LA PRINCESSE DE CLEVES, Mme de La Fayette Les adieux de Mme de Chartres à sa fille
Publié le 13/01/2023
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LA PRINCESSE DE CLEVES, Mme de La Fayette
Les adieux de Mme de Chartres à sa fille
INTRODUCTION
Cet extrait est issu du roman La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, autrice du 17e siècle.
Elle entretient
des amitiés intimes avec Jean Paul de Segrais ou encore Francois de La Rochefoucauld qui va lui infuser une
pensée janséniste, ils vont notamment l’aider dans l’écriture de ce roman.
Elle publie La Princesse de Clève de manière anonyme en 1678, 1er roman d’analyse psychologique à la croisée
du courant de la préciosité et du classique.
Dans ce passage, Mme de Chartres atteinte d’une forte fièvre sent sa mort arriver.
Inquiétée pour l’avenir de sa
fille dont elle a deviner la passion secrète pour Nemours, elle la conseil sur la conduite a tenir pour resister a cette
passion.
Mouvements :
- l1-3 : Les circonstances douloureuses de cet entretient privé : la mort imminente de Mme de Chartres
- l4-16 : L’ultime leçon d’une mère
- l17- fin : Des adieux douloureux
Problématique
On pourra se demander en quoi la mort de la mère a une fonction morale et dramatique essentielle et constitue un
motif important dans la poursuite de l’intrigue du roman
MOUVEMENT 1 : Les circonstances d’un entretient privé (l1-3)
Mme de Chartres empira si considérablement, que l’on commença à désespérer de sa vie : elle reçut ce que les médecins lui dirent
du péril où elle était, avec un courage digne de sa vertue et de sa piété.
Après qu’ils furent sortis, elle fit retirer tout le monde, et
appeler Mme de Clèves.
Se sentant proche de la mort Mme de Chartres, qui a compris les sentiments de sa fille pour le Duc de Nemours,
éprouve un sentiment d’urgence à mettre sa fille en garde une derniere fois contre les désordres de l’amour
• Dramatisation du récit : circonstances graves et solennelles
- lexique lié a la maladie/mort : « empira » ; « désespérer de sa vie » ; « médecins »
- hyperbole « si considérablement » / adv intensité « si » : gravité état de Mme de Chartres
• Mais même face a cette mort proche Mme de Chartres reste fidèle aux qualités qu’on lui connaît « avec
un courage digne de sa vertue et de sa piété »
• termes « vertue et piété » : lexique religieux, témoigne de l’influence que la foi a tjrs eu sur son existence.
• Opposition entre verbes « furent sortis » et « fit retirer tout le monde » : signe que Mme de Chartres est
en train de sortir du jeu social, elle qui s’etait retirer de la cour demande mtnt a la cour de se retirer du
lieu où elle va mourir.
MOUVEMENT 2 : L’ultime leçcon d’une mère (l4-16)
- Il faut nous quitter, ma fille, lui dit-elle, en lui tendant la main ; le péril où je vous laisse, et le besoin que vous avez de moi,
augmentent lee déplaisir que j’ai de vous quitter.
Vous avez de l’inclination pour Mr de Nemours ; je ne vous demaande point de me
l’avouer : je ne suis plus en état de me servir de votre sincérité pour vous conduire.
Il y’a déjà longtemps que je me suis apercue de
cette inclination ; mais je ne vous en ai pas voulu parler d’abord, de peur de vous en faire apercevoir vous même.
Vous ne la
connaissez que trop présentement ; vous êtes sur le bord du précipice : il faut de grands efforts et de grandes violences pour vous
retenir.
Songez ce que vous devez à votre mar ; songez ce que vous devez à vous même, et pensez que vous allez perdre cette
réputation que vous vous êtes acquise, et que je vous ai tant souhaitée.
Ayez de la force et du courage , ma fille, retirez-vous de la
cour, obligez votre mari de vous emmenez ;ne craignez point de prendre des partis trop rudes et trop difficiles, quelque affreux qu’ils
vous paraissent d’abord ; ils seront plus doux dans les suites que les malheursd’une galanterie.
Si d’autres raisons que celles dee la
vertue et de votre devoir vous pouvaient obliger à ce que je souhaite, je vous dirais que, si quelque chose était capable de troubler le
bonheur que j’espère en sortant de ce monde, ce serait de vous voir tomber comme les autres femmes ; mais si ce malheur vous doit
arriver , je recois la mort avec joie, pour n’en être pas le témoin.
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Unique tiret montre qu’elle est la seule locutrice : prise de parole importante (tirade) devant sa fille qui
reste silencieuse.
Pronom « nous » au début du txt puis disparaît pr « vous » : solitude à laquelle elle devra faire face
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grp verbaux « je vous laisse » « vous quitter » + litote « augmentent le déplaisir » suggère que la mère a
le sentiment d’abandonner sa fille :....
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