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La tragédie

Publié le 05/09/2013

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Le tragique n'est certes pas l'apanage de la tragédie, il peut se

retrouver dans la nouvelle ou dans le roman par exemple. À l'inverse,

il existe des tragédies sans tragique, à l'instar de l'Abraham

sacrifiant de Théodore de Bèze ou de Cinna de Corneille. Malgré

tout, la tragédie est le lieu privilégié où se déploie l'inspiration

tragique. Est tragique le malheur qui s'abat sur un homme qu'accable

la fatalité. Cette fatalité résulte soit de la volonté des dieux, soit de

la démesure des hommes.

« Au tournant du sii:'.cle.

en pleine époque baroque'''.

le goüt nouYcau favorise les péripéties multiples.

les déYeloppcmcnts romanesques'''.

les sentiments lyriques'''.

la magie et lïllusion.

En 1582.

aYec Bradamante.

Robert Garnier invente la formule originale de la tragi-comédie*.

tragédie dont lissue est heureuse.

En 1621, Théophile de Viau triomphe avec Prrwne et Thisbé.

Deux ans plus tard.

Alexandre Hardy transpose en quarante actes le roman grec, Théagène et Chariclée.

Jean de Rotrou s'illustre avec ses tragi­ comédies, et Jean Mairet, avec ses pastorales*, où bergers et bergères devisent d'amour.

Dès 1630, et surtout à partir de 1660.

la tragédie classique s'impose en France.

Les doctes, Chapelain, La Mesnardière.

d' Aubignac, Rapin et Lamy réfléchissent sur les conditions de la pratique théâtrale, et singulièrement, de la tragédie.

On relit donc La Poétique du philosophe grec Aristote, ou l' Art poétique du poète latin Horace, et les auteurs tentent de se plier aux règles de l'art.

Dans cette perspective, la tragédie est définie comme la repré­ sentation noble d'une action funeste.

La vraisemblance demande le respect des trois unités ( « Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli/ Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.»).

La bienséance exige que les violences de la scène soient épargnées au public.

La tragédie classique professe hautement son utilité morale face aux dévots, Bossuet, Nicole, entre autres, qui critiquent l'influence corruptrice du théâtre en général.

Elle se veut mimesis : imitation fidèle de la nature humaine ; et plus encore, catharsis : purgation des passions.

La tragédie classique puise encore aux sources classiques de l'histoire ou de la mythologie antiques, mais beaucoup moins dans la Bible qu'au XVI' siècle.

Elle met en scène de grandes passions politiques, notamment chez Corneille, ou amoureuses, c'est le domaine de Racine.

Tout en instruisant, elle cherche à susciter l'admiration, et surtout la terreur et la pitié, autant de ressorts qui font naître paradoxalement le plaisir tragique.

La tradition classique perdure encore au XVIII' siècle, notamment avec Voltaire et Crébillon père, mais sous l'influence conjuguée de Shakespeare et des Lumières, le spectacle privilégie l'horreur, le pathétique, la politique ou la morale.

L'inspiration tragique demeure vivace dans les œuvres des siècles suivants, mais le genre lui-même tend à s'essouffler, malgré les remarquables réussites de Giraudoux ou Anouilh au XX' siècle.. »

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