Devoir de Philosophie

La dramaturgie dans Bérénice de Racine

Publié le 14/03/2020

Extrait du document

racine

La prouesse de Racine n'est pas seulement technique : si la durée où s'inscrit l'action est très brève, cela s'explique par la fonction du temps dans l'œuvre même (cf. ci-dessus, p. 51). La décision de Titus est attendue d'une minute à l'autre par le Sénat (v. 1241-1244). Bérénice brûle d'impatience d'entendre Titus s'expliquer devant elle (v. 1041-1044). Et nous avons déjà noté (cf. ci-dessus, p. 56) l'abondance dans la pièce des expressions qui clôturent le temps (« adieu » ou « pour la dernière fois ») : ils sont le signe que le laps de temps où l'action se déroule est la phase ultime, décisive, et forcément brève d'une « crise de séparation ». Le procédé resserre et densifie avec la plus grande vraisemblance la durée de l'action.

racine

« L'unité de temps Le spectateur ne trouverait pas vraisemblable qu'on lui présente, dans les deux ou trois heures de la représenta­ tion, des faits censés s'étendre sur une longue période.

Les théoriciens exigent donc que la durée des événements n'excède pas vingt-quatre heures.

Mais faire coïncider la durée du représenté et celle de la représentation serait évi­ demment l'idéal.

L'unité de lieu Il paraîtrait également invraisemblable au spectateur que la scène transporte son imagination en un grand nombre d'endroits.

D'où l'exigence d'un lieu unique pour l'action, puisque le spectateur lui-même est assigné en un lieu unique, la salle du théâtre.

Cette règle des trois unités a été résumée par Boileau, le théoricien du classicisme, dans son Art poétique, en deux vers frappants : Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli, Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.

La bienséance On ajoute aussi traditionnellement l'exigence de bien­ séance: les classiques excluent de la tragédie la repré­ sentation de la violence physique comme de la violence verbale.

Il convient aussi d'évoquer par périphrase seule­ ment ce qui relève du corps, de la sexualité et de la mort.

On voit donc qu'il s'agit à la fois d'épurer la tragédie d'effets trop faciles, et d'obéir à la décence dictée par la morale du Grand Siècle.

L'UNITÉ D'ACTION DANS BÉRÉNICE Dans le chapitre consacré ci-dessus à la structure drama­ tique (cf.

p.

17), nous avons vu que l'action de Bérénice se. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles