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LA PROBLÉMATIQUE FÉODALE dans Tristan et d'Iseut

Publié le 18/01/2015

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bien raison de sc moquer de vous : qui vit jamais reine appartenir à qui la voulait pour un air de rote Évitez de recommencer à l'avenir, et gardez mieux ma souve¬raine » (p. 561). Il semble que Gottfried s'inspire de Thomas puis-qu'on retrouve ce développement chez frère Robert (p. 591) et la même indignation dans Sire Tristrem. Eilhard, lui, ignore l'épisode. Tristan a donc conquis et reconquis Iseut. Il l'a sau¬vée deux ou trois fois d'une mort sordide et du déshon¬neur. Elle avait été promise au vainqueur du dragon, il a réalisé l'exploit. Il s'est engagé à conquérir Iseut pour son oncle, une Iseut qu'il n'aimait pas puisque, revenu en Cornouailles, on ne le voit pas languir d'elle. En n'épousant pas Iseut qu'il avait gagnée, on pourrait dire qu'il a triché. Mais, la politique aidant, il a été l'artisan de la paix entre l'Irlande et la Cornouailles. Le roi, lui, est dans une position étrange : il se marie malgré lui et il devient amoureux de sa femme. Tristan nomme Iseut « ma souveraine ». Il a des devoirs envers elle. Loyal, il ne s'y dérobe pas. Mais que veut cette dame dont il est le vassal, à la fois comme amant et comme homme-lige féodal ? Rester partagée entre les deux hommes, car elle ne se refuse pas à son mari. Elle appartient à son mari comme épouse légitime mais elle consent à son amant égale-ment (lieu commun de l'amour courtois). Tristan s'est dépossédé du droit que sa prouesse irlandaise lui avait conféré sur elle. La solution que propose Tristan, si Marc refuse de reprendre sa femme, c'est de la ramener en Irlande : « Ou bien je me réconcilierai avec vous ou bien je ramè¬nerai la fille du roi en Irlande, là où je l'ai conquise. Elle sera reine en son pays » (v. 2 615 et suiv.).

« Euménides d'Eschyle, le fragment est une sorte d'au­ dience de justice où les plaignants s'acharnent contre de présumés coupables.

c:'est presque un roman policier, un roman-enquête dont le lecteur a la solution puisqu'il connaît l'existence du philtre.

On y trouve une exposi­ tion des faits (la narrfftio cicéronienne), des plaidoyers ou des réquisitoires.

()n recherche le droit : la tèm1nc adultère et son amant doivent-ils être exécutés ? Marc doit-il satisfaire ses « losengiers >> ~À certains moments, le texte vire au roman noir, au « thriller» - par exemple dans l'épisode où Iseut est livrée aux lépreux.

•Le roi Contrairen1ent aux autres auteurs, Béroul met en scène le roi Marc dans l'exercice de son pouvoir.

Le ro1nan est délibérément politique parce que les pro­ blèmes posés par les amoureux coïncident avec ceux que pose la tâche de roi.

Le fragment ne dit pas le nom du père de Marc.

En tout cas, il n'est pas illustre comme celui d'Arthur.

()n devine le problème de Marc : cc roi n'a pas (ou pas encore) d'enfant pour lui succéder.

C'est donc Tristan, le fils de sa sœur préférée, qu'il choisit pour successeur (chez Gotttfied et Eilhart).

Les barons n'aiment pas Tristan parce qu'il les dominerait: légitime, intelligent, guerrier imbattable, ils ne pourraient pas l'intimider comme ils intimident Marc, légitime mais faible.

Marc est un mauvais roi, car il est versatile, trop pas­ sionné et trop irascible.

Il change sans cesse d'avis, pas­ sant d'un extrême à l'autre.

Il veut tuer les barons et rappeler Tristan, alors qu'il leur a obéi précédemment.

Il est superstitieux, il suit les conseils d'un astrologue.

Mais la faiblesse du roi ne tient pas seulement à son caractère : le système féodal limite ses pouvoirs et, 94 TRISTAN ET l.SEUT. »

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