit dont il a pris copie dans une bibliothèque d'Oxford : les Français découvrent ainsi La Chanson de Roland. Une édition officielle aux frais de l'État paraît en 1850. Elle devient une épopée nationale et inspire Hugo pour sa Légende des siècles (1859).

Thèmes et intrigue : Texte centré sur la bataille de Roncevaux.

  • La trahison : Ganelon complote avec un roi sarrasin pour obtenir la perte de Roland, neveu de Charlemagne. Il fait nommer Roland au commandement de l'arrière-garde.

  • La mort : Roland et l'arrière-garde sont attaqués dans un défilé à Roncevaux. Roland, par orgueil, attend trop longtemps avant d'appeler des renforts en sonnant du cor. C'est un massacre.

  • La justice : Charlemagne défait les Sarrasins, il rentre dans ses terres. Aude, la fiancée de Roland, meurt de chagrin en apprenant la nouvelle. Charlemagne juge Ganelon et le condamne au supplice.

Forme : 4 002 vers de dix syllabes assonancés, organisés en laisses de longueur variable.

La mort de Roland

Roland sent que la mort l'entreprend et lui descend de la tête au cœur ; il court sous un pin et là se couche sur l'herbe verte, la face contre terre ; il place sous lui son épée et l'olifant, et tourne sa tête vers la grande Espagne ; il le fait ainsi parce qu'il veut que Charlemagne et tous ses hommes disent que le noble comte est mort en conquérant. Il bat sa coulpe à de nombreuses reprises, et pour ses péchés il offre son gant à Dieu. Traduction tirée d'Extraits de La Chanson de Roland de G. Paris, Paris, 1903.

 

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)JI""'" La «Chanson de Roland» Un chef-d'œuvre épique xne siècle La Chanson de Roland est la première grande œuvre de la littérature française.

Celle-ci n'a produit jusqu'alors que des textes latins destinés aux lettrés, clercs pour la plupart.

La Chanson de Roland, au contraire, est un poème en langue vulgaire, fait pour être chanté ou récité devant un public aristocratique et déve­ loppant des thèmes à la mode.

Cette œuvre anonyme fait partie d'un vaste ensemble, connu sous le nom de «chan­ sons de geste», qui raconte les proues­ ses accomplies dans un passé plus ou moins lointain.

Le plus ancien manuscrit de la Chanson de Roland, conservé à Oxford, est la copie d'un original datant d'environ 1100.

Ce dernier résulte d'une longue tradition poétique en langue vulgaire, transmise par· voie orale et souvent modifiée par les jongleurs-poètes, ce qui explique les nombreuses variantes qu'on trouve dans d'autres manuscrits.

La ver­ sion de celui d'Oxford semble l'œuvre d'un clerc cultivé, peut-être le «Turol­ dus» mentionné à la fin du poème.

En 4002 vers groupés en 291 strophes ou «laisses», la Chanson de Roland transfigure un échec subi en 778 par l'armée de Charlemagne au passage des cols pyrénéens: le jeune empereur devient Charles «à la barbe fleurie» et Roland est son neveu; les agresseurs ne sont plus les Basques chrétiens mais les Sarrasins; l'expédition devient une croi­ sade qui ne connaît la défaite à Ronce­ vaux que par la trahison de Ganelon.

C'est un_e œuvre puissante, bien adaptée à son but et à son public.

Malgré quel­ ques doublets, les épisodes s'enchaînent avec rigueur, tout en conservant leur autonomie; les personnages sont bien typés, malgré leur psychologie rudi­ mentaire: Ganelon, le traître; Turpin, l'archevêque-guerrier; Charlemagne, le héros surhumain qui incarne la chrétien­ té.

De ces protagonistes s'en détachent deux, auxquels les auditeurs peuvent s'identifier: Olivier «le sage», chez qui la vaillance est tempérée par la raison; Roland «le preux», dont l'orgueil finit par disqualifier l'héroïsme.

La scène admirable de la mort de Roland n'est · d'ailleurs pas l'expression d'un échec; c'est plutôt l'exaltation de l'idéal cheva­ leresque et du martyre chrétien.

A partir de 1150, les chansons de geste, destinées désormais à la lecture, sont modifiées et amplifiées, donnant nais­ sance aux «cycles» très appréciés durant tout le Moyen Age.

l'HISTOIRE VIVANTE Dans les Temps modernes, le sujet de Roland, repris par les romantiques, a été souvent traité en poésies, ballades, romances de divers auteurs: Friedrich Schlegel, Uhland, Stober et Vigny sont parmi les plus connus.

Auguste Mermet (1810-1889) a tiré, de l'antique Chanson de Roland, un livret d'opé­ ra pou~ lequel il a aussi composé la musique.

L'œuvre, intitulée Roland à Roncevaux, fut représentée en 1864 à Paris (Dictionnaire des Œuvres, Laffont-Bompiani).. »

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