La tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste qu'à imiter le réel

« complètement inconnus.

Le seul lien permettant au lecteur de comprendre un monde nouveau est certainement la façon dont les êtres le peuplant agissent et sont.

Il est donc dans l'intérêt de l'auteur de ne pas dépayser le lecteur, et de lui fournir des personnages dont les moeurs ne lui seront pas complètement inconnues.

Ainsi le roman de science-fiction « 1984 » écrit par Georges Orwell, raconte l'histoire d'une Grande Bretagne dans les années 1984, trente ans après une guerre nucléaire.

On présente au public un monde totalement nouveau, futuriste.

En effet, paru en 1948, on effectue un saut dans le futur d'environ 40ans; l'univers est donc totalement inconnu pour les lecteurs du temps de parution.

Cependant, l'auteur, pour ne pas perdre son public, choisit d'introduire des personnages semblables à ceux existant à cette époque, c'est à dire des humains ne possédant aucune spécificité, qui auraient pourtant pu se développer en un demi siècle.

Ainsi, ces personnages réels aident le lecteur à se familiariser avec le nouveau contexte, à comprendre le fonctionnement d'un nouveau monde dont il connait les habitants mais pas le fonctionnement.

L'auteur n'a pas besoin d'aller chercher très loin pour créer ses personnages.

Pour ce faire, il peut calquer les personnages de son milieu de vie, de son milieu social et de son époque.

Zola est connu comme étant le chef de file du mouvement naturalisme, le prolongement du mouvement littéraire réalisme. Ce mouvement refuse de représenter des êtres extraordinaires, et donc non conformes à la réalité.

Ainsi, Zola ayant été élevé dans une famille bourgeoise, va enquêter sur les conditions d'un autre milieu social afin d'en comprendre les moeurs.

Il se sert ensuite de ses dossiers qu'il retranscrit; rien n'est réellement inventé.

L'auteur, lorsqu'il choisit de créer ses personnages sur le modèle du réel comme dans le mouvement naturalisme, se doit, tout au plus, d'enquêter auprès de civilisations et milieux lui étant inconnus mais existants bien.

Le lecteur connait déjà les caractéristiques et moeurs des personnages, car étant inspirés de milieux réels, ainsi il peut également chercher à s'identifier à ces personnages réels.

Le lecteur s'identifiera plus facilement à un personnage tiré du réel qu'à un personnage entièrement imaginaire.

En effet il est important qu'il puisse comprendre ce personnage, partager ses sentiments et opinions.

Ainsi il sera plus attiré par l'oeuvre, il éprouvera un plus grand plaisir à la lire, et un sentiment d'attachement se créera peu à peu vis à vis du personnage du fait de sa ressemblance avec lui.

Le romancier trouve donc un intérêt de plus à créer des personnages s'inspirant du réel.

Ainsi, Victor Hugo dans son oeuvre « l'homme qui rit » nous présente Gwynplaine, un personnage au visage déformé par un sourire qu'il ne contrôle pas.

Ce personnage est rejeté par la société du fait de son visage atrophié, il n'est pas facilement accepté.

On pourrait retrouver une similitude avec les handicapés du monde d'aujourd'hui, qui sont inconsciemment et malheureusement mis à l'écart.

Ainsi, le romancier peut choisir de s'inspirer du réel pour représenter ses personnages.

Ces derniers sont alors le reflet d'une société que le lecteur connait déjà, car l'auteur s'est inspiré de son milieu de vie social pour retranscrire de façon exacte le réel dans ses héros.

Un phénomène d'identification est alors possible pour les lecteurs, qui peuvent se retrouver dans des personnages ayant les mêmes conditions. Cependant l'auteur peut également choisir de ne pas s'inspirer du réel et de créer ses personnages sans rattachement au réel.

Le fantastique est un registre littéraire qui se caractérise par l'intrusion du surnaturel dans le cadre réaliste d’un récit ayant pour but d'émerveiller le lecteur.

Ainsi cette intrusion du surnaturel peut se distinguer par l'apparition de personnages à caractères irréels.

Ces personnages peuvent être des humains dotés de capacités surnaturelles ou encore des êtres sortis de l'imaginaire de l'auteur.

Cependant, l'auteur doit savoir garder une certaine crédibilité, afin que l'illusion romanesque reste intacte.

Ainsi, le roman fantastique « Harry Potter » écrit par J.K Rolling, est un livre racontant les aventures d'un jeune garçon qui découvre soudainement qu'il est sorcier.

Pendant toute la durée des sept tomes, l'auteur n'exclue pas le réel, d'où était initialement issu Harry.

Le roman fantastique reste donc dans un cadre réel, une base sur laquelle le lecteur peut s'appuyer afin de rester dans l'illusion romanesque, tout en rentrant dans ce monde nouveau et imaginaire grâce au caractère irréel des personnages crées. De plus, les oeuvres à caractères irréelles présentent un avantage qui est de dépayser le lecteur.

Ces derniers peuvent oublier la potentielle monotonie de leurs vie, ils peuvent s'échapper d'un quotidien qui devient vite ennuyeux; ils sont détournés de leurs problèmes et cherchent à résoudre ceux des personnages présentés dans le livre, qui paraissent beaucoup plus excitants par leur irréalité.

En effet, lorsqu'il lit un livre, le lecteur cherche à découvrir des être différents de ceux qui l'entourent et qu'il côtoie afin de ne pas retomber dans la monotonie de sa vie.

Ainsi, pour le lecteur du roman, tout personnage n'étant pas tiré du réel devient fascinant.

Il cherche à en. »