L'art de la nouvelle dans « Une partie de campagne »

« P L A N S D É T U D E S Conclusion:« Une partie de ca1npagnc »donne la n1c:-iure des qualités d'un r-v1au­ pa:-,sant chroniqueur.

metteur en scène et moraliste.

En ce sens.

le fait vrai entre en résonance a\'cc la réalité et lïn1aginairc qu'il suggère il sïnscrit dans un contexte hcaucoup plus large qu'il n'y paraît parce quïl se construit en référence à bien d'autres 1notifs récurrents.

PLAN 2 La capacité à aimer 1 · Rompre sa solitude La plupart des personnages de Maupassant regrettent leur vie ratée.

Ils ont échoué à réaliser la conjonction amoureuse qui pourrait entrouvrir la porte de la prison exii;;tenticlle.

«Quel bonheur surhun1aîn devait vous inonder le cœur quand les lèvres se rencontrent pour la première fois, quand 1 ·étreinte de quatre bras fait un seul être, un être souverainement heureux, de deux êtres affolés l'un par l'aulre.

)) («Regret») C'est cette conjonction idéale que parviennent à réaliser les a1nants d',, Une partie de campagne>> pour un bref instant.

2 - Une impossible harmonie Pourquoi le couple ne peut-il vivre sa passion chez Maupassant ? Parce qu'il existe un décalage trop grand entre l'homme et la femme mais aussi, et surtout, parce que les an1ants se connaissent déjà et ne peuvent plus rêver l'un de l'autre.« Pour ain1er il faut être aveugle, se livrer entièrement.

ne rien voir, ne rien raisonner, ne rien com­ prendre.

Il faut pouvoir adorer les faiblesses autant que les beautés, renoncer à tout jugement, à toute réOexinn, à toute perspicacité.»(« Lettre trouvée sur un noyé»).

3 - I~a vanité de tout Pourquoi les homn1es se1nblent-ils condan1nés au regret et à l'infortune? Parce qu'ils sont incapables de s'élever longtemps au-dessus du vulgaire et des contin­ gences du quotidien.

Mais aussi, comme en té1noigne « Solitude », parce que le plaisir donne un instant l'illusion de rompre sa solitude n1ais que, très vite, les êtres reprennent leurs esprits et pénètrent la vanité de tout.

4 - L'élévation selon Maupassant Plus que d'envolée lyrique ou d'enthousiasme religieux, Maupassant parle de la faculté des homn1es à aimer, en harmonie avec leur être profond, en réalisant un équilibre entre leur corps et leur esprit.

Ainsi, dans « Clair de lune », un prêtre intransigeant finit par con1prendre que Dieu lui-même crée de belles nuits pour favoriser l'union chamelle de l'homme et de la femme:« Et il se dit:" Dieu peut­ être a fait ces nuits-là pour voiler d'idéal les a1nours des hon11nes." »Cette réfé­ rence avalise notre analyse de l'élévation engendrée par l'exaltation dionysiaque propre à" Une partie de can1pagne )), Conclusion ; Les êlres ne parviennent pas à réaliser !'adéquation nécessaire entre le sens et les exigences de leurs sens, qui, paradoxalement, leur feraient davantage découvrir leur vérité profonde.

Ainsi se noue le cercle vicieux quasi lragique qui fonde la vision du monde de Maupassant.. »