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Le dormeur du val, Arthur Rimbaud (commentaire et lecture suivie)

Publié le 25/02/2011

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rimbaud

 

Commentaire de Français sur

« Le Dormeur du Val « d'Arthur Rimbaud.

 

 

 

 

 

 

Le poème que nous allons étudier est tiré du recueil « Poésies « écrit par Arthur Rimbaud en 1870, fin de l'empire de Napoléon 3. Nous avons là, la forme classique du sonnet de la Renaissance. Il possède bien deux quatrains ainsi que deux tercets, et le quatorzième vers est une chute.

« Le Dormeur du Val « est l'un des premiers poèmes de Rimbaud. Il a environ seize ans lorsqu'il fugue pour la deuxième fois de son domicile parentale de Charleville, il écrit ce poème pendant son errance, en pleine guerre franco-prussienne.

Dans ce poème, la Nature est très présente, Rimbaud nous présente une sorte de décor idyllique. Il nous présente par la suite un personnage en nous en faisant sa description. Enfin la chute, nous dévoile une découverte macabre.

C'est en terminant ainsi ce poème que Rimbaud nous décrit finalement un être sans vie. Mais qu'a-t-il chercher à faire en écrivant ce poème ? Avec cette chute, n'a-t-il pas voulut dénoncer l'absurdité de la guerre franco-prussienne ? C'est à cette question que nous allons tenter de répondre en étudiant tout d'abord ce cadre champêtre, ce décor idyllique, ensuite nous nous pencherons de plus près sur la description du personnage, puis nous termineront avec la découverte macabre.

 

 

 

Dans ce poème, nous pouvons admirer un véritable tableau, avec son paysage champêtre où la Nature y est personnifiée « où chante une rivière « v.1, « la montagne fière « v.3, « un petit val qui mousse de rayons « v.4. La lumière est particulièrement présente dans ce tableau, la végétation tamise les rayons du soleil (v.2,3 et 4). Les deux rejets « D'argent « v.3 et « Luit « v.4, accentuent cette qualité particulière de la lumière, le mot « soleil « est cité deux fois v.2 et 3. Nous avons aussi trois métaphores en rapport avec la lumière et l'eau, « haillons d'argent « v.2-3, on peut s'imaginer que ce sont les gouttes d'eau qui s'accrochent sur les feuilles et dans lesquelles reflète la lumière du soleil, « mousse de rayons « v.4, la lumière est si fine, qu'elle semble liquide, « où la lumière pleut « v.8. On peut également remarquer, que le vers 4 et le vers 8, la fin de chaque quatrain, se terminent sur des termes renvoyant à la lumière.

 On peut aussi constater que nous avons là un jeu de couleurs, ce tableau semble coloré et la couleur qui domine est le vert « herbes « v.2 et 7, « trou de verdure « v.1, « son lit vert « v.8.

La Nature a l'air en fête dans ce poème, grâce aux personnifications « chante « v.1, « follement « v.2 et « fière « v.3.

Enfin la Nature est présente avec une majuscule, et personnifiée par l'apostrophe, elle semble être importante, le verbe « bercer « v.11 peut renvoyer à la maternité, la Nature est donc comparée à une figure maternelle.

En conclusion, ce poème est un vrai tableau où la Nature semble gaie et heureuse.

 

 

 

Passons maintenant à l'étude du personnage. Nous pouvons relever un champ lexical du corps, dans un mouvement descendant puis ascendant, dans le deuxième quatrain, on observe le haut du corps « bouche« v.5, « tête « v.5, « nuque« v.6, ensuite dans le premier tercet, nous descendons jusqu'aux « pieds « v.9, et pour finir dans le deuxième tercet, nous remontons jusqu'au cœur « poitrine« v.13 pour découvrir sa blessure « deux trous rouges au côté droit «.

Ensuite nous trouvons un champs lexical du sommeil et du calme, tout d'abord, le corps est allongé et cette information est répétée tout au long du poème « la nuque baignant dans le frais cresson bleu « v.6, « il est étendu dans l'herbe « v.7, « dans son lit vert « v.8. Le verbe « dormir « est répété trois fois (v. 7, 9 et 13). Le thème du sommeil est repris avec l'expression « il fait un somme « v.10. Tout ceci, mène le lecteur sur une fausse piste, on croit que ce personnage dort alors qu'en fait il est mort.

Mais on peut remarquer aussi que quelques termes décrivant le jeune homme, nous amène à comprendre la véritable scène « bouche ouverte « v.5, « pâle « v.8, « lit « v.8 et « malade « v.10, ainsi que les expressions suivantes qui soulignent l'inconfort et l'absence de sensations  « baignant dans le frais cresson bleu « v.6, « il a froid « v.11, « les parfums ne font pas frissonner sa narine « v.12 et « sa poitrine tranquille « v.13-14.

En conclusion, le lecteur n'apprend pas tout de suite la vérité sur ce personnage, Rimbaud le mène sur une fausse piste. Tout ce « suspens «, entretient la scène et un certain côté dramatique qui se vérifiera dans la chute.

 

 

Nous allons donc étudier à présent cette découverte macabre. Rimbaud veut provoquer un choc, une émotion, en présentant ce jeune homme sans vie contrastant avec une Nature pleine de vie. Il veut insister sur le fait que ce jeune homme devrait réellement être entrain de dormir, lui qui ressemble encore à un « enfant « v.10, mais au lieu de ça, il a fait la guerre et il en est mort. Tout ceci permet d'insister sur l'absurdité de cette guerre.

Dans ce dernier vers, qui constitue la chute, Rimbaud n'utilise pas le terme « mort « mais une métonymie. Tout ce dernier tercet est en fait une métonymie.

Ce « Dormeur du Val «, et en particulier sa mort, contraste violemment avec la douceur et la joie du paysage. Cette mort paraît intolérable dans cet environnement agréable et ceci s'ajoute encore à l'absurdité de la guerre.

 

 

 

En conclusion, Rimbaud, en plaçant un cadavre dans ce paysage champêtre tente de faire réfléchir le lecteur sur la guerre, il met en évidence son absurdité.

rimbaud

« 44 1 L 'enfance de 1 'art LE MANUSCRIT «Le Donneur du val» figure dans le recueil constitué par Rimbaud en septembre-octobre 1870 à l'intention de Paul Demeny, un poète un peu plus âgé que lui, déjà publié à Paris, avec lequel Georges lzambard l'a mis en relation.

A cette époque, Rimbaud est accueilli à Douai après une fugue chez les demoiselles Gindre, tantes de G.

lzambard; il connaît là un moment de répit que son professeur évoque en ces termes: "Il est au chaud, il recopie des vers qui ont le tou­ pet d'être charmants.

[ ...

] A la moindre rature, il recommence et il exige de larges feuilles de papier écolier.

Quand une main est noircie, il vient me dire: "Je n'ai plus de papier", et cela plusieurs fois par jour.

On lui remet les quelques sous néces­ saires pour qu'il aille en acheter d'autres.

"Écrivez au dos", lui suggère une des tantes; mais lui, d'un air scandalisé: "Pour l'imprimerie on n'écrit jamais au dos"[ ...

] ..

Le« Cahier de Douai» ou «Recueil Demeny » comprend 22 poèmes écrits en 1870, signés, souvent datés.

Rimbaud ne recopie pas tels quels ses poèmes antérieurs: il constitue un recueil, puisque certains textes sont délibérément éliminés («Étrennes des orphelins» qui sent encore trop les bons devoirs scolaires sur un thème de circonstance); quelques faiblesses des versions précédentes ont été revues.

«Le Donneur du val » ne présente aucune variante, seule­ ment une rature au vers 5 où «bouche» remplace «lèvre».

Le poème appartient donc au même ensemble que « Rêve pour l'hiver», «Au cabaret vert», «La Maline », « L 'écla­ tante victoire de Sarrebruck», «Le Buffet» -tous datés «octobre 1870 ».

Il a été publié pour la première fois en 1888 dans l'Anthologie des poètes français du XIX< siècle chez l'éditeur des parnassiens, Alphonse Lemerre.

LES CIRCONSTANCES DE L'ÉCRITURE La première fugue de Rimbaud vers Paris date du mois d'août, en octobre, une seconde fugue le conduit vers Bruxelles et Douai.

Ces détails biographiques ont leur inté-. »

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