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LA LITTÉRATURE FRANCOPHONE

Publié le 27/01/2019

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Les romanciers de l'Afrique noire

 

La fin des années 1950 coïncide avec l'émancipation des colonies. À la grande période poétique de la négritude succède l'ère des romanciers. L'irruption du romanesque en Afrique s'explique sans doute par le fait que, une société nouvelle s'édifiant, seule la prose, plus fonctionnelle que la poésie, et des romanciers pouvaient en rendre compte.

 

Ceux-ci partagent le souci commun de se défaire de l'image convenue de l'Afrique folklorique réservée au lecteur européen par la littérature coloniale et exotique. Ils souhaitent dévoiler la dynamique à l'œuvre dans les sociétés africaines et privilégier les formes romanesques qui leur permettent de développer la recherche de leur identité nationale.

 

Le roman historique apparaît comme le genre fondateur de toute littérature nationale. En relatant les aventures épiques des héros du passé, les auteurs fournissent aux lecteurs les témoignages d'une culture trop longtemps méprisée. Ainsi, le Béninois Paul Hazoumé (1890-1980) exalte l'Afrique ancienne à la cour des rois d'Abomey dans Doguicimi (1938); le Malien Djibril Tamsir Niane (né en 1932) narre les exploits du fondateur du prestigieux empire du Mali au xiiie siècle dans Soundjata ou l'épopée mandingue (1960). Ce roman historique s'est nourri de la tradition historique orale. Les textes du Sénégalais Birago Diop (né en 1906), Contes d'Amadou Coumba (1947) et Contes et Savanes (1963), inaugurent la redécouverte et la traduction littéraire de la grande tradition orale africaine.

 

Parallèlement au roman historique, qui raconte la naissance d'une nation, les romanciers africains privilégient le roman d'apprentissage, narrant la formation d'un individu à travers les épreuves qu'il rencontre. Dans L'enfant noir (1965), le Guinéen Camara Laye (né en 1928) célèbre la fraîcheur de l'âme africaine. Plus sombre, le Sénégalais Cheikh Hamidou Kane (né en 1928) conte L'aventure ambiguë

Les écrivains maghrébins

 

Les écrivains d'expression française revendiquant une identité maghrébine ont d'abord visé un public français pour le gagner à la cause de la libération du Maghreb, et surtout de l'Algérie. Situation paradoxale que celle de ces écrivains qui utilisent le français, une langue à la fois d'aliénation et de révolte et dans laquelle ils clament l'indéfectible amour de l'arabe, leur langue maternelle. Un malaise dont leur œuvre porte le témoignage. Ainsi, les poèmes (Cendres, 1934) du Kabyle Jean Amrouche (1906-1962) évoquent dans une langue classique et pure la difficulté d'être «écartelé par l'obligation d'une double fidélité et par conséquent d'une double trahison ».

 

L'épreuve de la guerre d'Algérie offre aux romanciers l'occasion d'annoncer l'avènement d'un monde nouveau, notamment dans La grande maison (1952) de Mohammed Dib (né en 1920) ou Nedjma (1956) de Kateb Yacine (né en 1929). Après l'indépendance, les romans de Rachid Boudjedra (né en 1941), tel La répudiation (1969), frappent par leur violence libératrice.

 

En Tunisie, Albert Memmi (né en 1920) évoque la fascination qu'exerce sur lui la culture occidentale {La statue de sel, 1953), tandis que le Marocain Tahar Ben Jelloun (né en 1947) incarne l'intellectuel, l'homme de dialogue du Maghreb, le passeur des deux rives de la Méditerranée (de Moha le fou, Moha le sage, 1978, à La nuit de l'erreur, 1997).

 

Issu, lui, de la rive orientale de la Méditerranée, le Libanais chrétien Amin Maalouf livre une œuvre romanesque {Le rocher de Tanios, prix Goncourt 1993) et historique {Les Croisades vues par les Arabes -1983-, Léon l'Africain -1986-), où il dévoile un univers oriental et lettré qui fascine par son raffinement.

« La littérature francophone des Aventures de Harry Dickso_n, pour le roman fantastique.

Le symboliste Emile Verhaeren (1855-1916) a trouvé de dignes successeurs parmi des poètes aussi différents que Maurice Carême (1899-1978), chantre de l'enfance et de la vie quotidienne (Brabant, 1951), Géo Norge (1898-1990), proche de Queneau ou de Prévert (Les oignons, 1953), ou Louis Scutenaire (1905-1987), prince de l'aphorisme surréaliste (Inscriptions, 1945-1973), voire Jacques Brel (1929 -1978) , le chanteur-poète.

En Suisse, Charles Ferdinand Ramuz (1878-1947) fonde Les cahiers vaudois en 1914.

Cette revue, qui publie nombre de ses œuvres, joue un rôle fondamental dans la création d'une identité littéraire suisse romande.

Cette nouvelle littérature entend devenir le mode d'expression .......

Francis Bebey (né en 1929), écrivain et musicien camerounais, fut révélé par un roman, Le fils d'Agatha Moudio (1967), savoureuse chronique d'un village de pêcheurs.

privilégié d'un humanisme européen et universa­ liste, tel que Ramuz le décr it dans un livre comme Raison d'être (1914).

Loin du traditiona­ lisme régional, l'art de Ramuz est essentiellement moderne, comme l'illustre le texte de l'Histoire du soldat (1918), mis en musique par Igor Stravinski.

La vitalité de la nouvelle littérature romande est illustrée par des écrivains tels que Charles-Albert Cingria (1883-1954) avec F/orides helvètes (1945) ou Jacques Chessex (né en 1936) avec L'ogre (1973) .

Refusant l'hermétisme, le poète Philippe Jaccottet (né en 1925) contribue à l'exploration de la poésie contemporaine et prolonge les échos de la promenade rousseauiste (Paysages avec figures absentes, 1970).

Jorge Semprun, homme politique espagnol et ancien ministre, s'exprime directement dans la langue de Molière pour évoquer le poignant témoignage de son pas­ sage à Büchenwald (L'écriture ou la vie, 1996) ou, dans L'Aigarabie, le récit-testament d'un vieil Espagnol, qui pourrait être l'auteur lui-même.

En 1947, la romancière canadienne Gabrielle Roy (née en 1919) reçoit le prix Fémina pour Bonheur d'occasion.

De là date le développement de la littérature d'expression française au Canada (plus précisément au Québec).

Maria Chapde­ /aine (1914) du Français Louis Hémon a long­ temps donné l'image d'un pays figé dans ses tra­ ditions.

Les poètes, grands rénovateurs de la langue, dont le chef de file est Gaston Miron (né en 1928), donnent l'impulsion avec L'homme rapaillé (1970).

Le roman, lui, s'ouvre à toutes les inspirations: naturaliste avec Agaguk (1958) d'Yves Thériault (né en 1916); poétique avec Kamouraska (1970) d'Anne Hébert (née en 1916); paysanne et acadienne avec Pélagie-la­ Charrette (1979) d'Antonine Maillet (née en 1929); ou humoristique avec L'hiver de force (1971) de Réjean Ducharme (né en 1941).

La négritude Bien avant l'accès de ses États à l'indépendance, l'Afrique a affirmé son existence romanesque, en apparaissant dans Batoua/a de l'Antillais René Maran (1887-1960), dont le prix Goncourt en 1921 a soulevé un réel scandale.

Pour Léopold Sédar Senghor , «c'est la première fois qu'un écrivain [noir) voyait les Négro-Africains de l'intérieur>>, et qu'il a «exprimé l'âme noire avec le style nègre en français».

Batoua/a constitue, dans le domaine romanesque, une première prise de conscience, lucide et douloureuse, de la réalité coloniale.

Dans les années 1930-1950, la poésie noire d'expression française donne naissance à Paris à un concept nouveau, militant, celui de négritude, développé au sein de la revue L'étudiant noir.

Celle-ci regroupe plusieurs étudiants, dont les chefs de file sont les poètes antillais Aimé Césaire (né en 1913), guyanais Léon-Gontran Damas (1912-1978) et sénégalais Léopold Sédar Sen­ ghor (né en 1906).

La négritude se définit ' Aimé Césaire, poète et député-maire de Fort-de-France (Martinique), n'a jamais cessé d'encourager l'expression culturelle, mais aussi politique, des peuples noirs.. »

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