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"L'Argent et le Pouvoir" Voltaire, Lettres Philosophiques

Publié le 17/01/2022

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Sujet : « Je ne sais pourtant lequel est le plus utile à un Etat, ou un seigneur bien poudré qui sait précisément à quelle heure le roi se lève, à quelle heure il se couche, et qui se donne des airs de grandeur en jouant le rôle d’esclave dans l’antichambre d’un ministre, ou un négociant qui enrichit son pays, donne de son cabinet des ordre à Surate et au Caire, et contribue au bonheur du monde. « Voltaire, Lettres philosophiques, 1733.

 

 

 

Résumé : Cette dissertation de classes préparatoires aux grandes écoles sur le thème de l’argent est composée de trois parties et trois sous parties. Elle répond à la problématique suivante : dans quelles mesures l’argent amène t-il le pouvoir ? Elle s’appuie sur les trois œuvres au programme de la session 2010 à savoir L’Avare de Molière, La philosophie de l’argent de Georg Simmel et L’Argent d’Emile Zola. Le document proposé à un plan du type thèse/antithèse/synthèse et chaque sous partie comporte un argument justifié par deux exemples.

« L'argent et le pouvoir sont liés.

Ainsi celui qui maîtrise l'argent maîtrise également le pouvoir.

En effet, le pouvoir peut se définir par le contrôle, notamment le contrôle que l'on peut exercer sur les autres.

Celui qui possède l'argent possède les moyens,ou du moins une partie.

Il peut choisir de les distribuer ou de les prêter sous certaines conditions qu'il aura établi.

Celui quipossède l'argent exerce donc un pouvoir sur ceux qui n'en ont pas ou qui en ont besoin.

Ainsi, dans le roman L'Argent , écrit par Zola, Gundermann possède une suite d'hommes de main avec lesquels il peut choisir d'aider ou de faire tomberL'Universelle : « Gundermann, lui si maître des faits et des hommes ».

De même, dans L'Avare , de Molière, Harpagon, pourtant haïssable au plus haut point, a à son service des valets travaillant pour lui.

Il peut, il a le pouvoir de s'acheter cette suite.

Celui quipossède maîtrise l'argent et peut donc posséder et maîtriser le pouvoir. L'argent amène avec lui également quelque chose de plus.

Il émane de l'argent un atout supplémentaire qui attire pour celui qui le possède une certaine attention, une certaine sympathie.

Ainsi, naturellement, le riche aura cet avantage social que le pauvren'a pas.

Cet atout qui est utile à qui veut obtenir du pouvoir puisqu'il élève socialement le possesseur de l'argent.

Simmel, dans La philosophie de l'argent le nomme « superaditum ».

Ainsi, dans L'Argent d'Emile Zola, Saccard, qui était au début du roman ruiné et que l'on évitait comme la peste, se retrouve consulté et adoré par tous alors que sa banque, L'Universelle , est à son apogée.

L'argent se révèle donc être synonyme de réussite sociale par sa possession ou au contraire d'échec social par sonabsence.

Il semble alors évident que l'argent et le pouvoir sont liés par un lien de causalité. L'argent est, par sa qualité d'outil, de moyen par excellence et universel, par la maîtrise qu'il confère à son possesseur ou par le « superaditum », vecteur d'accession au pouvoir.

Cependant, à cause de son caractère aliénant, il peut également nous éloignerdu pouvoir : soit parce qu'il peut nous priver de but, soit en nous isolant les uns des autres, nous privant ainsi de tout pouvoir. L'argent peut apporter avec lui certaines pathologies.

Un effet, il peut être recherché pour lui-même, s'écartant ainsi de sa fonction initiale de moyen et donc son propriétaire du pouvoir.

Ainsi, en thésaurisant ses biens et en se livrant à la chrématistiquele sujet se prive du potentiel réel de l'argent et n'a pour but que de conserver ce qu'il possède.

Il n'a alors plus d'amour propre,seulement un amour pour son argent, et celui-ci le prive de pouvoir, ou plutôt de la volonté de l'obtenir en devenant son fétiche.C'est ce que souligne Georg Simmel en caractérisant l'avarice, dans La philosophie de l'argent , comme « dégénérescence pathologique de l'intérêt pour l'argent ».

De même, Harpagon, personnage central de L'Avare de Molière, n'a pas conscience du pouvoir qu'il pourrait exercer sur les autres, seul sa cassette a de l'importance et ceux qui voudraient s'en emparer.

L'argent peutdonc recentre tout notre intérêt sur lui-même et nous priver ainsi de tout accès au pouvoir. L'argent, à cause de son caractère de moyen universel et omniprésent, peut annihiler en nous toute fin.

Il ne reste que les moyens.

C'est ce qui se passe pour le cynique.

Il n'a plus de but et ne voit que les moyens.

Ainsi il ne s'intéresse pas au pouvoir.Dans la civilisation de l'argent, tout a un prix donc rien n'a de valeur, plus rien ne suscite d'intérêt.

L'argent, même si il pourraitnous offrir le pouvoir, nous prive de l'intérêt que nous pourrions avoir pour lui.

Ainsi, comme le souligne Simmel dans La philosophie de l'argent , « la civilisation est la réclusion de la vie dans ses moyens ».

De même, Maxime, dans le roman d'Emile Zola L'Argent , bien qu'il ne manque pas de moyens, bien au contraire, n'a pas de motivation au de centre d'intérêt.

Il se contente de dépenser son argent en luxures diverses.

L'argent peut donc nous priver de but et en particulier celui que peut-être le pouvoir. L'argent est défini comme le moyen par excellence, le moyen universel et ceci à tel point que notre société s'est basée de plus en plus dessus.

Cependant, au Moyen-âge ou durant l'Antiquité, avant que l'argent ne devienne si important, si omniprésent dansnotre société, le commerce de celui-ci était confié aux étrangers, aux personnes en marge de la société.

Si ce commerce sepassait mal, cela n'engageait que l'étranger.

Si ça se passait bien, tout le monde en tirait profit tout en sachant que l'on pourrait. »

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