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La conversation, c’est le tout dire, c’est-à-dire le recours au maximum de registres et d’ambiguïtés dans ces registres.

Publié le 30/04/2021

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1. « La conversation, c’est le tout dire, c’est-à-dire le recours au maximum de registres et d’ambiguïtés dans ces registres. Un roman qui, d’emblée, ne serait pas un grand ensemble de conversations, ce n’est pas, à mon avis, tout à fait la peine de l’écrire » (Philippe Sollers, Éloge de l’infini, 2001). Dans quelle mesure ces propos vous paraissent-ils utiles pour lire les œuvres de Proust et Cocteau au programme ? L’art de la conversation est depuis des siècles considéré comme un des joyaux de la culture française. Originellement mondaine, la conversation s’est pratiquée dans les salons du XVIIème siècle, puis s’est répandu auprès de toutes les classes -ayant une certaine culture- en influençant particulièrement la littérature classique et de nombreux auteurs. Comme le dit Philippe Sollers dans Éloge de l’infini en 2001, la conversation à recours à de nombreux registres de langage, ainsi que d’ambiguïtés dans ces derniers. Pour lui, un roman doit être un grand ensemble de de conversations. On pourrait se demander, dans quelle mesure la conversation permet de mieux comprendre les œuvres étudiées ? Nous verrons dans un premier temps ce qu’implique la citation, puis nous verrons le lien que l’on peut faire avec les œuvres étudiées. 

« Mais, cette oralité concerne uniquement un des aspects de la conversation, comme nous l’avons vu juste au-dessus, mais elle n’est pas suffisante afin de comprendre les nuances des œuvres étudiées, aussi, il faut les lier avec les auteurs pour la comprendre. Comme nous l’avons expliqué dans la première partie, la méthode beuvienne a suscité beaucoup d’admiration mais également beaucoup de débats.

C’est le cas de Marcel Proust dans Contre Sainte-Beuve qui est un recueil de critique littéraire destinées à contrer la méthode beuvienne.

Cependant, malgré toutes les contre-idées de Proust, ce dernier utilise l’art de la conversation dans ses romans.

Notamment dans celui étudié avec le chapitre « Conversation avec maman » qui est une conversation fictive avec sa mère, il utilise les codes de l’art de la conversation : un registre familier envers sa mère, une clarté intellectuelle des propos et une oralité très présente.

Proust dans l’ensemble de ses romans, est connu pour utiliser cette oralité afin, qu’en faisant une lecture, on imagine naturellement différentes voix et intonations des différents personnages et que l’on est cette sensation de conversations orales, et non de lecture.

De plus, Proust a un réel dédain pour les salons mondains -salons qu’ils aiment cependant côtoyer afin de s’en inspirer et de s’approcher des « plus grands » - et c’est ce qu’il reproche en partie à Sainte-Beuve.

Nous pouvons constater que dans les lectures étudiées, les deux auteurs : Proust et Cocteau ont des avis divergents quant à l’art de la conversation.

En effet, comme nous l’avons vu juste avant, Proust se montrait hostile à cet art, et aux salons où on l’y pratiquait, mais l’utilisait dans tous ses romans.

Alors que Cocteau, est un véritable fidèle de cet art.

En effet, en prenant l’exemple de Les Enfants Terribles on peut constater que le dialogue est plus que présent au fil de la lecture, avec la présence de registre adapté au destinataire du dialogue à chaque fois.

2.

Proust 2.1 Contre Sainte-Beuve : Proust est-il vraiment opposé aux idées de Saint-Beuve, et à quelles idées exactement ? Dans Contre Sainte-Beuve , Proust exprime un réel dédain contre Sainte-Beuve et sa méthode.

En effet, dans sa méthode, Sainte-Beuve affirme que dans la littérature, il ne faut pas séparer l’œuvre de son auteur, car elle permet de le connaître, de l’appréhender et qu’il faudrait, en plus de sa baser sur ladite œuvre, poser à l’auteur d’autres questions afin de -pour le citer – « le tenir tout entier ».

Un livre écrit serait, le produit d’un autre moi que de la personne que nous sommes au quotidien.

Pour Proust, cette idée est plus que discutable : elle n’est pas légitime.

La compréhension d’un livre, du message qu’a voulu transcrire l’auteur est à rechercher en nous, et non pas en posant des questions à l’entourage qui a pu connaitre l’auteur pour le citer « Cette vérité, il nous faut la faire de toutes pièces […] ou que nous la recueillerons de la bouche de quelqu’un, qui a beaucoup connu l’auteur.

».

Pour lui, il ne faut pas confondre un homme en tant que tel, et l’écrivain toujours à la recherche d’imagination, de création : « Le moi qui produit les œuvres est offusqué pour ces camarades […] de gens » (128).

Il reproche à Sainte-Beuve, le fait de toujours écrire pour un public, de ne pas utiliser le « moi intérieur » pour écrire et de toujours avoir l’approbation d’autrui : « moi profond qu’on ne retrouve qu’en faisant abstraction des autres et du moi qui connait les autres […] ne sert qu’à̀ l’honorer ».

De par son écriture, Proust décèle également chez Sainte-Beuve, une écriture maniérée toujours dans le but de plaire dans les salons mondains qu’ils aiment côtoyer pour se faire mousser.

Proust lui reproche également de ne pas faire appel à sa sensibilité, son inconscient et de faire de son œuvre critique une œuvre qui selon lui : « n’est pas une œuvre. »

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