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Le dilemme Cornélien (Le Cid)

Publié le 13/10/2013

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Le Cid, Pierre Corneille     En 1637, l'auteur de théâtre classique Pierre Corneille écrit la pièce « Le Cid «, dont nous allons étudier un extrait. Dans cette partie de la scène 6, acte I, qui clôt l'exposition de la pièce, le personnage principal, Rodrigue, est confronté à un dilemme « cornélien « : suite à un événement donné, il se doit de choisir entre son honneur et l'amour qu'il porte à sa maîtresse. On peut se demander comment s'exprime le dilemme de Rodrigue ? Nous allons tout d'abord nous intéresser à la forme et à la fonction du texte. Ensuite, nous verrons en quoi cette scène présente un dilemme. Enfin, nous verrons que le déchirement du héros s'oppose à une prise de position « évidente «. Dans cette partie de la scène, Rodrigue est plongé dans ses réflexions. La situation est présentée au lecteur sous la forme d'un monologue : le père de Rodrigue a été « offensé par Don Gomès « (paratexte), et a demandé à son fils de le venger (« il faut venger un père « l 13). Il s'avère cependant que Gomès, à présent ennemi de Rodrigue, se trouve être le « père de Chimène dont il est amoureux « (paratexte). L'importance de la notion de vengeance de l'honneur nous conduit à penser que Rodrigue et son père sont du même statut que l'offenseur, c'est à dire qu'ils sont nobles, ce qui correspond aux codes de la tragédie. Le monologue de Rodrigue est constitué de trois « paragraphes «. Trois stances, chacune composée d'un quatrain suivi d'un distique, puis d'un autre quatrain. Cette construction et le fait que le texte soit écrit en vers, placent celui-ci dans le genre poétique. La première des trois parties expose la situation à laquelle est confronté Rodrigue (« En cet affront mon père est l'offensé, / et l'offenseur le père de Chimène ! « l 9-10). La seconde nous indique les différentes issues qui se présentent à lui (« réduit au tr...

« placent celui-ci dans le genre poétique.

La première des trois parties expose la situation à laquelle est confronté Rodrigue (« En cet affront mon père est l'offensé, / et l'offenseur le père de Chimène ! » l 9-10).

La seconde nous indique les différentes issues qui se présentent à lui (« réduit au triste choix ou de trahir ma flamme, / Ou de vivre en infâme » l 15-16).

La troisième, enfin, exprime la souffrance de Rodrigue en montrant que chaque issue apporte son lot de malheurs (« l'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour » l 24). Ce monologue est délibératif : il ne présente aucune didascalie, aucun apparté, aucune indication de lieu ou de temps.

Il est centré sur le personnage de Rodrigue, marquant ainsi son importance dans la pièce, puisque tout se rapporte à lui et qu'il est l'objet du dilemme.

Le lecteur comprend que Rodrigue est le personnage principal car la pièce dépend du choix qu'il s'apprête à faire.

Ce texte a pour fonction d'informer le lecteur sur les délibérations de ce personnage clé, qui a besoin de faire le point avec lui même pour faire son choix. Ce texte ne présente aucune interaction, aucune situation comique, aucun quiproquo.

Rodrigue est seul avec lui même et réfléchit.

On trouve cependant des exclamations (« Que je sens de rudes combats ! » l 11) et des invocations (« Ô Dieu, l'étrange peine ! » l 8 et l 18), lesquelles accentuent dans l'esprit du lecteur l'hésitation de Rodrigue et sa douleur.

Le principal problème que pose la situation de Rodrigue est exprimé par un chiasme (« en cet affront mon père est l'offensé, / et l'offenseur le père de Chimène » l 9-10), lequel par sa construction « en miroir » renvoie à l'opposition des choix qui se présentent à Rodrigue.

Ceux-ci sont exprimés sous forme de métaphores implicites : « noble et dure contrainte » (l 22) renvoie à l'honneur du sang familial, tandis que « aimable tyrannie » (l 22) renvoie à l'amour qui le lie à Chimène.

Ces phrases comportent des mots (« contrainte ; tyrannie ») qui rappellent l'obligation pour Rodrigue de faire un choix et la difficulté de celui-ci. On retrouve également les champs lexicaux de ces deux notions : l'honneur (« vengeur ; honneur ; venger ; infâme ; affront impuni ; gloire ternie ; indigne ; ... ») et l'amour (« coeur ; malheureux ; feu ; âme ; amour ; maîtresse ; flamme ; peine : aimable ; plaisirs ; amoureuse ; ... ») sont très présents dans tout cet extrait.

Dans la première stance, on retrouve des termes appartenant au champ lexical de la douleur, tant morale que. »

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