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LA LITTÉRATURE MONDAINE

Publié le 11/12/2011

Extrait du document

La littérature romanesque que nous avons vue, au xvie siècle, verser un instant. dans le réalisme satirique de Rabelais et de ses imitateurs, ne cessa guère, grâce aux Amadis espagnols, traduits en français par Herberay des Essars, d'être fort goütée chez nous. C'est en vain que, dans les premières années du xviie siècle, Cervantès fit, dans son Don Quichote, la parodie des Amadis; les traductions qu'on ne tarda pas à en lire en France, comme dans toute l'Europe, ne purent rien sur le goüt décidé des contemporains de Henri IV et de Louis XIII pour les romans de galanterie et d'aventures. On lut la satire de ces oeuvres fades et on lut plus encore les oeuvres françaises dans lesquelles le genre se renouvela.

SOMMAIRE. - Le roman : le roman pastoral, l'Astrée; le roman héroïque, Mme de Scudéry; le roman réaliste et bourgeois; le roman psychologique, Mme de La Fayette. - Les correspondances : principaux groupes d'écrivains épistolaires. - Mme de Sévigné : vie et caractère; intérêt de ses Lettres. - Mme de Maintenon : caractère et rôle; l'éducatrice et l'écrivain. - Les mémoires : Retz; sa vie, son caractère, son style. - Mme de Motteville. - Mme de Montpensier.La Rochefoucauld. -Saint-Simon; vie et caractère; l'historien, le peintre et l'écrivain. - Historiens au xviie siècle : Mézeray.

« ..

~- LE XVII• SIÈCLE.

29$ par une « bergerie » que commence l'histoire du ro­ man français au xvu• siècle.

Elle a _pour auteur Ho­ noré d'Urfé (1568-1625), gentilhomme du Forez, que les hasards de la politique de la Ligue forcèrent.

à vivre à Chambéry, à la cour du duc de Savoie, et qui y composa l'Astrée.

Il en publia les deux premiers volumes en 1608 ou en 1610, les deux suivants en 1616, le cinquième et le sixième en 1619; la quatrième partie {4 volumes) fut achevée et publiée après sa.

mort par son secrétaire, Balthazar Baro (1627) • C'est sur les bords du Lignon, dans le Forez, que · se déroule, au 1v• siècle, le sujet du roman qui est 1' amour du berger Célàaon et de la bergèré Astrée et qui, à travers mille incidents et entremêlé de quatre-vingts intrigues secondaires, se poursuit pendant plus de cinq mille pages.

Si l'on dégage de cette narration touffue l'action principale, on voit qu'elle se ramène à la description et aux suites d'un dépit amoureux qui sépare Céladon d' Astrée et qui ·finit par le ma­ riage des deux héros.

Ne cherchons pas dans cette pastorale de vrais ber- ' gers; l'auteur nous avert~t que ceux qu'il nous pré­ sente n'ont « pris cette condition que pour vivre plus doucement et sans contrainte ».

Les descriptions champêtres elles-mêmes n'y sont point introduites pour le plaisir de jouir de la nature, mais pour servir de cadre gracieux et reposant aux intrigues et disse~ tations d'amour qui occupent tous les personnages ..

Toutes les formes de cette passion y sont représen­ tées, et c'est à la fois ce qui fait la richesse psycholo­ gique de l'Astrée et ce qui donne à ses ingénieuses , fictions un caractère peu moral, à cause de la mol­ lesse qu'elles respirent.

Le roman n'est au fond qu'un art d'aimer.

Il est vrai que l'amour y est présenté comme « une honnête amitié »; mais il n'importe : pour être généralement de bonne compagnie, la ga­ lanterie' qu'on y prêche, outre qu'elle est souvent fade, n'est pas pour donner aux âmes des leçons de virilité.

Au début du xvu• siècle, les contemporains d'Ho-:. »

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