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La leçon du misanthrope de Molière

Publié le 08/03/2011

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Et d'abord ne prêtons pas à Molière des idées et des sentiments qu'il n'a pas eus. La raison aujourd'hui n'est plus souveraine maîtresse : la sensibilité, sa voisine et sa rivale, a réclamé ses droits. Au réquisitoire qu'Alceste dresse contre le genre humain, un moraliste d'aujourd'hui ne manquerait pas d'opposer tant de nobles sentiments qui font battre le cœur de l'homme, les actions sublimes qui éclairent la route de l'humanité, et toute cette vertu qui se dépense dans les plus humbles existences. «Héroïsme, piété,esprit de sacrifice et de renoncement, tendresse, dévouement, toutes ces qualités belles ou charmantes, dirait-il, sont des réalités aussi bien que l'égoïsme, la sécheresse de cœur, l'ingratitude et la trahison : pourquoi les ignorer de parti pris ?

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