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La Pléiade (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 12/05/2016

Extrait du document

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

En 1572, il publie ce qui aurait dû être sa grande œuvre, la Franciade. Imitée de l'Énéide du Latin Virgile, cette épopée patriotique développe un récit fantaisiste et compliqué selon lequel Francus, descendant des Troyens, aurait fondé Paris, cœur du royaume de France. Le projet avait été conçu en 1554 et commandé officiellement par le roi Henri II. Ronsard y travaille de façon discontinue pendant près de trois décennies. Et l'ouvrage reste inachevé ; Ronsard n'est parvenu à composer que quatre chants.

 

La Franciade est donc un échec, qui est aggravé par le fait que le nouveau roi Henri III (1574-1589) accorde plus de crédit et de faveur au jeune Philippe Desportes (15461606) qu'au vieux Pierre de Ronsard.

 

Les chants du crépuscule

manifestent la volonté d'imposer et de diffuser le français : outre l'ordonnance de Villers-Cotterêts, qui va permettre la progression méridionale du français comme langue juridique, notons la création en 1543 de l'imprimerie royale.

 

La pratique savante du latin se maintient dans le monde culturel et religieux (même si elle régresse dans les sciences) car elle concrétise le rêve humaniste d'une République européenne. Mais ce latin est non classique : il est calqué sur le français et prononcé selon le caprice de chacun. Enfin, des langues étrangères comme l'italien et l'espagnol sont très en vogue chez les élites : nombreux sont les italianismes (environ 2000) introduits dans la langue et la littérature, pour des domaines aussi variés que l’architecture, la guerre, les relations sociales.

Ronsard termine sa vie, retiré à la campagne, loin de Paris et d'une cour qu'il a prise en haine.

 

« C'est fait ! J’ai dévidé le cours de

 

[mes destins ; J'ai vécu ; j’ai rendu mon nom assez [insigne ; Ma plume vole au ciel pour être

 

[quelque signe, Loin des appas mondains qui

 

[trompent les plus fins. »

LES ACADÉMIES DE LA RENAISSANCE

 

Sur le modèle de l'Académie (lieu où enseignait le philosophe grec ancien Platon), des académies fleurissent dans l'Italie du quattrocento : ce sont des cercles savants, concurrents de l'Université, réunissant des lettrés, artistes ou musiciens, animés d'un appétit de réflexion philosophique et d'un désir de renouveau esthétique.

« Il renoue, dans ses Amours d'Hélène, en LES ACADÉMIES DE condisciple -tous deux suivront leur 1578, avec son inspiration première , le LA RENAISSANCE maitre au collège de Coqueret.

lyrisme amoureux , mais c'est désormais là s' installe entre les deux poètes une l'amour d 'un homme mûr , conscient Sur le modèle d e l'Académ i e (lieu où amitié qui va durer toute leur vie (Ba·rl de la fragilité des réalités terrestres et ense ignait le philosophe g rec ancien mourra en 1589) .

Extrêmement érudit , qui cherche à jouir d'elles avant qu'elles Platon), des académies fleurisse nt il compose des poèmes inspirés des ne lui échappent.

Des vers restés dans l'Italie du quattrocento : ce sont Anciens (les Météores s'inspirent des immortels témoignent de cet état des cercles savants, concurrents de Géorgiques de Virgile, les Mimes du d'ame, tels ceux conclua n t le sonnet l'Université, ré unissa nt des lettrés, grec Hésiode) .

Baïf fréquente la cour Comme on voit sur la branche ...

artistes ou musi ciens, animés d'u n et passe presque toute sa vie à Paris , « Ainsi , en ta première et jeune appétit de réflexio n philosophique dans une belle demeure des faubourgs [nouveauté, et d'un dési r de renouveau esthétique .

où, en 1570, il fonde une académie Quand la terre et le ciel honoraient 1------------- -1 sur le modèle de celles qui fleurissent [ta beauté , en Italie .

Dans le cadre de l'académie la Parque t'a tuée , et cendre tu de Rome et le souvenir de sa grandeur de musique et de poésie , qui est [reposes .

passée.

~évocation est sava nte, nourrie sa principa le réussite, il multiplie les Pour obsèques reçois mes larmes et de références littéraires et historiques .

recherches formelles sur les vers [mes pleurs , En même temps, elle est enrichie par mesurés à l'antique en s 'inspirant de Ce vase plein de lait, ce panier plein des accents d 'une gravité sincère .

la métrique et de la prosodie grecques ; [de fleurs , • Les Regrets nous livrent des impressions il compose ainsi plus de deux cents Afin que, vif et mort.

ton corps ne plus personnelles sur la vie du poète chansons mises en musique par les [soit que roses .

» dans la Rome présente.

C'est une sorte grands artistes de son temps (Claude les derniers vers sont l'occasion de journal intime, rendu sublime par le Jeune, Roland de lassus, Joac him d'évoquer avec simplicité , gravité, le travail littéraire , la sincérité et la Thibault de Courville, Jacques Mauduit) .

parfois légèreté , la fin des choses , la diversité des émotions .

les poèmes vieillesse, la fatigue de vivre, mais aussi d'inspiration élégiaque nous font la beauté qui semble pouvoir vaincre la partager les confidences faites à des mort , comme une promesse d'éternité .

proches ; ils expriment la lassitude, JOACHIM DU BELLAY Du Bellay (1522 -1560) eut une vie brève, marquée par l'adversité et la mélancolie.

Pourtant, s'il n'a pas connu les réuss ites mondaines de son ami Ronsard , il a laissé un œuvre poétique considérable.

en Anjou, au château de la Turmelière, près de liré, du Bellay est d'une santé fragile et à la suite d'une maladie , il reste à demi sourd comme Ronsard.

Il rencontre ce dernier en 1547 près de Poitiers et l'accompagne à Paris.

li y suit avec passion les cours de Dorat qui fortifient son goût pour la poésie et les modèles antique s.

C'est à lui que revient l'honneur de défendre les idées qu'il partage avec ses collègues de la Pléiade dans le pamphlet de 1549, Défense et illustration de la langue française .

la même année, il publie ses premiers textes : des odes inspirées du poète latin Horace et les sonnets de l'Olive (prénom de la femme aimée) , composés dans le goût raffiné et précieux de Pétrarque .

SÉJOUR R OMAIN En 1553, il entame une carrière diplomatique : il est le secrétaire de son oncle , le cardinal Jean du Bellay, envoyé par le roi Henri Il en ambassade à Rome , auprès du pape.

Loin de la France , malade , contraint à des tâches subalternes dans une société qu'il méprise pour ses mesqu ineries et ses intrigues, il est rapidement déçu .

Il reste à Rome jusqu 'en 1557.

DEUX M ONU MENTS le séjour à Rome , vécu comme un long exil.

est à l'origine de deux grands recueils poétiques , publiés en 1558 à son retour à Paris .

Il s'y impose comme un génie du sonnet.

• Les Antiquités de Rome sont une méditation sur le spectacle des ruines le sentiment de solitude, la peur de perdre l'inspirat ion, l a nostalgie du pays natal.

Ainsi le fameux sonnet 31 : « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un [beau voyage , Ou comme cestui-là qui conquit la [toison , Et puis est retourné , plein d 'usage et [raison, Vivre entre ses parents le reste de son [âge! Quand reverrai-je , hélas ! de mon petit [village Fumer la cheminée , et en quelle saison Reverrai -je le clos de ma pauvre [maison , Qui m 'est une province , et beaucoup [davantage? » les poèmes d'inspiration satirique déploient avec beaucoup de verve les bassesses de la vie romaine où grouillent flatteurs , intrigants , imposteurs et corrupteurs UNE M ORT PRtMATURI:f À Paris, du Bellay signe une troisième œuvre , Divers Jeux rustiques {1558) , qui contient un émouvant " Hymne à la surdité » adressé à son ami Ronsard.

Mais le retour en France ne lui apporte pas la gloire qu'il escomptait et, surtout , il perd ses meilleurs soutiens , le roi Henri Il qui meurt en 1559 et sa sœur , Marguerite de France , qui part la même année pour la Savoie .

Du Bellay , épuisé par la maladie, meurt en 1560.

AUDES RGUIES Moins connus, les quatre autres poètes de la Pléiade sont des artistes aux destins tout aussi singuliers que leurs œuvres .

lean A ntoin e d e Bai1 est né en 1532 à Venise, d'une mère italienne et d'un père alors en poste comme ~~~:!'!~~~(~_A ambassadeur de François 1" , le grand humaniste Lazare de Ba·rl À douze ans, i l a comme précepteur Dorat , et Ronsard comme JODE LLf ET Lf THtATRE l tiennelodelle (1532-1573) est sans doute la personnalité la plus tourmentée du groupe .

Certains pans de son existence restent dans l'ombre et une partie de son œuvre écrit a été perdue .

Il est né à Paris et, au début des années 1550 , il fréquente le collège de Boncourt.

Ses débuts littéraires sont précoces et éclatants : en février 1553, à vingt ans, il fait représenter devant le roi et la cour , à l'hôtel de Reims , s a Cléopâtre captive , une tragédie en cinq actes et en vers.

le succès est immense et la pièce aussitôt reprise au collège de Boncourt .

Pourtant, après des débuts fulgurants , l'existence de l'écrivain prend une allure chaotique.

~homme est d 'un tempérament exalté, intransigeant volontiers instable.

Il est pétri d'aulan! de dons (à la fois poète, musicien, peintre, architecte) que de désirs contradictoires (tenté par la vie militaire , il rêve également d 'une retraite studieuse, la Réforme protestante suscite son inlérêt puis sa hargne ...

) .

En février 1558 , pour son retour à Paris, il compose un divertissement pour fêter la victoire du duc de Guise sur les armées impériales : ce sera un échec cuisant.

Jodelle , malgré de puissantes protections et les louanges que lui adressent ses collègues (Ronsard, Du Bellay ...

), ne se relèvera jamais complètement de ce désastre.

En 1564, pour des raisons obscures , il est condamné à mort et quitte Paris .

Il y réapparaît trois ans plus tard et y fréquente le salon de la maréchale de Retz , le plus élégant du moment.

Favorable au roi Charles IX, il reçoit de nouvelles commandes ainsi qu'une riche dotation en 1572 , ce qui ne l'empêche pas de mourir dans la misère l 'année suivante .

Au p lan littéraire, ce poète est un grand novateur dans le domaine dramatique .

On lui doit la première comédie bourgeoise du théâtre français , l'Eugène {1552); elle met en scène un abbé libertin , amant de la jeune Alix, qui trompe sans états d'âme son mari Guillaume ; la paix du trio est menacée par le retour imprévu d 'un ancien amant d'Alix, que l'abbé Eugène réussit à jeter dans les bras de sa propre sœur ...

Cette comédie originale puise aussi bien dans les traditions de la farce française (motif de l'adultère) que dans la comédie érudite d'inspiration italienne et dans l'héritage antique de la comédie latine (la construction de la pièce doit à Plaute et à Térence) .

Jodelle se distingue surtout comme un pionnier dans le domaine de la tragédie .

Sa Cléopâtre captive (1553 ) est la première grande tragédie française sur un sujet profane .

Une expérience qu'il renouvelle en 1560 avec Didon se sacrifiant où, pour la première fois en français, l'alexandrin est systématiquement utilisé .

Dans ces deux tragédies avant tout lyriques, l'action est réduite au minimum :deux femmes héroïques, Cléopâtre et Didon, ont fait le choix de se donner la mort ; deux femmes animées par la passion, s'opposant à des héros (Octave, Énée) dont les actions sont motivées par des ambit ions politiques .

BELLEAU ET LA NATU RE Rémi Belleau {1528-1577) fréquente, vers 1550, le collège de Boncourt où il se lie d'amitié avec Étienne Jodelle .

Après le succès de Cléopâtre captive , qui est l 'occasion de la formation du groupe de la Pléiade , Belleau devient un proche de Ronsard.

Ce dernier le surnomme avec justesse « peintre de la nature ».

Ce talent particulier s'exprime dans trois chefs-d 'œuvre : -les Petites Inventions {1555) , qui décrivent avec lyrisme et saveur les beautés du monde matériel comme « le Papillon » , « l'Huître » , " le Ver luisant », « l'Ombre >>, « le Pinceau » ; dans cette entreprise littéraire très singulière, Belleau préfigure le poète moderne Franci s Ponge {1899-1988) et son Parti pris des choses {1942) ; -la Bergerie {1565-1572), texte d 'inspiration pastorale qui, de façon virtuose, insère des poèmes dans une prose poétique et fluide évoquant le château de Joinville ; -les Pierres précieuses (1576), où Belleau célèbre les minéraux , perles, diamants , rubis, etc., autant pour leur beauté concrète que pour les vertus magiques et les récits mythiques se rattachant à ces objets .

PONTU S D E T YARD ET LA SCIENCE Sa longue vie (1521 -1605) n'a pas servi sa gloire posthume .

C'est sans doute parce que ce membre de la Pléiade était avant tout un solitaire.

Né en • •}..

Bourgogne dans ~ une famille de ~ vieille noblesse , Pontus de Tyard fait ses études à Paris et se voue • à la carrière ~'l ecclésiastique (il est fait chanoine en 1552, puis évêque de Chalon-sur-Saône en 1578).

Dans sa jeunesse, il fréquente les cercles lettrés et savants de lyon (où il fait la rencontre de Maurice Scève) et, plus tard , à Paris où il réside assez peu, il est intégré à la Pléiade et fréquente notamment l'Académie de musique et de poésie de Ba·rl À côté de poèmes relevant du lyrisme amoureux (Les Erreurs amoureuses , 1549-1555 -le mot est à prendre au sens d 'errances), il consacre une grande partie de son œuvre à la philosophie et à la science.

Des ouvrages comme le Discours du temps, de l'an et de ses parties {1556) ou comme l'Univers ou Discours des parties et de la nature du monde {1557) témoignent d'un savoir et d'une imagination encyclopédiques .

POSTÉRITÉ DE LA PLÉIADE Si les poètes de la Pléiade , Ronsard en premier, établissent de manière incontestable leur réputation dans l'Europe de leur temps , dès les années 1600, ils sont très attaqués, voire méprisés par les tenants de l'esthétique classique à venir: Malherbe (1555- 1628) sous le règne de louis Xlii et Boileau (1636-ln1) sous le règne de Louis XIV .

Malherbe impose des règles très rigoureuses dans la « fabrication » des vers ; il ne croit pas à l'inspiration ou à la « fureur » poétique mais au seul travail sur le langage ; il s 'illustre comme un technicien du vers, et développe cette quali té dans des poèmes d'une grande rigueur formelle.

Plus tard , Boileau , dans son Art poétique {1674), fait u n e lecture très schématique de la tradition poétique française , hissant Malherbe au rang de novateur, plongeant Ronsard et ses compagnons dans un injuste mépris .

les poètes de la Pléiade ne sont p lus lus.

C'est à l'époque romantique, notamment grâce à Théophile Gautier , qu'ils retrouvent une place éminente dans notre histoire littéraire .

LE SONNET Une des gran des innovations form elles de la P léiade est d 'utiliser assez systé matiquem ent le sonnet, un poème à forme fixe.

Il s'agit en réalité d'un emprunt à l'Italie du quattro cento, mais surtout au p oète Pétrarq u e {1304-1374), auteur d'un recueil de poèmes d'amour rédigés en toscan (langue vulgaire, p a r opposi tion au latin, langu e savante) : le Conzoniere.

Pétrarque y célè bre une dame d'Avignon prénommée L a ura, dans des sonnets délicats, riches en figures de style trés étudiées qui mag nifien t sans les dénatu re r toutes les nuances expressive s d u lyris me amoureux .

Imit é a u 't!l' siècle pa r ceux qu'on appelle les néo-pé trarquistes italiens, le Canzoniere inspire toute l'Europ e artiste du XVI' siècle, et en Franc e les poètes d epuis Maurice Scève jusq u'à Agrip p a d'Aubigné.

le sonn e t se compose d e quatorze vers répa rtis en quatorze stroph es : quatre q uatrains suivis de deux tercets, qui constit uent en réalité un e nsemble de six vers.

Le mètre reten u est l'alexa ndrin (vers d e douze syllabes.) la d isposition des rimes y est codée : la plus courante est abba abba ccd ede ( deux sortes de rimes pour les q uat rains, trois pour les tercets .) Elle est s oumise au principe de l'alternance entre rime masc uline et rime féminine (celle-ci étant termi née par u n e muet).

Aprés avoir été acclima té dans la poésie française avec beaucoup d'éclat par Ronsa r d et surt out du Bellay, le sonnet a été remis en usage et b rillamment reno uvelé au xrX' siècle par Baude laire (les Reurs du m aO et Malla rmé, au XX' siècle par Desnos , Arago n , Que neau ou Guillevic.. »

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