Le dilemme Cornélien (Le Cid)
Publié le 13/10/2013
Extrait du document
«
placent celui-ci dans le genre poétique.
La première des trois parties expose la situation à laquelle est
confronté Rodrigue (« En cet affront mon père est l'offensé, / et l'offenseur le père de Chimène ! » l 9-10).
La
seconde nous indique les différentes issues qui se présentent à lui (« réduit au triste choix ou de trahir ma
flamme, / Ou de vivre en infâme » l 15-16).
La troisième, enfin, exprime la souffrance de Rodrigue en montrant
que chaque issue apporte son lot de malheurs (« l'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour » l 24).
Ce monologue est délibératif : il ne présente aucune didascalie, aucun apparté, aucune indication de lieu ou de
temps.
Il est centré sur le personnage de Rodrigue, marquant ainsi son importance dans la pièce, puisque tout
se rapporte à lui et qu'il est l'objet du dilemme.
Le lecteur comprend que Rodrigue est le personnage principal
car la pièce dépend du choix qu'il s'apprête à faire.
Ce texte a pour fonction d'informer le lecteur sur les
délibérations de ce personnage clé, qui a besoin de faire le point avec lui même pour faire son choix.
Ce texte ne présente aucune interaction, aucune situation comique, aucun quiproquo.
Rodrigue est seul avec
lui même et réfléchit.
On trouve cependant des exclamations (« Que je sens de rudes combats ! » l 11) et des
invocations (« Ô Dieu, l'étrange peine ! » l 8 et l 18), lesquelles accentuent dans l'esprit du lecteur l'hésitation de
Rodrigue et sa douleur.
Le principal problème que pose la situation de Rodrigue est exprimé par un chiasme
(« en cet affront mon père est l'offensé, / et l'offenseur le père de Chimène » l 9-10), lequel par sa construction
« en miroir » renvoie à l'opposition des choix qui se présentent à Rodrigue.
Ceux-ci sont exprimés sous forme
de métaphores implicites : « noble et dure contrainte » (l 22) renvoie à l'honneur du sang familial, tandis que
« aimable tyrannie » (l 22) renvoie à l'amour qui le lie à Chimène.
Ces phrases comportent des mots
(« contrainte ; tyrannie ») qui rappellent l'obligation pour Rodrigue de faire un choix et la difficulté de celui-ci.
On retrouve également les champs lexicaux de ces deux notions : l'honneur (« vengeur ; honneur ; venger ;
infâme ; affront impuni ; gloire ternie ; indigne ; ... ») et l'amour (« coeur ; malheureux ; feu ; âme ; amour ;
maîtresse ; flamme ; peine : aimable ; plaisirs ; amoureuse ; ... ») sont très présents dans tout cet extrait.
Dans
la première stance, on retrouve des termes appartenant au champ lexical de la douleur, tant morale que.
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