La tragédie
Publié le 09/11/2012
Extrait du document
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La tragédie classique française repose sur trois règles dramaturgiques qui dépendent les unes des autres,
théorisées par les dramaturges français à partir des années 1630.
Elles sont les suivantes :
la règle des trois unités n’est pas de mise dans la tragédie grecque ;
la règle des bienséances ;
la règle de vraisemblance.
1) La règle des trois unités
La règle des trois unités a pour but de créer une cohérence au niveau de l’action et des personnages.
Elle obéit
donc à des règles précises.
L’action doit se dérouler dans un lieu unique (l’antichambre d’un palais dans la
tragédie, une maison bourgeoise dans la comédie).
L’unité de temps implique que l’action s’inscrive dans une
durée qui n’excède pas vingtquatre heures.
Plus la durée de l’action se rapproche du temps de la
représentation, plus on estime que la règle est parfaite car la proximité entre le temps de la représentation et le
temps de la fiction augmente l’effet de vraisemblance.
Les personnages se croisent dans un lieu unique mais ouvert (antichambre d’un palais, lieu « neutre »).
Tout n’est pas représenté : le dramaturge recourt aux récits, c’est-à-dire à des tirades qui racontent ce qui
s’est passé.
Le dramaturge recourt à des ellipses : certains événements sont brièvement évoqués, mais permettent de
faire avancer l’intrigue.
Les dramaturges adaptent les événements historiques aux nécessités de la fiction.
Les dramaturges classiques se fixent pour règle de ne développer qu’une seule action, c’est-à-dire une intrigue
unique qui est le moins possible parasitée par des éléments secondaires.
Cf : les raisons du scandale pour Le Cid de Corneille.
On a reproché à Corneille, par exemple, d’avoir
multiplié les actions secondaires dans Le Cid, notamment dans les intrigues amoureuses (histoire d’amour non
réciproque entre l’Infante et Rodrigue, entre Chimène et Don Sanche).
À l’inverse, Bérénice de Racine
présente une simplicité d’action extrême et très peu d’éléments secondaires interviennent : Titus, empereur de
Rome, épousera-t-il Bérénice, reine de Palestine ?
2) La règle des bienséances
restrictions qui concernent l’esthétique de la représentation théâtrale et la morale ; Les bienséances désignent
tout ce que le dramaturge et le spectateur doivent juger convenable sur la scène : on ne doit pas choquer le
public.
Visuellement Moralement
Pas de violence en scène
Pas de sang répandu
Le corps ne doit pas être dénudé, même
partiellement
Pas de représentation « érotique » du corps
(baisers, sexualité, etc.) Pas de blasphème ni de sacrilège
Pas d’atteinte directe à la personne du Roi
Pas d’allusions politiques directes.
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