La religieuse de Diderot
Publié le 07/01/2015
Extrait du document


«
début, que la conception de La Religieuse s'agissait d' « un horrible complot dont j'avais été
l'
âme, de concert avec M. Diderot, et deux ou trois autres bandits de cette trempe de nos
amis intimes ». Il y r
évèle, en effet, l'amiti é la plus tendre qui attachait Diderot, et luim ême à
M. le marquis de Croismare, un ancien officier du r
égiment du Roi, un homme aimable,
appel
é par ses amis le charmant marquis par excellence gr âce à son esprit, son âme et sa
bonhomie. Le marquis de Croismare les a quitt
és au d ébut de l'ann ée 1759pour aller dans
ses terres en Normandie et son absence
était « infiniment sensible » pour eux. Diderot, qui
se rappela qu'avant de partir il avait montr
é beaucoup d'int érêt à Suzanne Simonin, une
jeune religieuse de Longchamp que r
éclamait juridiquement contre se v?ux, auxquels elle
avait
été forc ée par sa famille et que perdit son proc ès. Grimm clarifie, alors, que « M.
Diderot r
ésolut de faire revivre cette aventure à notre profit. Il supposa que la religieuse en
question avait eu le bonheur de son couvent, et en cons
équence écrivit en son nom à M. de
Croismare pour lui demander secours et protection. « Monsieur, h
âtezvous de me secourir.
Vous me direz, sans doute : Enseignezmoi ce que je puis faire pour vous. Le voici, mon
ambition n'est pas grande. Il me faudrait une place de femme de chambre ou de femme de
charge, ou m
ême de simple domestique, pourvu que je v écusse ignor ée dans une
campagne, au fond d'une province, chez d'honn
êtes gens qui ne re çussent pas un grand
monde ».
Le caract
ère originalement plaisant du jeu de soci été est également indiqu é par Grimm.
Comme le marquis de Croismare ne douta pas de leur perfidie, il adresse des lettres à Suzanne, les mystificateurs Diderot, Grimm et Mme d'Epinay passaient leur « soupers à lire, au milieu des éclats de rire, des lettres qui devaient faire pleurer notre bon marquis, et nous y lisions avec ces m êmes éclats de rire les r éponses honn êtes que ce digne et g énéreux ami y faisait ». Cette image est le reflet d'une atmosph ère de d étente, d'un jeu de soci été amical avec une tentative de plaisanterie. Cependant, la mystification plaisante qui se trouve à l'origine de La Religieuse devient plaisant /se palisser. En effet, le sort de la pseudo religieuse qui n peut pas supporter ses peines, commence à trop int éresser le marquis de Croismare (p. 258) qui lui propose de « parler aussit ôt pour Caen, si une place à côté d'une jeune demoiselle » lui convient. C'est la raison pour laquelle, selon toujours la Pr éface de Grimm, « M. Diderot prit le parti de la faire mourir, pr éférant de causer quelque chagrin au marquis au danger évident de le tourmenter plus cruellement peut être en la laissant vivre plus longtemps ». De cette fa çon, Diderot sous le nom de Suzanne, lui r épond « Monsieur, j'ai re çu votre lettre. Je crois que j'ai é té fort mal, fort mal. Je suis bien faible ». Apr ès avoir appris la r éalit é le marquis de Croismare n'en a jamais parl é à Diderot m ême qu'il en ait ri au d ébut. Peut être cette r éfutation du c ôté de marquis d'en reparler accentue volont é de plaisanterie originelle. La fin de la plaisanterie du petit groupe de Mme d' Epinay ne signale pas la fin du destin de Suzanne Simonin. Diderot, pris au jeu, confie à Mme d' Epinay qu'il veut faire de son histoire . »
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