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La critique - Histoire de la littérature

Publié le 25/01/2018

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histoire

- Au nom du goût : le roman n'avait pas de place dans la hiérarchie des genres littéraires; c'était un divertissement vulgaire, sans art ni pensée; on lui reprochait selon les cas, et parfois simultanément, son invraisemblance et son réalisme; le dogmatisme esthétique, contradictoire et confus, recouvrait une réalité sociologique très forte : le goût aristocratique qui régnait dans la poésie et au théâtre, et avait régné dans le roman, avait encore tout son prestige; ce n'est qu'à partir de Diderot et de Rousseau qu'il sera dénoncé comme anachronique, et d'abord au théâtre : la bataille pour le drame aidera à l'émancipation du goût bourgeois; écrire pour la scène était honorable, mais faire un roman était s'adresser à la partie la moins recommandable du public, aux femmes, aux mondains futiles, aux chambrières et aux laquais. Aucun écrivain ne s'est acquis par un roman une réputation vraiment indiscutée, pas même Prévost avec Cleveland, et un très grand nombre de romans étaient anonymes 

Les partis pris littéraires et les préjugés antiphilosophiques expliquent donc en grande partie le mépris pour le roman; G. May croit même que le chancelier d'Aguesseau prit vers 1737 ou 1738 une mesure d'interdiction contre ce genre dangereux de littérature, ou du moins invita les censeurs à redoubler de sévérité; mais, par une fatalité attachée sans doute au genre lui-même, la médiocrité et la bassesse de la production moyenne ne justifiaient que trop une opinion défavorable. Vulgarité de la pensée, érotisme hypocrite ou étalé, négligence du style, de la composition, de la psychologie, banalité ou invraisemblance de l'invention étouffaient ce qu'il y avait d'intérêt romanesque, d'observation, d'expérience, de hardiesse intellectuelle dans les œuvres de Bastide, Catalde, Voisenon, Fro­maget, d'Argens, Godard d' Aucourt, Gaillard de la Bataille, l'abbé Lambert, De la Place, Fougeret de Monbron, etc. Si l'emploi de la première personne dans des Mémoires supposés, signe d'une attention plus grande à la réalité des sentiments et des comportements, avait renouvelé le genre romanesque en le faisant sortir de l'impasse où l'avait conduit la décadence de la nouvelle galante ou historique, cette forme romanesque à son tour servait de moule universel et dispensait les auteurs de trouver un moyen d'expression à leur témoignage sur leur époque;

histoire

« monde et de la pensée modernes quand les formes traditionnelles étaient liées à un état dépassé de la société; la critique, dans son ensemble, est réactionnaire et rétro­ grade.

Le plus grave est que les querelles sur le roman sont de mauvaise foi et que les polémistes des deux bords donnent la fâcheuse impression ou de ne pas tous parler de la même chose, ou d'avoir un tout autre but que la déf ense de la morale et du goût.

Prévost qui écrit des romans non pas immoraux, sans doute, mais auda­ cieux, déplore l'effet pernicieux des nouvelles galantes dans les Mémoires d'un Homme de qualité ; l'abbé de Villiers > et même à la. »

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