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LE CORPUS de Tristan et d'Iseut

Publié le 18/01/2015

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n L'oeuvre d'Eilhart d'Oberg Son Tristrant semble suivre le texte de Béroul (ou sa source), mais, nous l'avons vu, à partir du vers 2 765 les deux textes divergent. On peut donc supposer qu'Eilhart et Béroul avaient deux sources, en partie communes. Eilhart raconte, en haut-allemand, toute l'« estoire » ; il est le seul, au mi' siècle, à le faire. Il est donc très précieux puisqu'il nous fait connaître l'his¬toire des parents de Tristan et la mort des amants, à peu près telles que les racontait sans doute Béroul. Il a composé son poème vers 1170, après le mariage d'Henri le Lion et de Mathilde de Saxe, fille d'Henri II Plantagênet. Eilhart est originaire cl'Oberg (entre Hildesheim et Braunschweig, en Basse-Saxe). Il est ministérial (fonctionnaire). n La Folie de Berne On conserve à Berne un texte où un auteur ano-nyme relate, en 584 vers, un des nombreux retours en Cornouailles de Tristan exilé. Il se fait passer pour un de ces fous qui hantaient les cours et y disaient les véri¬tés qui n'étaient pas bonnes à entendre. L'examen du texte montre qu'il est familier avec les personnages et les événements qui apparaissent chez Béroul : Gouvernail, Périnis, Ogrin, la forêt du Morrois, la loge de feuillage, le saut de la chapelle, le combat contre les lépreux, qui n'apparaissent pas dans la version Thomas. Ce texte semble avoir la même source que la Folie d'Oxford, qui lui ressemble beaucoup. n Autres textes Marie (d'Ilc) de France écrit Le Lai du chèvrefeuille, oeuvre assez brève (118 vers), sans doute vers 1165. Elle a vécu à la cour des Plantagenêts. Son lai, inspiré de la tradition orale bretonne, raconte une ruse inven¬tée par Tristan, revenu d'exil, pour retrouver Iseut, et leur joie de se revoir : il a gravé son nom sur un bâton de coudrier. C'est une oeuvre de la fin'amors. On retient surtout le prologue : « Plus d'un me l'a raconté et moi, je t'ai trouvé écrit dans un livre sur Tristan et la reine qui raconte leur amour qui fut si parfait et leur valut bien des souf-frances avant de les réunir dans la mort, le même jour » (vv, 6-1I).

« • La version Béroul Des 12 000 octosyllabes que pouvait compter le roman de Béroul, il n'en reste que 4484.

Sans solution de continuité, ils racontent la vie des amants depuis le rendez-vous de la fûntaine où Marc les épie dans un pin, jusqu'à la vengeance de Tristan qui tue deux des barons « losengiers » (médisants).

Il nous manque donc le récit des enfances de Tristan, les épisodes d'Irlande et celui de l'exil.

À quelle date le texte de Béroul a-t-il été rédigé 1 L'allusion à Malpertuis, au vers 4 285 ( « il se tapit mais je sais où se trouve la cachette.

Tristan connaît bien Malpertuis » ), laisse supposer que le texte est posté­ rieur à la Branche I du Roman de Renart, parue vers 1179-1180.

Le vers 3849 ("j'ai les nerfs et les articu­ lations engourdies, les mains paralysées par le mal âcre») peut faire allusion à la peste qui décima les croi­ sés au siège de Saint-Jean-d'Acre en 1191, mais ce vers est peut-être une interpolation.

Peut-être le texte de Béroul résulte-t-il de la mise bout à bout de deux écrits rédigés par deux auteurs dif­ férents, ou bien est-il la soudure maladroite de deux textes du même auteur rédigés pour deux publics dif­ férents.

L'un des textes va du vers 1 au vers 2 764, l'autre du vers 2 765 à la fin.

Il existe des discordances entre les deux.

Ainsi, Gouvernai tue l'un des trois barons félons, dont le nom ne nous est pas donné, aux vers 1656-1 728, mais, à la fin du fragment, ils sont toujours trois.

La scène des adieux apparaît deux fois (vv.

2 681-2 732 et vv.

2 777-2 844 ).

Le forestier meurt aux vers 2 762-2 763, tué par Périnis armé d'une fronde, mais aux vers 4050-4052, c'est Gouvernai qui le tue avec le fer de sa lance.

f.:TUDE DU TEXTE 41. »

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