LA CRITIQUE D'ART
Publié le 30/03/2012
Extrait du document
Après la guerre, Malraux, qui abandonne le roman, publie plusieurs études sous le titre Les Voix du silence ( 1951) ; six ans après, il commence La Métamorphose des dieux. Ses analyses ne tiennent guère compte de l'histoire ; son fameux « musée imaginaire « juxtapose les oeuvres de tous les temps et tous les pays. Ce choc peu ordonné de cultures si différentes est loin de traduire clairement l'unité de l'aventure et du génie humains, mais en établissant des correspondances formelles inattendues, Malraux dégage notre vision des poncifs. Antiréaliste, Malraux affirme avec insistance que le monde de l'art est «irréductible au monde réel«; il croit fonder la grandeur de l'art en l'interprétant comme une libre création, une preuve de la victoire de l'homme...
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796 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE
discours » : de la note érudite au poème, ce sont des textes écrits de 1941 à 1968.
Plus encore que dans son Courbet ( 1951).
Aragon se montre ici historien scrupuleux, vérifiant les dates, les moindres faits, soucieux de restituer dans leur
plus précise exactitude les propos, les intentions de Matisse.
Mais ce livre étonnant réunit la fusion de l'appareil scientifique et du commentaire lyrique ; il est tout éclairé par l'amitié, l'admiration réciproques du peintre et de l'écrivain : Aragon nous transmet une connaissance de Matisse que seuls les
plus proches de l'artiste pouvaient avoir.
Quand il semble s'égarer dans une longue parenthèse, parler de lui plus que de
Matisse, Aragon reste pourtant dans son sujet, qui est de découvrir les chemins de la création, le passage du réel à sa ressemblance.
Après la guerre, Malraux, qui abandonne le roman, publie plusieurs études sous le titre Les Voix du silence ( 1951) ; six ans après, il commence La Métamorphose des dieux.
Ses analyses ne tiennent guère compte de l'histoire ;
son fameux « musée imaginaire » juxtapose les œuvres de tous les temps et tous les pays.
Ce choc peu ordonné de cultures si différentes est loin de traduire clairement l'unité de l'aventure et du génie humains, mais en établissant des
correspondances formelles inattendues, Malraux dégage notre vision des poncifs.
Antiréaliste, Malraux affirme avec insistance
que le monde de l'art est «irréductible au monde réel»; il croit fonder la grandeur de l'art en l'interprétant comme une
libre création, une preuve de la victoire de l'homme sur son
destin, son asservissement au monde.
Aujourd'hui, c'est ailleurs que dans cette conception angélique de la création qu'on trouvera un renouvellement de notre connaissance de l'art ; on relira plus volontiers les pages où Malraux exprime en formules saisissantes la valeur plastique d'une œuvre.
Les travaux des critiques et historiens de l'art se sont tellement multipliés qu'on doit renoncer à en donner un
aperçu, même rapide.
Ils ont entraîné partout des réévalua
tions, dont les plus importantes sont peut-être celles qui concernent le baroque (G.
Pillement, V.-L.
Tapié, P.
Char pentrat) ou l'art du Moyen Age (E.
Male, L.
Réau, H.
Focillon, M.
Aubert).
et en particulier l'art roman (voir l'admirable encyclopédie du roman composée par les éditions du
Zodiaque).
Dans certains cas, il s'agit de vraies découvertes,
par exemple, pour les arts d'Afrique noire (M.
Griaule, M.
Leiris, J.
Laude) ou l'art préhistorique (M.
Breuil, M.
Lhote, G.
Bataille, Leroi-Gourhan).
Par l'influence qu'elles exercent, deux.
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