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La langue, le style, la versification dans le Misanthrope de Molière

Publié le 09/03/2011

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   Pour juger de la langue, du style et du vers du Misanthrope, il est indispensable de rappeler ce que les contemporains pensaient de la langue, du style et de la versification de Molière. Or on sait qu'ils ont été appréciés avec sévérité, sinon par les contemporains immédiats du poète, du moins par les puristes de la fin du siècle.

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« concours de l'Académie et des grands écrivains, un travail sur la langue auquel la langue de Molière est antérieure. Ce travail, La Bruyère le constate dans ce passage des Caractères au chapitre Des ouvrages de l'esprit : « L'onécrit régulièrement depuis vingt années ; l'on est esclave de la construction ; l'on a enrichi la langue de nouveauxmots, secoué le joug du latinisme et réduit le style à la phrase purement française ».

Non seulement Molière acommencé à écrire vers 1650, mais il a séjourné en province où se conservent des façons de parler qui dans lacapitale ont achevé de mourir. De là nombre d'expressions, de tournures vieillies, — et que font parfois regretter celles qui les ont remplacées.

Desmots tels que chagrin, dépit, ennui, gêne, succès ont dans Molière tout leur sens, toute leur force et ne sont pasencore devenus les vocables sans couleur, les médailles frustes qu'en a fait l'usure du temps. ""Philosophe, pris comme adjectif : —«Ce chagrin philosophe », « Mon flegme est philosophe » — est moins lourd que« philosophique ». Alceste dit « treuve » au lieu de « trouve » et les comédiens ont eu bien tort de s'en alarmer. Non, l'amour que je sens pour cette jeune veuve Ne ferme point mes yeux aux défauts qu'on lui treuve sont des vers charmants et notre oreille serait déçue de ne plus entendre cette rime à « veuve ». Mais si son amitié pour vous se fait paraître, au lieu de « se fait voir ». Monsieur je suis mal propre à décider la chose. Est-ce par les appas de sa vaste rhingrave Qu'il a gagné votre âme en faisant votre esclave ? sont des tours vieillis dès 1666.

Molière emploie « regards » pour « égards » : Vous avez des regards qui ne sauraient me plaire. Il prononce « il tutaye » : prononciation alors encore autorisée, mais en train de disparaître.

L'expression « du bonde mon cœur » Et du bon de mon cœur à cela je m'engage a été remplacée par « de grand cœur » « du meilleur cœur » qui ne la valent pas.

Autres locutions vieillies : Ondétruirait par là traitant de bonne foi, « traitant » dans le sens de « avoir des relations ». Ce que de plus que vous on en pourrait avoir N'est pas un si grand cas « n'a pas tant d'importance...

» Et puis-je mais des soins qu'on ne va pas vous rendre ? « Je n'en puis mais » avec la négation a seul survécu. Autant qu'il vous plaira vous pourrez arrêter, « Arrêter » au sens neutre. Et vous pouvez le voir sans demeurer confuse Du crime dont vers moi son style vous accuse ? « vers » au lieu de « envers ». Voici monsieur Dubois plaisamment figuré « qui fait une plaisante figure », A ces tours vieillis il faut joindre quelques locutions populaires : Il se barbouille fort. Elle grouille aussi peu qu'une pièce de bois. Arrivons au style.

Nous ne faisons aucune difficulté de convenir qu'il n'est pas toujours d'une impeccable correction.Molière fait un emploi fréquent de l'ellipse, de l'ablatif absolu, de l'anacoluthe et autres sortes de constructions. »

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