La fugitive beauté chez Baudelaire
Publié le 07/09/2013
Extrait du document
La figure de l'allégorie ne peut naître que sur les ruines des
correspondances. L'allégorie est la mise à mort de «l'aura«,
c'est-à-dire de l'antériorité, c'est-à-dire de tout ce qui rattache
l'homme à la nature et au sacré. L'allégorie est l'envers
de l'harmonie visée à travers les correspondances comme le
spleen est l'envers de l'idéal. Elles sont l'une et l'autre les
deux faces d'un même système de valeurs qui repose sur la
notion de réversibilité.
«
« Le plaisir que nous retirons de la représentation du présent tient non seulement à la beauté dont il peut être revêtu, mais aussi à sa qualité essentielle de présent.
»
Relevons au passage cette remarque sur le peintre de mœurs
qui confirme que l'intérêt pour l'éphémère est pour Baude
laire au service d'un idéal artistique intemporel
par essence,
défiguré par l'académisme
et qui ne peut se réaliser désor
mais que dans l'expression de la modernité:
«il est le peintre
de
la circonstance et de tout ce qu'elle suggère d'éternel.»
On peut supposer que Baudelaire s'est totalement impliqué
dans le portrait qu'il a donné du
«peintre de la vie mo
derne»:
«La foule est son domaine, comme l'air est celui de
l'oiseau, comme l'eau celui du poisson.
Sa passion et sa profession, c'est d'épouser la foule.
Pour le parfait flâ neur, pour l'observateur passionné, c'est une immense
jouissance que d'élire domicile dans le nombre, dans l'ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l'in fini.
Etre hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde, tels sont quelques-uns des moin dres plaisirs de ces esprits indépendants, passionnés, impartiaux, que la langue ne peut que maladroitement définir.»
De toute évidence, Baudelaire avait reconnu en Constantin
Guys, qui lui avait inspiré ces lignes, quelqu'un de sa famille.
Une utile illusion
Mais c'est surtout dans le passage suivant qui conclut le
chapitre qu'il a consacré
au« Paysage» dans le Salon de 1859
que Baudelaire a formulé de la manière la plus tranchante
une conception radicalement nouvelle et on peut dire révolu
tionnaire de l'art et de la
beauté:
«Je désire être ramené vers les dioramas dont la magie brutale et énorme sait m'imposer une utile illusion.
Je.
»
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