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La chasse de vérité chez Rabelais

Publié le 13/01/2020

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La métaphore de la chasse de sagesse suggère également que la vérité ne peut être atteinte que par intuition (le flair), en adoptant une méthode fondée sur le hasard et en suivant des indices aussi minuscules que les brindilles brisées par le gibier.

Rabelais connaît bien la venatio sapientiae. La fin du Cinquiesme Livre invite les Pantagruélistes à « parfaire le chemin de la congnois-sance divine et chasse de sapience ». Auparavant, l’un des personnages a qualifié Frère Jean de « veneur [chasseur] de vérité ».

De fait, Gargantua illustre l’idée de chasse de sagesse : on y trouve en effet dispersés, sans obéir à une logique apparente, des détails insignifiants mais lourds de sens, comme par exemple les mouches ou le carrefour de la querelle entre bergers et fouaciers . Le roman obéit en outre à des modes de composition à peine visibles?

Surtout, Frère Jean, personnage « hardi » et rapide, déclare ouvertement son goût pour la chasse (chap. xxxix, p. 288). Il prépare même des pièges à lapins pendant la messe (chap. xl, p. 292). C’est dans son nom (Frère Jean des Entommeures) que figure l’unique emploi du verbe entommer, après le Prologue. Or ce verbe désigne l’action du chien de chasse découvrant la substantifique moelle. Enfin, c’est à lui que revient, à la fin du roman, de poser une nouvelle fois la question de la vérité d'un texte, car il ne se satisfait pas du sens de l’« énigme en prophétie » indiqué par le géant (chap. lviii, p. 386).

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« La métaphore de la chasse de sagesse suggère également que la vérité ne peut être atteinte que par intuition {le flair), en adoptant une méthode fondée sur le hasard et en suivant des indices aussi minuscules que les brindilles brisées par le gibier.

Rabelais connaît bien la venatio sapientiae.

La tin du Cinquiesme Livre invite les Pantagruélistes à " parfaire le chemin de la congnois­ sance divine et chasse de sapience"· Auparavant, l'un des person­ nages a qualifié Frère Jean de " veneur [chasseur] de vérité "· De fait, Gargantua illustre l'idée de chasse de sagesse : on y trouve en effet dispersés, sans obéir à une logique apparente, des détails insignifiants mais lourds de sens, comme par exemple les mouches ou le carrefour de la querelle entre bergers et fouaciers (-+PROBLÉMATIQUE 15, p.

114).

Le roman obéit en outre à des modes de composition à peine visibles(-+ PROBLÉMATIQUE 14, p.

109).

Surtout, Frère Jean, personnage "hardi ,, et rapide, déclare ouver­ tement son goût pour la chasse (chap.

XXXIX, p.

288).

Il prépare même des pièges à lapins pendant la messe (chap.

XL, p.

292).

C'est dans son nom (Frère Jean des Entommeures) que figure l'unique emploi du verbe entommer, après le Prologue.

Or ce verbe désigne l'action du chien de chasse découvrant la substantifique moelle.

Enfin, c'est à lui que revient, à la tin du roman, de poser une nouvelle fois la question de la vérité d'un texte, car il ne se satisfait pas du sens de I'« énigme en prophétie" indiqué par le géant (chap.

LVIII, p.

386).

LE MOUVEMENT AU SERVICE DE L'INTERPRÉTATION Outre le comportement du chien de chasse, une autre comparaison est employée dans le Prologue pour définir la bonne lecture : le chant des sirènes (p.

48).

Elle est l'antithèse de la pré­ cédente.

Avant de faire l'éloge du chien de chasse, découvreur du sens allégorique, Rabelais nous avertit en effet de ne pas nous laisser figer par ce chant, métaphore du sens littéral : " pas demeurer là ne fault, comme au chant des sirenes " (p.

48).

Il fait PROBLÉMATIQUES ESSENTIELLES 125. »

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