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La femme et son poisson, Eluar, Man Ray, les mains libres

Publié le 27/06/2014

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Man Ray / Paul Eluard - Les Mains libres (1937) - « La femme et son poisson » 1. Dans le numéro 10 de la revue Le Minotaure, paru en hiver 1937, c'est l'étonnant dessin de Man Ray intitulé « La femme et son poisson » qui figure dans l'encart publicitaire annonçant la parution des Mains libres. Pourquoi celui-ci plutôt qu'un autre, si ce n'est peut-être parce qu'il semble le plus surréaliste aux yeux du comité de rédaction ou de Jeanne Bucher qui l'a fait insérer ? Ou est-ce un clin d'oeil à Magritte, responsable de la couverture de ce numéro 10, et auteur deux ans plus tôt d'un tableau de la même veine ? René Magritte - L'invention collective (1935) Une rapide comparaison entre les deux oeuvres fait pourtant apparaître une différence significative. Prenant avec humour le contrepied du mythe de la sirène, Magritte invente un monstre à tête de poisson et jambes de femme piteusement échoué sur la plage. Le résultat est nettement moins enthousiasmant que la petite sirène des contes ou la fée Mélusine de Nadja, et tient plus du cadavre exquis que de la mythologie. Cette nouvelle figure de la séduction n'a que peu de chances d'attirer les marins... René Magritte - Le rêve de l'androgyne - 1924 Bien plus intéressante est cette gravure, publiée dans le catalogue de l'exposition Eluard et ses amis peintres au centre Pompidou en 1982, et dont il nous a été impossible de trouver la source ou la localisation. Man Ray pouvait-il connaître une telle variation ? Il serait vraiment intéressant de savoir si cette composition onirique a pu l'influencer, directement ou simplement par réminiscence. Man Ray - La femme et son poisson, 1936 A la différence de Magritte, en tout cas, Man Ray ne joue pas sur la fusio...

« Prenant avec humour le contrepied du mythe de la sirène, Magritte invente un monstre à tête de poisson et jambes de femme piteusement échoué sur la plage.

Le résultat est nettement moins enthousiasmant que la petite sirène des contes ou la fée Mélusine de Nadja , et tient plus du cadavre exquis que de la mythologie.

Cette nouvelle figure de la séduction n'a que peu de chances d'attirer les marins...

René Magritte - Le rêve de l'androgyne - 1924 Bien plus intéressante est cette gravure, publiée dans le catalogue de l'exposition Eluard et ses amis peintres au centre Pompidou en 1982, et dont il nous a été impossible de trouver la source ou la localisation.

Man Ray pouvait-il connaître une telle variation ? Il serait vraiment intéressant de savoir si cette composition onirique a pu l'influencer, directement ou simplement par réminiscence. Man Ray - La femme et son poisson , 1936 A la différence de Magritte, en tout cas, Man Ray ne joue pas sur la fusion des genres en deux créatures improbables, mais il juxtapose hardiment une femme et un poisson l'un à côté de l'autre (en accentuant l'évidente différence de proportions qui est l'une des caractéristiques majeures de ses dessins), de manière à suggérer des analogies : même disposition suivant une ligne légèrement ascendante, mêmes lignes courbes et même forme fuselée et aérodynamique.

Jusqu'à l'œil bien rond. »

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