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LA FONTAINE « Le Laboureur et ses Enfants »  Commentaire composé

Publié le 16/07/2012

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Travaillez, prenez de la peine :  C'est le fonds (1) qui manque le moins.  Un riche Laboureur (2), sentant sa mort prochaine,  Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.  Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage  Que nous ont laissé nos parents.  Un trésor est caché dedans.  Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage  Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.  Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'Oût.  Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place  Où la main ne passe et repasse.  Le père mort, les fils vous retournent le champ  Deçà, delà, partout ; si bien qu'au bout de l'an  Il en rapporta davantage.  D'argent, point de caché. Mais le père fut sage  De leur montrer avant sa mort  Que le travail est un trésor.  Jean de La Fontaine, Fables, Livre V, 9  (1) capital, ressource. Manquer veut dire ici : échouer  Le travail que nous possédons est le bien qui craint le moins d'être improductif. Il est payant.  (2) le propriétaire de la terre, qui exploite lui-même ses terres. 

• Dans cette fable, Jean de La Fontaine a su faire réfléchir le lecteur à la notion de travail, et peut être même le faire adhérer à sa conception du travail proposée par le récit. • Pour cela, il a plongé l’histoire dans une atmosphère vive et réaliste qui a permis au lecteur de s’impliquer d’avantage dans sa lecture ou même de s’identifier aux personnages. • Tout comme le laboureur a donné une leçon à ses enfants en les faisant travailler, l’auteur veut apprendre au lecteur à voir différemment l’activité de travailler. • Nous reconnaissons bien ici Jean de la fontaine qui parvient à transmettre aux lecteurs certaines valeurs morales. Les lecteurs du XVII° siècle, qui aimaient les ouvrages divertissants appréciaient donc les Fables qui instruisaient autant qu’elles amusaient. • On peut rapprocher cette fable de celle d’Esope dont La Fontaine s’est inspiré.

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« 2/ Travail et quête du trésor |· D’ailleurs, le père les prévient et leur recommande de garder « courage » au vers 8.

|· De nombreux termes se rattachent au vocabulaire agricole : « laboureur », « champ », « août », « creusez », « bêchez », « retournent ».

Tandis que d’autresdéveloppent l’idée de fortune : « fonds », « riche », « héritage », « rapporta », « argent ».

|· Par conséquent, il semblerait que le travail de la terre et la richesse soit lié.

L’auteur nous donne peu d’indices spatiaux et temporels.

|· Pourtant, ces quelques termes « nulle place » et « deçà, delà, partout » font prendre conscience de l’étendue du travail et du bouleversement que ce dernierapporte à la terre.

|· Les repères de temps « l’août » et « au bout de l’an » soulignent l’acharnement et la patience des laboureurs, qui déploient tous leurs moyens pour parvenirau trésor.

|· Une même idée est évoquée au vers 1 et 18 : l’ardeur et le dévouement déployés pour accomplir une tâche ont plus de valeur que le fruit du travail.

|· De cette façon, le narrateur expose le coté animé et essentiel du travail en incitant les hommes à se consacrer à cette activité.

III/ L’efficacité argumentative de la fable 1/ Une structure efficace |· L’impact de la fable sur ses lecteurs est en partie du à la façon dont l’auteur élabore sa structure.

En effet, elle s’enchaîne logiquement etchronologiquement selon les épisodes qui conduisent au dénouement.

|· Le récit est bref, pourtant l’auteur réussit à condenser les évènements afin de porter l’intérêt du lecteur sur le dénouement.

|· Ainsi, le lecteur suit les actions des personnages jusqu’au dénouement.

|· Celui-ci va lui dévoiler, comme aux laboureurs, le résultat d’un travail de longue haleine : l’effet de surprise est crée.

|· Par son discours La Fontaine cherche à enseigner la sagesse, il encourage le sentiment le plus noble : l’amour et le travail.

2/ L’efficacité morale |· L’efficacité morale de cette aventure s’appuie sur l’apologie du travail.

|· Pour exprimer ses idées les plus chères, l’auteur prête une longue tirade au laboureur.

Ses propos paraissent très solennels, masquant un secret familial.

|· Le lecteur s’attend donc à découvrir un trésor d’une valeur exceptionnel.

|· En réalité, le père profite de l’avarice de ses fils pour éveiller leur curiosité et ainsi leur faire connaître les bienfaits moraux du travail.

|· De surcroît, ce jeu d’entreprise pousse ses enfants à collaborer, à unir leurs forces.

|· En fait, le laboureur ne lègue pas un bien matériel à ses enfants, mais un modèle d’instruction, que l’auteur transmet à ses lecteurs.

Conclusion |· Dans cette fable, Jean de La Fontaine a su faire réfléchir le lecteur à la notion de travail, et peut être même le faire adhérer à sa conception du travailproposée par le récit.

|· Pour cela, il a plongé l’histoire dans une atmosphère vive et réaliste qui a permis au lecteur de s’impliquer d’avantage dans sa lecture ou même des’identifier aux personnages.

|· Tout comme le laboureur a donné une leçon à ses enfants en les faisant travailler, l’auteur veut apprendre au lecteur à voir différemment l’activité detravailler.

|· Nous reconnaissons bien ici Jean de la fontaine qui parvient à transmettre aux lecteurs certaines valeurs morales.

Les lecteurs du XVII° siècle, qui aimaientles ouvrages divertissants appréciaient donc les Fables qui instruisaient autant qu’elles amusaient.

|· On peut rapprocher cette fable de celle d’Esope dont La Fontaine s’est inspiré.

Esope : Fable LXXXIII- D’un Laboureur et de ses Enfants Un Laboureur fâché de voir la dissension parmi ses enfants, et le peu de cas qu’ils faisaient de ses remontrances, commanda qu’on lui apportât en leur présenceun faisceau de baguettes, et leur dit de rompre ce faisceau tout à la fois.

Ils firent l’un après l’autre de grands efforts pour en venir à bout ; mais leurpeine fut inutile.

Il leur dit ensuite de délier le faisceau, et de prendre les baguettes séparément pour les rompre ; ce qu’ils exécutèrent sans aucune peine.Alors il leur tint ce discours : " Vous voyez, mes enfants, que vous n’avez pu briser ces baguettes, tandis qu’elles étaient liées ensemble ; ainsi vous nepourrez être vaincus par vos ennemis, si vous demeurez toujours unis par une bonne intelligence.

Mais si les inimitiés vous désunissent, si la division se metparmi vous, il ne sera pas difficile à vos ennemis de vous perdre. =============================================================================================================================== Introduction • Pour les littéraires du XVII° siècle, il n’existe pas de modèles plus parfais que les œuvres des Anciens.

Admirateur de l’Antiquité, La Fontaine s’inspireessentiellement des fables d’Esope et de Phèdre, et se présente ainsi comme le continuateur des fabulistes anciens.• « Le laboureur et ses enfants » appartenant à son premier recueil, illustre bien l’intention didactique des fables.

En effet, l’auteur concilie le divertissement et laleçon de morale : comme dans toutes ses fables, il tente de pousser le lecteur à la réflexion, tout en lui offrant une histoire attrayante.• Dans celle-ci, un père fait croire à ses fils qu’un trésor est caché dans leur champ.

Il se sert de leur intérêt pour l’argent pour les faire travailler sans s’en rendrecompte.

C’est le fruit de leurs efforts qui sera leur trésor.

L’auteur cherche à nous faire prendre conscience que la richesse n’est pas forcément matérielle et qu’ellerésulte du travail.• Nous verrons d’abord, de quelle façon jean de La fontaine donne vraisemblance et vivacité au récit.

Puis, nous étudierons comment l’auteur montre que le travailest une activité dynamique et vitale.

Enfin, nous traiterons du rapport entre le lecteur et l’auteur qui exploite son histoire pour guider le lecteur dans sa réflexionI/ L’originalité de la fable 1/ L’apostrophe du lecteur • Afin de paraître crédible, l’auteur interpelle son lecteur, il s’adresse à lui directement au vers 1 « Travaillez, prenez de la peine ».• On retrouve également cette marque d’oralité au vers 13 « vous ».• Il utilise le discours direct du vers 5 au vers 12, ce qui fait croire à un véritable dialogue.

Les paroles du père sont directes, et vont à l’essentiel, ce qui participe àrendre de compte de la réalité de la scène « Remuez votre champ » au vers 10, « Creusez, fouiller, bêchez » au vers 11.• De plus, le père va mourir prochainement, il utilise donc les derniers instants de sa vie pour faire part à ses enfants d’un sujet important.

L’évocation de la mort vers3 et vers 13 nous ramène donc à la réalité.

Pour persuadez ses fils, « le laboureur » emploie des termes communs « Gardez-vous « vendre l'héritage », « Un trésor »,qui laissent supposer de la grandeur de la richesse que les parents ont accumulée.• D’autre part, le père a souhaité qu’aucun témoin n’écoute son dernier discours, il dévoile donc un secret considérable qui pourrait susciter de la jalousie siquiconque venait à l’apprendre.. »

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