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La tragédie

Publié le 07/02/2013

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La perfection inimitable

Le xviie siècle a porté la tragédie à un tel degré de perfection que toutes les tentatives ultérieures seront décevantes. Les oeuvres de Voltaire, bien qu'elles rencontrent un grand succès au xviiie siècle, ne sont plus guère jouées aujourd'hui. De nouvelles formes théâtrales voient le jour, comme le drame bourgeois de Diderot puis, au xixe siècle, le drame romantique. Reprenant la leçon de Shakespeare, ce genre allie le grotesque au sublime. Mais même si le sentiment tragique anime certaines pièces, comme dans lorenzaccio de Musset, la véritable tragédie est absente.

« Naissance de la tragédie La peinture, la musique, la littérature se sont inspirées de ce sentiment tragique.

Mais c'est le théâtre qui l'a le mieux traduit.

Le poète tragique en trouve la fonne artistique parfaite àAthènes,au ve siècle av.J.-C.

Plus d'un millier de pièces sont ainsi créées.

Sur une période de 70 ans, Eschyle, Sophocle, Euripide composent à eux seuls 300 pièces, dont 32 seulement sont arrivées jusqu'à nous.

l:action se déroule sur deux plans : les personnages, sur la scène , qui incarnent les héros d'autrefois, et le chœur, composé de citoyens, qui leur donne la réplique par des chants et des danses .

Chaque année, Athènes organise un concours où s'affrontent trois poètes tragiques qui présentent chacun une tétralogie, c'est-à-dire 4 pièces sur un même thème.

Le public, convié à cette cérémonie, vote et couronne le vainqueur.

Dans Prométhée enchainé, Eschyle reprend le mythe du Titan Prométhée, coupable d'avoir dérobé le feu aux dieux et de l'avoir donné aux hommes.

Enchaîné à un rocher, il défie Zeus, lui prédit la fin de son règne et ne regrette rien.

Il représente le bienfaiteur de l'humanité, la révol­ te nécessaire à la liberté humaine, quel qu'en soit le prix.

Protnithff, représenté sur une COUfle écrusque du I" slide tW.}.-C.

Déchiré de mille maux La tragédie présente un conflit.

Le héros légendaire est mis devant un choix qui engage son destin.

Mais derrière lui agit une divinité mystérieuse et redoutable : la fatalité.

Alors qu'il se croit libre, le personnage suit une volonté implacable qui le dépasse.

Cette lutte inégale inspire au public une sorte de terreur mêlée de pitié.

Dans sa Poétique, Aristote parle de catharsis, sorte de purification, de libération de l'angoisse qui saisit le spectateur.

Le public s'identifie à ces héros punis par les dieux.

Fasciné, il goOte une étrange délectation aux péripéties de la catastrophe tragique.

Une certaine fierté aussi, car à mesure que les ténèbres s'épaississent, le héros, déchiré de mille maux, fait front et gagne en grandeur.

Une illustre tragédie : Œdipe Roi Avec Œ.dipe Roi, de Sophocle, nous assistons à une véritable enquête.

La peste s'est abattue sur Thèbes.

Le devin Tirésias affirme que ce châtiment divin cessera dès qu'en sera découvert le responsable, un monstre qui a tué son père et épousé sa mère.

Le roi Œdipe mène l'enquête, et découvre, horrifié, que le coupable n'est autre que lui-même.

Sa mère-épouse, Jocaste, se pend.

Lui se crève les yeux et s'exile.

Coupable sans l'avoir voulu, puisqu'il ignorait l'identité de son père et de sa mère, Œ.dipe pose le problème de notre liberté face à la fatalité : le sens de nos actions nous échappe, et du bien que nous croyons faire peut naître un mal.

Sur scène, Œdipe s'est crevé les yeux et le chœur chante : « Malheureux Œdipe, avec ton destin,je n'estime heureuse aucune vie des humains.» Une mise en scène moderne de la tragédie de Sophocle.. »

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